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Polémiques autour du "Nobel" de théologie

Un site espagnol catholique libéral fait état d'un prétendu complot impliquant des théologiens de tendance traditionnelle, et même l'Opus Dei (!), contre le lauréat espagnol. Les explications de Carlota (20/6/2011)

Pour bien comprendre l'article, il faut relire ce qui avait été écrit ici (benoit-et-moi.fr/2010-II/ ) sur l'initiateur de la polémique, José Manuel Vidal, et sur le site espagnol Religion Digital, qu'il anime, clairement côté catho-libéral.
Ladite polémique semble devoir être lue "à l'envers", et ses vraies victimes sont ceux (conservateurs, et, pour faire bonne mesure, l'Opus Dei! ) qu'on accuse - à tort - de comploter contre le lauréat, alors qu'ils n'on fait que se livrer au légitime débat académique entre scientifiques faisant des recherches pointues sur le même sujet. Débat auquel le Saint-Père lui-même ne s'est jamais dérobé.

Lu sur le site Belgicatho

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Les trois lauréats du "Prix Ratzinger"

Pour la première fois, la "Fondation vaticane Joseph Ratzinger" remettra à trois théologiens le "Prix Ratzinger". La cérémonie aura lieu le 30 juin prochain. "Il s’agit de Manlio Simonetti, 85 ans, spécialiste du christianisme des premiers siècles ; du Père Olegario Gonzalez de Cardedal, 77 ans, théologien dogmatique à Salamanque, ancien membre de la Commission théologique internationale, qui a étudié le rapport entre théologie et anthropologie et la confrontation entre la foi chrétienne et l’incroyance ; et de Maximilian Hein, abbé du monastère cistercien de Heiligenkreuz en Autriche, âgé de 50 ans, qui a consacré ses études à la pensée de Joseph Ratzinger." Il s'agit de remettre à l'honneur, une discipline, la théologie, qui a été reléguée à l'arrière-plan depuis que triomphe la Science et la Raison; mais c'est aussi, comme le veut le pape, travailler à approfondir le dialogue entre la Foi et la Raison.
(Belgicatho, 14 juin 2011)

Préambule de Carlota

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J'ai traduit quelques textes concernant le théologien Olegario Gonzólez de Cardedal, prêtre espagnol (*) qui va recevoir un prix de théologie (surnommé déjà par les médias le prix Nobel de théologie).
Une polémique a surgi.
Je ne suis pas compétente pour juger du bien fondé de cette polémique et de la qualité des écrits du Père Olegario González de Cardedal (dont je viens de découvrir l’existence et son état de prêtre malgré les nombreuses photos qui circulent sur la toile où il est toujours en costume-cravate, sans signes distinctifs !). Et donc, je ne peux me référer au niveau d’excellence de son travail que par le prix qu’il a valu à son auteur.
Néanmoins dans la « querelle » dont je vous fais part plus bas, j’avoue lire ou écouter plus volontiers les deux prêtres théologiens "incriminés" dont j’ai eu l’occasion de découvrir quelques articles ou émissions, que José Manuel Vidal et le portail Religión Digital {Ndlr: voir par exemple benoit-et-moi.fr/2011-I/ }, tout comme je n’ai pas de prévention contre la magnifique œuvre de l’Opus Dei et encore moins contre son fondateur élevé aux autels.
En conséquence certains pourraient dire qu’il ne s’agit que d’une « querelle d’experts sur des points de détails », et d’une affaire entre Espagnols. – Et qu’ils se battent entre eux, cela ne nous regarde pas !
Malheureusement l’on peut peut-être aussi penser à une instrumentalisation qui dépasse la simple opposition d’idées voire de personnalités.
Bref le Diable adore avancer masqué et se trouver dans les détails…

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Le théologien Olegario González de Cardedal dénonce une campagne imaginaire contre lui

(orignal ici: www.infocatolica.com/...)

Le théologien Olegario González de Cardedal a assuré à Religión Digital qu’il existe une campagne de discrédit contre lui, mise en oeuvre par l’Opus Dei et les théologiens José Antonio Sayés et José María Iraburu. Ce qui est sûr c’est que ces deux théologiens n’ont rien écrit contre le père Olegario ces derniers mois, même si quelque temps auparavant ils ont exposé des objections à sa Théologie, surtout dans le domaine de la Christologie. Pour autant il n’y aucune campagne concernant le prix qui vient de lui être concédé.

Selon José Manuel Vidal, directeur de Religión Digital, Olegario González de Cardedal souffre de ce que « les secteurs les plus ultra-catholiques (**) osent le traiter d’hétérodoxe et émettre des doutes sur sa Christologie. Une campagne de discrédit est alimentée par les théologiens espagnols Iraburu et Sayés, tout comme par des textes de l’Opus Dei diffusés sur internet».

Interrogé sur la supposée campagne, González de Cardedal, assure : « effectivement cela m’a attristé que lors de la présentation même du prix l’on s’interrogeât sur des objections faites à ma Christologie. On est reconnaissant pour les réelles recensions critiques. Plus encore on les souhaite, les attend et compte sur elles. Mais cette campagne sur internet et la distribution de publications écrites contre elle, je n’arrive pas à comprendre ».

Reprenons quelques unes de questions de l’entretien:

- D’où vient cette campagne?
-
On me dit qu’elle vient de deux fronts sur Internet. Le premier est un ensemble de texte de l’Opus Dei. Le second de J.M. Sayés et de J.M. Iraburu à Pamplune.

- Celui qui a été le plusvirulent dans la critique de votre oeuvre a été J.M. Iraburu
-
Loin de moi l’idée de vouloir entrer dans la polémique. Une polémique qui dans un sens m’attriste et dans un autre m’honore. Cet auteur a écrit un livre contre ce qu’il considère comme « les tours (monuments) de la théologie » en Europe. D’abord contre Rahner et Balthasar, puis contre Ladaria et contre moi. Une personne qui en ferait la recension ajouterait avec humour et lucidité « Il y aurait inclus aussi Ratzinger mais étant déjà Benoît XVI il n’a pas osé ». Dernièrement il a bouclé la boucle en écrivant un volume contre un grand exégète. (...)

- À qui faites-vous allusion?
-
Je me réfère à la critique faite à l’exceptionnel dans son domaine, John P. Meier : Abracadabrante!


Olegario González de Cardedal se trompe
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José María Iraburu n’a jamais écrit aucun livre ni sur Rahner et Balthasar ni sur Meier. Celui qui l’a fait, c’est le théologien José Antonio Sayés.

Iraburu dans son œuvre « Infidélités dans l’Église » (2005) [Ndt: voir extrait ici en VO) a consacré diverses pages à une analyse critique de la Christologie de González de Cardedal. Et dans son blog sur InfoCatólica [Ndt: le Père José María Iraburu y tient un blog intitulé « Réforme ou apostasie », particulièrement intéressant]. Il a également publié en décembre 2009 deux article (ici et , en VO) sur cette même Christologie. Néanmoins ils n’ont rien à voir avec ces critiques relatives au récent octroi du prix Ratzinger ni à une supposée campagne contre le théologique originaire de la province d’Ávila.

De son côté le théologien José Antonio Sayés [Ndt: né en 1944 en Navarre, prêtre et docteur en théologie, il a organisé notamment des émissions avec les jeunes sur la religion, « Et toi, en quoi est-ce que tu crois ? ». Il emploie des termes actuels et simples pour mieux se faire comprendre - exemple ici en VO] qui se trouve actuellement à Brasilia où il donne des cours de théologie au séminaire, n’est pas au courant que ses articles sur la Christologie de González de Cardedal sont publiés sur internet.

Voici maintenant ce qu’en dit le père Iraburu qui répond à travers son blog à l’entretien (Original: infocatolica.com/)

Olegario primé

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Par José María Iraburu

Je rectifie d’abord quelques éléments erronés

1. Olegario - c’est ainsi que nous avons l’habitude de l’appeler amicalement dans le milieu des théologiens - dit « Ibaruru a écrit un livre contre les tours de la théologie en Europe. D’abord contre Rahner (ndt théologien allemand 1904-1984) et Balthasar (ndt théologien suisse 1905-1988), ensuite contre Ladaria (ndt Luis Francisco Ladaria Ferrer né en 1944, jésuite espagnol, actuellement secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi) et enfin contre moi »

Il est mal informé. José Antonio Sayés a bien publié le livre L’essence du Christianisme.. Dialogue avec K. Rahner et H. U. Von Balthasar (Ed. Cristiandad, Madrid 2005, 381 p). Et il est revenu sur le thème en élargissant son champ d’analyse, dans, Théologie et relativisme. Analyse d’une crise de la foi (BAC, Madrid 2007, 288 p.). Comme j’aurais voulu avoir écrit personnellement ces deux excellents livres. Mais je n’arrive pas à ce niveau.

2. Olegario dit « Iraburu a bouclé la boucle en écrivant un volume contre un grand exégète…Je fais référence à la critique faite à l’exceptionnel dans son domaine John P. Meier. Abracadabrant!»

Encore mal informé. C’est José Antonio Sayés qui est l’auteur du livre Quién es el judío marginal de John Peter Meier/Qui est le juif marginal de J.P.Meier [Ndt Meier : théologien nord-américain qui a écrit un ouvrage intitulé « A Marginal Jew: Rethinking the Historical Jesus , paru en France aux éditions du Cerf sous le titre Un certain juif, Jésus. Les données de l'histoire ). Je n’ai pas lu le livre, mais je suis sûr qu’il est aussi bon que les autres livres du même auteur.

Ceci étant dit, voyons à présent la «campagne» inexistante que Sayés et moi-même, dans une alliance blâmable avec l’Opus Dei, avons répandu «contre» Olegario, à l’occasion du Prix Ratzinger-Benoît XVI, qu’il va recevoir, à la grâce de Dieu, le 30 juin prochain. Je ne traiterai dans ce qui suit que ce qui me concerne

3. Olegario dit « effectivement cela m’a attristé que lors de la présentation même du prix l’on s’interrogeât sur des objections faites à ma Christologie. On est reconnaissant pour les réelles recensions critiques. Plus encore on les souhaite, les attend et compte sur elles. Mais cette campagne sur internet et la distribution de publications écrites contre elle [contre sa Christologie, sans doute], je n’arrive pas à comprendre ».

Dans mon oeuvre Infidélités dans l’Église (Fund. GRATIS DATE, Pamplona 2005, 93 pages) j’ai écrit il y a quelques années sur la Christologie d’Olegario (BAC, Madrid 2001, 601 pages) une brève critique (pages 48-54). Et dans mon blog j’ai de nouveau publié deux articles critiques sur la même oeuvre […] (Ndt voir plus haut)

C’est curieux qu’Olegario, qui apprécie tant les recensions critiques sur ses écrits, n’ait jamais répondu à celles que je lui ai faites. Et je crois qu’il n’a pas davantage répondu à la critique de José Antonio Sayés (Quelques observations sur la Christologie d’Olegario González de Cardedal dans l’ouvrage - ndt en espagnol - «Science Thomiste» 2001, pages. 585-606). Et c’est maintenant qu’il est fortifié par le Prix pontifical (le prix «Nobel de théologie», comme disent certains, par analogie avec ses fondateurs) que publiquement il se manifeste comme étant blessé par nos critiques...
Cela m’amène à penser que ce n'est pas nous qui avons fait campagne contre lui, - ces jours-ci, nous avons préféré garder un prudent silence - il faudrait mieux dire que c’est lui qui a fait campagne contre nous. Et pour cela il a choisi précisément José Manuel Vidal (qui il y a déjà quelques deux années m’a appelé « théologien phalangiste ») et précisément Religión Digital.

4. On ne comprend pas bien comment il est possible qu’un intellectuel comme Olegario considère comme des attaques personnelles, plus encore, comme des campagnes hostiles, - « critiques contre moi » , de « deux fronts sur internet », dit-il, quelques recensions critiques qui, il y a quelques années, ont analysé sa Christologie, avec une forte réprobation. Elles n’ont pas été écrites contre Olegario, mais contre la Christologie d’Olegario, qui, pas seulement sur quelques points, me paraissait et me parait ambiguë ou erronée. Des objections à cela ? Il y a eu de tous temps des polémiques entre théologiens sans qu’il soit nécessaire d’employer des termes belliqueux pour les qualifier. Et beaucoup de lecteurs de cette note, s’ils lisent les articles de mon blog, seront probablement d’accord avec ce que j’y écris.

5. Il faut noter qu’Olegario dit dans l’entretien que «Le prix est tellement ouvert qu’on pourrait aussi le donner à des théologiens non catholiques. C’est la grandeur de l’esprit et de l’exercice oecuménique» de «ce Souverain Pontife». Ce sont des mots particulièrement opportuns, qui nous tranquillisent nous qui faisons partie d’un grand nombre d’alarmés. Le prix que va recevoir le professeur Olegario González de Cardedal est un Prix pontifical que peuvent recevoir des théologiens «non catholiques». Et que peuvent a fortiori recevoir des auteurs catholiques de la « dissidence modérée».

José María Iraburu, prêtre (***)

Notes

(*) Biographie de Olegario González de cardenal (texte complet http://infocatolica.com/.. )

Olegario González de Cardedal est né à Lastra del Cano, province d’Ávila, le 2 octobre 1934. Il a été ordonné prêtre en 1959. Docteur en théologie de l’Université de Munich en 1964. Il a suivi des cours de philosophie et d’histoire à l’Université d’Oxford et à l’université catholique de Washington. Il a été professeur à l’université pontificale de Salamanque à partir de 1975 et professeur émérite depuis 2006. Il a été membre de la Commission Théologique Internationale (1969-1979). Expert auprès du Conseil Pontifical pour le dialogue avec les non Croyants et assistant lors du Concile Vatican II. Il est membre depuis 1986 de l’Académie Royale Espagnole de Sciences Morales et Politiques. Il a dirigé des cours de théologie à l’Escorial pour le compte de l’Université de Madrid. Il a aussi été responsable de la chaire « Domingo de Soto » (ndt du nom du théologien dominicain et confesseur de Charles Quint) à l’Université Civile de Salamanque. Il a été directeur et professeur de cours de formation à la théologie dans différentes universités espagnoles et à l’étranger. Il a reçu le prestigieux Prix espagnol Ortega et Gasset d’essai, le Prix National de Lettres « Thérèse d’Avila » et le Prix Castille et Léon des Sciences Sociales et Humaines en 2004. Il a publié 24 livres sans parler des centaines de collaboration dans des livres collectifs, des essais, des articles dans des revus et journaux. L’un de ses derniers livres « La théologie en Espagne 1959-2009 » (2010)

(**) Ultra-catholiques : je m’interroge toujours sur ce terme car s’il y a des ultra, qui sont les catholiques tout court et les infra-catholiques?! Et où est le mètre étalon ? Si ce n’est suivre au mieux l’enseignement de l’Évangile, dans la fidélité au Christ, et guidé par son premier Vicaire, le Saint Père. Et là évidemment la barre est très très haute, plus ultra.

(***) José María Iraburu est prêtre diocésain en Navarre, province espagnole réputée d’un catholicisme conservateur. Tout au moins les catholiques navarrais sont parmi ceux qui sont les plus dynamiques pour la défense de la vie et la lutte contre les diverses lois de légalisation de l’avortement concoctées par les gouvernements successifs espagnols et notamment ceux de J.L. Rodríguez Zapatero.

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