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D'Italie: deux réflexions sur la béatification

Andrea Tornielli, et Sandro Magister (2/5/2011)

Un pontificat qui continue

Andrea Tornielli,
La Bussola, ma traduction
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Ceux qui ont pu suivre hier de la Place Saint-Pierre la cérémonie de béatification de Jean Paul II, ont ressenti une vive émotion. Après que le pape ait prononcé la formule, et qu'on ait découvert la grande tapisserie à l'effigie du nouveau bienheureux qui pendait du balcon central de la basilique, la foule des fidèles qui remplissait la place, la Via della Conciliazione, et les zones avoisinantes, ont applaudi longtemps, pendant près de dix minutes.

Beaucoup, trop de fois, Karol Wojtyla, a été présenté comme le pape "médiatique", et été opposé à son successeur, à la fois par ceux qui le regrettent, et par ceux qui tiennent à souligner combien c'est mieux pendant le pontificat de son successeur. Le fait que six ans après sa mort, la mémoire de ce grand témoin de la foi, protagoniste pendant près de trois décennies de la vie de l'Eglise et du monde, soit encore si vivante, montre à quel point il n'était pas question d'émotion qui passe, «médiatique», jeuniste ...

La grandeur du nouveau bienheureux, et de son témoignage extraordinaire, on l'a lue dans les paroles convaincues et émues de son successeur, Benoît. Lequel a voulu accélérer les temps pour arriver à la béatification, et a hier, avec conviction, élevé Jean-Paul II aux honneurs des autels. Un des passages les plus significatifs de l'homélie du pape Benoît XVI a été celui où il a déclaré: «Grâce à son témoignage de foi, d'amour et de courage apostolique, accompagné d'une grande charge humaine, ce fils exemplaire de la nation polonaise a aidé les chrétiens du monde entier à ne pas avoir peur de se dire chrétiens, d'appartenir à l'Eglise, de parler de l'Evangile. En un mot: il nous a aidés à ne pas avoir peur de la vérité, car la vérité est une garantie de la liberté. "

Benoît XVI a conclu son homélie par ces mots : "L'exemple de sa prière m'a toujours frappé et édifié. Il s'immergeait dans la rencontre avec Dieu, même au milieu des multiples obligations de son ministère. Et puis son témoignage dans la souffrance: le Seigneur l'a dépouillé petit à petit de tout, mais il est resté toujours un rocher, comme le Christ l'a voulu. Sa profonde humilité, enracinée dans son union intime au Christ, lui a permis de continuer à guider l'Eglise et à donner au monde un message encore plus éloquent précisément au moment où les forces physiques lui venaient à manquer. Il a réalisé ainsi, de manière extraordinaire, la vocation de tout prêtre et évêque: ne plus faire qu'un avec ce Jésus, qu'il reçoit et offre chaque jour dans l'Eucharistie."

Papa Ratzinger a connu en profondeur son prédécesseur, et a toujours été convaincu de sa sainteté. L'émotion avec laquelle, hier, il a parlé de lui, et la joie qu'il a montrée auparavant devant les pèlerins venus à Rome pour le nouveau bienheureux, montrent dans les faits la continuité entre les deux pontificats, comme l'a bien compris le peuple de Jean-Paul II qui aujourd'hui suit son successeur Benoît XVI, parce qu'être avec Pierre est le plus sûr moyen d'être avec Celui dont Pierre et ses successeurs sont les vicaires sur la terre.

Ils regarderont celui qu'ils auront transpercé

Sandro Magister
http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1347724?fr=y
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Aujourd'hui, presque tout le monde l'admire. Mais, de son vivant, il a été contrecarré et raillé par beaucoup de gens, y compris au sein de l'Église. Sa sainteté est la même que celle des martyrs. Sa béatitude est la même que celle de Jésus sur la croix

Dans les dernières années de sa vie, il disait de lui-même, en polonais : "Je suis un biedaczek, un pauvre homme". Un pauvre vieillard malade et épuisé. Lui qui avait été si athlétique, il était devenu l’homme des douleurs. Et pourtant c’est bien à ce moment-là que sa sainteté a commencé à resplendir, dans et en dehors de l’Église.

Auparavant, ce n’était pas le cas : le pape Karol Wojtyla était admiré davantage comme un héros que comme un saint. Sa sainteté a commencé à conquérir les esprits et les cœurs de beaucoup d’hommes et de femmes du monde entier quand il lui est arrivé ce que Jésus avait prophétisé à propos de la vieillesse de l'apôtre Pierre : "En vérité je te le dis : quand tu étais jeune, tu t’habillais tout seul et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras devenu vieux, tu étendras les mains, un autre t’habillera et te mènera où tu ne voudrais pas".

Maintenant que le voilà proclamé bienheureux, Jean-Paul II révèle au monde la vérité de ce qu’a dit Jésus : "Bienheureux les pauvres, parce que le royaume des cieux est à eux".

Il ne rayonnait pas de sainteté à l’heure de ses triomphes. Bien souvent les applaudissements qui lui étaient adressés lorsqu’il parcourait le monde à un rythme à couper le souffle étaient trop intéressés et trop sélectifs pour être sincères. Le pape qui faisait tomber le rideau de fer était une bénédiction aux yeux de l'Occident. Mais lorsqu’il se battait pour défendre la vie de tout être humain qui naît sur cette terre, pour défendre la vie la plus fragile, la plus petite, la vie de l’être qui vient d’être conçu mais dont le nom est déjà inscrit dans le ciel, alors il y avait peu de gens qui l’écoutaient et beaucoup qui hochaient la tête.

L’histoire de son pontificat a été, en général, faite d’ombres et de lumières, avec de forts contrastes. Mais son image dominante, pendant de nombreuses années, a été celle du combattant, pas celle du saint. Lorsqu’il a frôlé la mort, en 1981, qu’il a été frappé on ne sait pas encore bien pourquoi, le monde s’est incliné avec respect et a observé une minute de silence puis il a repris tout de suite sa vieille musique, peu amicale.
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La suite à lire sur le site.



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