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Le Pape à l'émission de la RAI "A Sua immagine"

... dont il était l'invité extraordinaire, le Vendredi Saint. Non, dit le Père Lombardi, il ne s'agit pas d'une "stratégie de communication" du Vatican, comme semblait le croire, entre autres, John Allen (28/4/2011).



John Allen: une opération de comm'


Réflexions sur les "Questions-réponses" de Benoît, le jour du Vendredi Saint
John Allen (source)
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[Pour John Allen, tout se ramène à des histoires de communication. Explication rudimentaire, qui est bien celle d'un journaliste "laïc" qui prétend étudier "le Vatican" de l'intérieur, mais observe clairement l'Eglise... de l'extérieur.]

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Dans un geste sans précédent direct, le pape Benoît XVI est allé à la télévision italienne pour répondre à sept questions choisies parmi 3000, posées par les gens ordinaires du monde entier. Bien qu'il ne s'agisse certainement pas d'une "rencontre avec la presse" de style "coup de poing", les réponses du pape attirent néanmoins inévitablement l'intérêt des nouvelles.
Voici trois observations rapides sur l'importance de la sortie de l'intervention de Benoît XVI à la télévision.

1. Stratégie de communication
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Un pape répondant aux questions du grand public à la télévision rappelle un peu de ce que Samuel Johnson a dit d'un chien marchant sur ses pattes de derrière - ce qui frappe, ce n'est pas tellement la façon dont il le fait, mais qu'il le fasse (ndlr:!!!).
De même, d'un certain point de vue, la chose importante à propos de l'apparition de Benoît XVI à la télévision n'est pas tant ce qu'il a dit, mais le fait que ce soit arrivé.
En somme, l'intervention d'aujourd'hui à la télévision - comme Benoît offrant la "Pensée du Jour" sur la BBC la veille de Noël, ou le lancement récent d'une page Facebook pour la béatification de Jean Paul II, ou le nouveau catéchisme pour la jeunesse - reflète de manière évidente que le Vatican a un problème de communication, et tente, par à-coups, de faire quelque chose pour y remédier. (ndlr: idée fixe chez beaucoup de "vaticanistes")

C'est aussi une indication de la prise du conscience par le Vatican que Benoît XVI, laissé à lui-même, est souvent un communicateur très efficace. En conséquence, ils cherchent des moyens pour le mettre en valeur - surtout dans des endroits où l'ordre du jour n'est pas fixé par les médias, et où les paroles du pape ne sont pas découpées en tranches et coupées en dés par un filtre médiatique.
L'un des dons de Benoît XVI est la capacité d'exprimer des idées théologiques complexes sans qu'on ait besoin d'avoir un doctorat pour lecomprendre. Aujourd'hui, par exemple, une femme italienne, dont le fils est dans un coma végétatif depuis deux ans, a demandé au pape ce qui se passe dans l'âme de son fils.
En réponse, Benoît XVI a proposé une analogie simple: L'âme est toujours présente dans le corps, même si le corps ne peut pas l'exprimer - comme une guitare, dit-il, avec des cordes brisées.
Benoît a ensuite exprimé la confiance que le fils peut encore ressentir l'amour de sa mère, et dit que sa présence à ses côtés est un grand témoignage de foi en Dieu et dans la vie.
En termes de méthode, l'émission d'aujourd'hui peut donc être comprise comme faisant partie d'une nouvelle stratégie de communication du Vatican afin de trouver des occasions pour le pape lui-même de parler de l'essentiel de la foi - en dehors, et en plus, d'essayer d'éteindre les incendies liés aux différentes crises dans la vie catholique. L'idée est de projeter un scenario différent et plus positif, profitant de l'abattage du pape en tant que communicateur et de son statut de célébrité en tant que "faiseur de nouvelles".

2. Sensibilité envers l'Islam
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L'effort de Benoît XVI, après Ratisbonne, pour tendre la main aux musulmans était aussi palpable dans l'émission d'aujourd'hui.
Le discours de Benoît XVI à Ratisbonne, en Bavière, en Septembre 2006, a déclenché une mémorable tempête de protestations à travers le monde islamique, pour avoir paru lier Mahomet avec la violence. Au cours des années qui ont suivi, Benoît XVI a fait de la sensibilité pour le monde islamique une claire priorité inter-religieuse.

Aujourd'hui, en réponse à une question de l'Irak, Benoît XVI a dit qu'il prie pour les chrétiens persécutés en Irak et espère qu'ils trouveront un moyen de rester plutôt que d'émigrer. Toutefois, il a dit que le Vatican se souciait non seulement des chrétiens d'Irak, mais aussi des musulmans, des communautés chiite et sunnite, et que l'Eglise veut jouer un rôle dans la construction d'un Irak fondée sur la diversité et le dialogue.
Benoît a également pris une question posée par une femme musulmane de Côte d'Ivoire, la seule des sept questions explicitement identifiée comme provenant d'un non-chrétien. La question portait sur la violence qui en ce moment marque de cicatrices cette nation africaine.
En réponse, Benoît XVI a dit que Jésus était un homme de paix et que l'Eglise veut soutenir les initiatives de paix, rappelant qu'il a envoyé le Cardinal Peter Turkson du Ghana, Président du Conseil pontifical Justice et Paix, comme son envoyé personnel pour la Côte d'ivoire, pour essayer de régler le conflit.
Il est frappant de constater que les seuls groupes non-chrétiens que Benoît a mentionnés par leur nom étaient des musulmans. Tout cela témoigne de l'importance que Benoît attache à ce qu'il a défini au cours de son voyage de mai 2009 en Terre Sainte comme une «alliance des civilisations» avec l'islam, en particulier contre le sécularisme de l'Occident.

3. Un théologien, pas un mystique.
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Nous avons également entrevu aujourd'hui le fait que, bien que Benoît XVI soit un théologien doué et un homme de foi profonde, il n'est pas mystique.
Les trois dernières questions - au sujet de la descente de Jésus aux enfers, de on corps après la résurrection, et de la perspective d'une autre consécration pontificale du monde à Marie - offraient à Benoît l'opportunité de s'engager dans quelque rumination cosmique ou spéculation sur la fin des temps, et à chaque fois il s'est dérobé.
Sur la descente aux enfers, Benoît XVI a déclaré qu'en effet nous ne devrions pas nous attarder sur les détails, qu'il s'agissait d'un voyage de l'âme plutôt que d'un mouvement physique dans l'espace. L'essentiel, dit-il, est que le salut par le Christ inclut toutes les personnes indépendamment du moment où elles vivaient - son efficacité n'a pas commencé, dit-il, en l'an 0 ou 30.
Benoît se refuse aussi à spéculer sur le corps de Jésus après la résurrection, préférant mettre l'accent sur la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie.
Enfin, en réponse à la question sur Marie, nous avons un autre exemple de cette attitude bien connue de Benoît XVI, le "Marian cool" (cool=calme).
D'autres papes, a-t-il dit - Pie XII, Paul VI et Jean-Paul II - ont engagé de spectaculaires consécrations publiques du monde à Marie. Bien qu'il ne l'ait pas fait lui-même, ces actes, en général, étaient des réponses à des appels à une telle consécration associés aux grandes apparitions mariales, comme celle de Fatima au Portugal.
A ce stade, a déclaré Benoît XVI, il n'y a pas besoin d'un autre "grand acte" de consécration. Au lieu de cela, dit-il, ce qui est important, c'est de permettre à notre propre cœur d'avoir confiance en Marie. Parce que Marie est l'image de l'Église, dit-il, cela implique aussi de faire confiance à l'Église, d'aimer l'Église comme une mère.

Dans les trois cas, Benoît a répondu à des questions qui semblaient inviter une réponse ésotérique, et les a transformées en une occasion pour délivrer un message pastoral assez simple. Cela pourrait aussi être considéré comme une expression de son désir de communiquer efficacement - et sa capacité à le faire, au moins lorsque le moment, le lieu et les sujets sont essentiellement sous son contrôle.

Réponse (indirecte) du Père Lombardi


"A Sua Immagine": "C'est le pape qui a décidé d'aller à la télé", dit le Père Lombardi
Il Giornale (source)
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L'éditorial du Père Lombardi: Ce fut un choix très personnel. Et il ajoute: "La nouveauté, c'est que les questions venaient de gens ordinaires; ce sont les questions que chacun se pose"

Aucune stratégie de communication, seulement le désir et la volonté du pape de parler directement aux gens qui n'ont généralement pas cette possibilité. C'est le père Federico Lombardi, porte-parole du Vatican, qui commente le lendemain, l' émission de télévision A sua Immagine avec Benoît XVI pour invité extraordinaire.

"La décision du Pape a été une décision très personnelle: c'est lui qui a dit oui, montrant ainsi une grande attention aux questions des gens du commun", a observé le père Lombardi. Il a assuré que, bien que l'attention de nombreux observateurs se soit concentrée sur le "pape communicateur" (communiquant), ce n'est pas pour quelque raison médiatique que le pape a dit oui à la proposition venue de l'émission de télévision. Ce qui l'a convaincu, "c'est la possibilité d'ouvrir un dialogue avec les gens au sujet de Jésus, qui est aussi au centre de sa réflexion".
Le père Lombardi observe encore: "La capacité de Benoît XVI à donner des réponses simples, limpides et profondes est connue et l'une des qualités qui lui sont concédés, d'un point de vue communicationnel. Du reste, déjà dans ses activités en tant que professeur, conférencier, puis en tant que pape, en particulier lors de ses voyages, il a eu de nombreuses occasions de dialoguer et de se laisser poser des questions. Sa capacité de synthèse, en même temps que de profondeur et de clarté, en utilisant des images qui aident à la compréhension des gens ordinaires, est bien connue".
Le fait que le pape ait accepté de parler à la télévision de cette manière représente cependant une première. "Bien sûr - admet le porte-parole du Vatican - ce n'était pas une situation habituelle. Mais Benoît XVI est disponible pour agir de la manière que le monde de la communication d'aujourd'hui exige. Il n'hésite pas. Il a toujours été ouvert au moyen de la télévision, parce que, inévitablement, il vit avec la télévision [braquée] sur lui."
La spécificité de cette dernière occasion, observe Lombardi, est autre: elle réside dans le fait que les questions auxquelles le Pape a répondues concernent Jésus et ont été posées le Vendredi saint: "Je crois que le pape a accepté avec joie la demande de "A Sua immagine" justement pour cela: la figure de Jésus représente le centre de sa réflexion personnelle, est au centre de ses livres, et l'émission est en harmonie avec sa passion pour la figure du Christ ".
Lombardi souligne également un autre aspect: "Les questions provenaient d'un public varié, de personnes très différentes, et concernaient les grands thèmes de la foi, de la douleur, de la vie: des questions que tout le monde se pose. Benoît XVI a une grande attention aux doutes de l'homme ordinaire. C'est très clair aussi dans le livre interview écrit avec le journaliste allemand Peter Seewald, "Lumière du monde"."

Le porte-parole du Vatican répond également aux critiques sur les modalités de l'émission. "Je ne juge pas la gestion de la transmission: ce n'est pas à moi de porter des jugements. Ce qui importe, c'est la contribution du Saint-Père et la façon dont elle a été reçue: ses propos ont suscité un écho international". Les images du pape ont été demandées par des grandes agences et des réseaux internationaux: l'Eurovision, Reuters, AP, les grandes chaînes catholiques comme la française KTO, l'américaine EWTN et la chaîne espagnole Popular TV.
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