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Vu à la télé: le monde secret du Vatican

Un documentaire diffusé mardi 21 juin sur France 5. Et après cela, on continuera à s'interroger: pourquoi le Pape a-t-il mauvaise presse? (23/6/2011)

France 5 diffusait mardi soir, à une heure de grande écoute (mais la chaîne doit avoir une "part de marché" réduite, cela représente donc - heureusement - peu de monde) un documentaire intitulé LE MONDE SECRET DU VATICAN.
Il date de cette année 2011, et au générique sont créditées, entre autres, France Télévision, la BBC, et la chaîne belge RTBF. Des chaînes qui ont déjà donné suffisamment de gages au laïcisme le plus agressif, pour rendre toute illusion superflue.

SECRET, mot magique!
Comme souvent, dans ce cas, le documentaire est annoncé avec fracas comme une grande première ("pour la première fois, des équipes de télévision ont pu filmer derrière les murs épais" etc...). On ne connaît que trop.
Cette fois, par exemple, on lit sur le site de la chaîne:

Pour la première fois, l'Eglise a accepté de lever le voile sur deux mille ans d'Histoire. Des caméras ont été autorisées à filmer et à écouter.
Ce documentaire propose un voyage unique au coeur du Vatican, ponctué de rencontres inédites avec des hommes, des femmes et des enfants qui consacrent leur vie au service du Pape.
Ces serviteurs de Dieu ouvrent au téléspectateur les portes d'un monde jusque là resté inaccessible : archives secrètes, musées, basiliques, nécropole, observatoire et jardins...

C'est un peu lassant... Car évidemment, ces images tournées depuis longtemps (lors d'une des rares séquences consacrées au Pape, on voit la promenade dans les jardins du Vatican avec l'ex second secrétaire, don Mietek, qui n'est plus au service du Saint-Père depuis plus de deux ans!) ne nous apprennent rien de nouveau.
Le fil conducteur ("pompé" grossièrement sur un téléfilm "Francesco et le Pape" sorti en Allemagne au printemps dernier, cf. http://benoit-et-moi.fr/2011-I/) est un enfant de choeur du Vatican, le jeune Valentino, dont le rêve est, à lui aussi, de rencontrer le Pape. Un gamin assez sournois - et même une franche tête à claques... - qui m'a semblé jouer un rôle, et qui n'a manifestement qu'une envie, celle de prendre ses jambes à son cou pour fuire un environnement rigoureux qui ne convient pas à son tempérament (pensez donc, il faut se lever tôt, servir et re-servir la messe, apprendre le latin et le grec.... bien trop fatigant!): sérieusement, n'aurait-pu en choisir un autre? D'autant plus qu'on apprend à la fin du film que le Valentin en question a quitté à la fin de l'année l'internat des enfants de choeur (on ne lui reprochera pas, il n'avait visiblement aucune vocation).
A quoi bon s'attarder sur les séquences convenues; on voit se succéder à l'écran le photographe du saint-Père, Francesco Scorza, neveu d'Arturo Mari (photographe de JP II), et Davide Giulietti, responsable de la sécurité du Pape (je ne le connaissais pas...): deux personnalités candides et attachantes, sincèrement dévoués au Pape, et qui témoignent leur foi - heureusement qu'ils sont là! Et aussi le cardinal Comastri, archiprêtre de la Basilique vaticane; Gudrün Zeiler, une jeune femme autrichienne (très critique contre l'institution) qui travaille à l'antenne allemande de Radio Vatican; une autre femme dont je n'ai pas retenu le nom, qui travaille à la restauration des oeuvres d'art; et un jésuite, responsable de l'observatoire astronomique de Castelgandolfo. Sans oublier des images des "archives secrètes" du Vatican, occasion de marteler les "casseroles" de l'Eglise liées à l'affaire Galilée.
Etc.. (tous les témoignages sont doublés, de sorte qu'il est impossible de dire si les mots qu'on prête aux intervenants ont réellement été prononcés par eux, par moments, on peut en douter, et c'est regrettable).

Pour quelqu'un d'un peu attentif, sans pour autant suivre l'actualité du pape, ce qui ressort, ce n'est absolument pas un univers spirituel, mais une forteresse hyper-blindée (on insiste beaucoup sur la sécurité draconienne, et certaines séquences évoquent plus James Bond que l'Eglise du Christ, avec la salle de sécurité ultra-moderne) coupée du monde non seulement physiquement mais aussi moralement, avec un Pape lointain et inaccessible (aucune image de son humanité et de sa gentillesse lors de ses voyages, mais par contre, on le voit en promenade dans les 40 ha des jardins du Vatican, dont chaque arbre a été passé au crible par l'impitoyable "sécurité" qui en a préalablement chassé tous les gamins y jouant au football!!!), puisque Valentin est censé durant tout le film ne l'apercevoir que de très loin, à la fenêtre de son bureau, Place Saint-Pierre, lors de la prière d'Angelus du dimanche. Sauf que finalement, il est admis à servir la messe pontificale, et salue donc personnellement le Saint-Père (ce qui nous vaut la plus jolie séquence du film, le montrant qui vient chercher les photos de la rencontre, immortalisée par Francesco Scorza, dans les locaux de l'OR).
Et bien sûr, on ne nous épargne aucun des "scandales" qui ont touché l'Eglise sous le pontificat de Benoît XVI: Williamson, capotes, pédophilie, et patin-couffin. Là le seul mot qui vient à l'esprit, en majuscules, c'est: STOP!!!

Tout cela serait négligeable.
Mais le meilleur (ou le pire) est à venir. A l'issue des quelques 60' que dure le documentaire, nous avons droit à un débat (heureusement très bref) rassemblant autour de Carole Gaessler, deux "spécialistes" emblématiques de cette chape de plomb qui pèse sur l'ensemble de l'information traitant de l'Eglise: Isabelle de Gaulmyn, et Bernard Lecomte!
De ce dernier, je ne peux pas dire grand chose, il a à peine pu placer un mot - et ce qu'il a dit était correct, si l'on excepte l'irritante et inepte comparaison avec JPII qui, au bout de six ans de pontificat, ne présente plus le moindre intérêt. Carole Gaessler minaudait, comme c'est son rôle ("c'est un monde d'hommes - dit-elle - je n'ai vu aucune femme": preuve qu'elle a regardé en accéléré! voir plus haut); et madame de Gaulmyn occupait le terrain avec autorité, en militante de la cause féminine et de la prise du pouvoir par l'Eglise "d'en bas".
Autorité, c'est le cas de le dire, qu'elle appuie sur son statut d'envoyée spéciale de La Croix au Vatican de 2005 à 2009. Mais le Vatican, c'est, dit-elle, un univers suranné, limite ridicule, qui lui fait manifestement horreur, elle, ex-journaliste politique, comme elle tient à le souligner (comme s'il était insutant d'être défini comme journaliste religieux).
Et surtout, un univers d'hommes, comme l'a répété l'animatrice.
Certes, il y a quelques femmes, "pour servir le café" (sic!), mais dit-elle "tant qu'on n'aura pas déconnecté les responsabilités du sacrement de l'ordre, on n'avancera pas"!!!
Quant au Pape, qu'on voit donc se promener seul dans les jardins du Vatican protégé par une sécurité draconienne ("vit-il dans une tour d'ivoire?" demande l'animatrice en roulant des yeux bleus avec une feinte ingénuité), Gaulmyn affirme que c'est "un homme de livres", qu'il vit dans un autre monde, une vie de moine studieux (les informations qu'elle donne du rythme de ses journées sont tout droit sorties de la presse people italienne), comme si elle ne l'avait jamais observé durant ses voyages et ses inombrables engagements publics; et surtout qu'il est déphasé, qu'il a 20 ans de retard sur son époque (commentaire imbécile: viendrait-il à quelqu'un, aujourd'hui, après seize siècles ,l'idée que Saint-Augustin était en phase avec son époque à +/- 20 ans près? Et faut-il répéter, après Vittorio Messori, que Benoît XVI est un Pape "post-moderne ?); et que ce déphasage se sent dans ses échanges avec les jeunes (la rencontre de Pennabili, dimanche dernier, est un démenti criant de ses propos! voir ici: Saint-Marin, 19 juin ).
Elle conclut en se réjouissant que "L'Eglise n'est pas qu'à Rome, heureusement!" ; tout en déplorant qu' "on n'est pas dans une démocratie moderne, transparente". Concédant comme à regret que, malgré tout "Benoît XVI n'exerce pas un pouvoir totalitaire".
Ouf! On est soulagés. On avait craint, un instant, de la voir évoquer le Kremlin.

Et après cela, on se posera encore la question: pourquoi le Pape a-t-il mauvaise presse? (voir ici: mais pourquoi le Pape a-t-il mauvaise presse? )
La réponse est malheureusement toujours la même:
Parce que certains de ses défenseurs supposés ne raisonneraient pas autrement s’ils étaient ses adversaires.
!!!

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