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Universae Ecclesiae et la question lefebvriste

Vittorio Messori: "Il y a deux perspectives différentes de l'Eglise, deux lectures différentes de l'Evangile". "La paternité patiente et compréhensive mise en oeuvre par notre de plus en plus bien-aimé Papa Ratzinger" n'y pourra rien... La Bussola, "A Tavola" du 21 mai (23/5/2011).

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Dans son dernier billet, le Père Scalese revient longuement sur l'instruction Universae Ecclesiae. Il émet quelques doutes sur la difficulté de mettre sur un même plan les deux rites, et sur le risque subséquent de confusion:

"Si la discipline précédente ne semblait pas satisfaisante - écrit-il - on pouvait prévoir que, dans chaque diocèse, en l'absence d'institutions «Ecclesia Dei», soit établie une paroisse personnelle, ou au moins une aumônerie pour répondre aux fidèles attachés à la tradition. Je trouve au contraire difficile à accepter que les deux usages du rite romain soient considérés sur un plan d'égalité parfaite, que chacun puisse se sentir libre de choisir l'une des deux formes, et que n'importe quel groupe de croyants puisse aller chez un prêtre et "prétendre" qu'on célèbre la messe tridentine".
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Le Père Scalese, dans le même article, continuant à relever les problèmes soulevés par l'Instruction , salue le bon sens exprimé par Vittorio Messori dans sa dernière rubrique A Tavola.
C'est le sujet de cet échange avec Andrea Tornielli, où Messori fait par ailleurs la constatation désabusée que le Saint-Père tend en vain une main paternelle, et qu'aucun accord n'est possible avec la FSSPX.
Personnellement, je ne me réjouis pas de l'"échec" du Saint-Père.

Andrea T: Le Saint-Siège a publié l'instruction d'application du motu proprio Summorum Pontificum, par lequel, en 2007, Benoît XVI a libéralisé l'ancienne liturgie. C'est une bonne nouvelle pour toi?
Vittorio M: Je suis heureux, bien sûr. Même si, là encore il y aurait des choses à dire.
La première: de la nouvelle instruction, que j'ai lue attentivement, il émerge clairement que l'ancien rite pré-conciliaire et le nouveau issu de la réforme post-conciliaire, doivent être considérés avec une dignité égale, et mis sur le même plan. Mais si le rite ancien était bel et bon, pourquoi a-t-il été remplacé? Pourquoi, même, a-t-il été bouleversé? S'il s'agissait seulement de changer la langue, pourquoi ne pas l'avoir simplement traduit du latin, avec seulement quelques retouches ici et là, comme cela avait été le cas à d'autres moments dans l'histoire de l'Eglise?
D'autre part, je pense que cette compréhension de Papa Ratzinger, cette main tendue, cette tentative de réconciliation ne feront pas changer d'avis aux héritiers de Lefebvre. Je suis convaincu que le vrai problème, pour eux, n'est pas dans la liturgie, la messe en latin. Il y a deux perspectives différentes de l'Eglise, deux lectures différentes de l'Evangile.

Andrea T: Des perspectives inconciliables selon toi?
Vittorio M: Je réponds par une expérience personnelle. Je n'avais jamais eu de contact avec les Lefebvristes, jusqu'au jour où le Supérieur de la Fraternité Saint-Pie X, Mgr Fellay (que je ne connaissais évidemment pas) m'a envoyé chercher à l'improviste dans une Mercedes aux vitres teintées immatriculée en Suisse - une histoire digne du da Vinci Code ... - qui m'a conduit d'abord à Menzingen, où est la Maison-Mère, puis à Ecône (2). Je suis resté là pendant trois jours. C'est là que j'ai réalisé combien radical est le problème. Désormais, c'est le "credo" qui est différent, et cela explique pourquoi, malgré les ouvertures du Pape, le motu proprio, les colloques, etc, rien n'a vraiment bougé. Il suffit de lire les publications lefebvristes (3), inchangées dans leur dureté, pour le réaliser. Je crains que le schisme ne glisse vers quelque chose de plus profond. Du reste, l'histoire ici aussi nous enseigne: il y a encore les "vieux-catholiques", le groupe qui a rompu avec Rome parce qu'ils ne s'entendent pas sur les documents de Vatican I. Une histoire d'il y a 140 ans. Cela pourrait se produire avec les dissidents du Concile Vatican II, malgré la paternité patiente et compréhensive mise en oeuvre par notre de plus en plus bien-aimé (oserais-je le dire?) Papa Ratzinger.

Notes


(1) Ce qu'il écrivait rejoint en grande partie l'analyse messorienne:
Y a-t-il encore réellement un sentiment d’appartenance commune, à la même et unique Eglise, lorsque des sensibilités aussi opposées s’expriment en des langages et des façons de faire si différents ? Ne vit-on pas en situation de "schisme implicite"?

(2) Vittorio Messori avait narré cet épisode ici : benoit-et-moi.fr/2009-I/...

(3) Voir par exemple ici: Sur tous les fronts (benoit-et-moi.fr/2011-I/... )
Et aussi, un article de Massimo Introvigne, intitulé "Fraternité St Pie X": un livre contre le Pape (benoit-et-moi.fr/2011-I/... ).
Le livre est un essai de Mgr Tissier de Mallerais intitulé "L'étrange Théologie de Benoît XVI. Herméneutique de continuité ou rupture ?" L'article s'achevait ainsi:
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En fin de compte, le livre n'est pas tant intéressant par ce qu'il affirme sur Benoît XVI , que par ce qu'il révèle de la mentalité de ceux qui l'ont écrit et de ceux qui le diffusent. En fait, en ce qui concerne la question des relations entre la Fraternité Saint-Pie X et le Saint-Siège, le livre permet peut-être de comprendre que le problème n'est pas seulement la liturgie, ou seulement une poignée d'extrémistes présents dans la fraternité. Ses représentants de tout premier ordre proclament, par écrit, un rejet total de Benoît XVI et de son enseignement.

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Nombreux articles sur ce site, autour de la FSSPX ICI.

Le nouveau "cinquième pouvoir" Conclusion de la Visite Pastorale diocésaine