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JL Restàn et le voyage du Pape en Croatie

Son analyse était très attendue, et elle ne déçoit pas! Traduction de Carlota (9/6/2011)

Texte original ici: http://www.paginasdigital.es/...
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L’espérance pour l’Europe: une conscience ouverte au Mystère [de la foi]
José Luis Restán
08/06/2011
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Le Pape a choisi Zagreb, la Rome des Balkans (Ndt: nous pardonnerons à José Luis Restán cette localisation géographique qui se rapporte plus à l’ex-Yougoslavie qu’à la Croatie stricto sensu, même si effectivement à sa frontière orientale elle est très proche des Balkans), pour continuer sa leçon de Westminster Hall sur les fondements de la démocratie.
À Londres il parlait au sein d’une société aux pointes d’aigre hostilité envers le christianisme, en Croatie il s’est adressé à une nation encore marquée dans sa vie quotidienne par l’empreinte catholique, mais dans laquelle sont déjà visibles les traces de sécularisation. Néanmoins il y a une mélodie commune de fond, la foi chrétienne doit accueillir et confirmer les grandes conquêtes de l’âge moderne et pour cela elle doit maintenir ouvert le fondement transcendant de la raison et de la liberté.

Le premier message est l’accueil cordial des grandes conquêtes de la modernité : « La liberté de conscience, les droits humains et la liberté de la science ». Benoît XVI l'a redit ainsi, une fois de plus, au cas où quelqu’un n’aurait pas compris. Ce n’est pas quelque chose que l’Église doit accepter du bout des lèvres, mais dont elle doit se porter garant. Entre autres choses, parce que c’est seulement dans le cours de la tradition chrétienne que ces valeurs ont pu poindre, devenir plus évidentes et croître. En effet comme le signale le Pape, dans la mesure où l’on ferme la porte de la raison et de la liberté à Dieu, l’on s’autodétruit

En reprenant l’un des thèmes essentiels du bienheureux John Henry Newman, le Pape a voulu exposer devant le « gratin » de la société civile croate la question de la conscience et son rôle dans la construction de la démocratie. Et il l’a fait en pensant au continent européen entier. La compréhension de ce que signifie la conscience est le « point critique » qui détermine la qualité de la vie sociale et civile. Si la conscience se comprend selon les paramètres de la pensée à la mode, comme un simple lieu de la subjectivité, le Pape pense que l’Europe est destinée à la régression. Au contraire, l’Europe aura un futur si elle retrouve la conscience comme « le lieu d’écoute de la vérité et du bien, comme lieu de la responsabilité devant Dieu et devant les frères en humanité ». Cette conscience a insisté Benoît XVI est la force contre toutes sortes de dictature. Et un exemple bien marqué dans ce voyage a été la figure du bienheureux Stepinac qui a affronté les totalitarismes nazi et communiste.

Dans ce discours s’apparentant à ceux de Londres, Paris et Ratisbonne, le Pape Ratzinger a rappelé qu’il ne suffit pas d’évoquer les racines chrétiennes, mais qu’il faut les « lire en profondeur pour qu’elles puissent aussi encourager le présent ». Elle est très suggestive, cette invitation à découvrir le dynamisme qui s’élève de la conscience qui se meut par la force de la vérité et du bien, jusqu’à générer un type de culture qui ensuite se traduit dans une œuvre de société. Et Benoît XVI parle ainsi de la naissance d’une université, d’une œuvre artistique ou d’un hôpital. Et il insiste sur la nécessité de valoriser cette méthode qui naît de la conscience et se traduit par le développement et la construction du bien commun. Une méthode qui l’est aussi pour la nouvelle évangélisation plutôt que la construction de tranchées stériles.

En accord avec les récents discours de Venise, le Pape a également demandé la construction « d’une polis (ndt la cité grecque) accueillante et hospitalière, qui ne soit pas vide, qui ne soit pas faussement neutre mais riche de contenus humains, avec une forte dimension éthique ». Et pour cela il a indiqué à l’Église les lignes à suivre : l’approfondissement de l’Écriture Sainte comme guide de la culture, et la formation de communautés dans lesquelles on éduque selon la logique du don, impulsion de l’authentique développement.
Une belle leçon qui a été le point d’orgue d’un voyage heureux et tourné vers l’avenir.

La parole au Prince Habillez-vous en prêtre