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Les 150 ans de l'OR

Visite du Saint-Père au siège d'un journal très spécial. Son discours - formidable réflexion à méditer par tous les journalistes de bonne volonté, et d'une grande actualité (cf. Halte à l'hystérie médiatique )! Videos du canal du Vatican et de Rome reports. (5/7/2011)


Video du site du Vatican



Video de Rome Reports



Ce matin, le Saint Père s'est rendu au siège de L'Osservatore Romano, à l'occasion du 150e anniversaire du journal.

Selon Andrea Tornielli, il avait préparé un bref discours, qui aurait été publié sur le Bulletin de la Salle de presse du Saint-Siège, et puis finalement, après les premières lignes, il a décidé de le laisser tomber, et a choisi de s'exprimer a braccio (pourrait-on y voir la preuve qu'un texte qui avait été préparé par quelque fonctionnaire du Vatican ne lui plaisait pas??).

Voici ma traduction du texte figurant en fin d'après-midi sur le site du Vatican et sur celui de Raffaella : une "version"qui me paraît avoir la fraîcheur de l'improvisation, porter indubitablement, par la syntaxe, la "marque Ratzinger", et qui se démarque du texte plus "formel" évoqué par Zenit: (1)



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Chers frères et sœurs ,

je suis heureux de vous rencontrer au siège de L'Osservatore Romano, où chaque jour vous effectuez votre travail, un travail précieux et qualifié, au servic du Saint-Siège . Je vous salue tous avec affection. Je salue le directeur, Giovanni Maria Vian, le directeur adjoint, les rédacteurs et toute la grande famille de ce journal.
Il y a quelques jours, le 1er Juillet, L'Osservatore Romano a atteint l'étape importante des 150 ans de vie. Laissez-moi vous dire de tout mon cœur comme on le fait à la maison: Joyeux anniversaire!
Cette occasion suscite des sentiments de reconnaissance et de légitime fierté, mais, à côté des commémorations particulières et solennelles, j'ai voulu venir ici, parmi vous, pour exprimer ma gratitude à chacun de ceux qui concrètement "font" le journal , avec passion humaine et chrétienne et avec professionnalisme.

Depuis longtemps, j'étais vraiment curieux de voir comment on fait un journal aujourd'hui, où naît le journal, et, au moins pour un moment, connaître les personnes qui font notre journal. J'ai aujourd'hui eu la joie de découvrir la façon moderne, totalement différente de celle d'il y a cinquante ans, dont naît un journal. Elle exige beaucoup plus, disons, de créativité humaine que de travail technique. Et donc cet «atelier» est certainement dédié au faire, mais d'abord, avant tout, à l'apprendre, au penser, au juger, au réfléchir (ndt: on retrouve cette forme stylistique familière à Joseph Ratzinger, évoqué par Paul et Chantal Colonge - une particularité de la syntaxe allemande qui est l'infinitif substantivé, et que je laisse tel quel) . Ce n'est pas seulement un «atelier» c'est avant tout un grand observatoire, comme son nom l'indique.

Observatoire pour voir les réalités de ce monde et nous informer de ces réalités. Il me semble qu'à partir de cet observatoire, on voit les choses lointaines, et celles voisines. Lointaines dans un double sens: d'abord, lointaines de toutes les parties du monde, comme le sont les Philippines, l'Australie, l'Amérique latine; c'est pour moi un des grands avantages du l'"Osservatore Romano", qui offre réellement une information universelle, qui voit réellement le monde entier et pas seulement une partie. Je suis très reconnaissant de cela, parce que d'habitude, dans les journaux, on vous donne des informations, mais avec une prépondérance pour notre monde et cela fait oublier beaucoup d'autres parties de la terre, qui ne sont pas moins importantes. Ici nous voyons quelque chose de la coïncidence de Urbis et Orbis, qui est caractéristique du catholicisme et, en un sens, est aussi un héritage romain: voir vraiment le monde et pas seulement soi-même.

En second lieu, de cet observatoire, on voit les choses lointaines dans un autre sens: «L'Observatoire» ne reste pas à la surface des événements, mais va à la racine. Au-delà de la surface, il nous montre les racines culturelles et le fond des choses. C'est pour moi non seulement un journal, mais aussi un magazine culturel.

J'admire comment il est possible tous les jours d'apporter de grandes contributions qui nous aident à mieux comprendre l'être humain, les racines dont viennent les choses et comment elles doivent être comprises, mises en œuvre , transformée. Mais ce journal voit aussi les choses proches. Parfois il est difficile de voir de près, notre petit monde, qui est aussi un grand monde.

Il y a un autre phénomène qui me laisse penser, et dont je suis reconnaissant, c'est que personne ne peut informer sur tout. Même les moyens les plus universels, pour ainsi dire, ne peuvent pas tout dire: c'est impossible. Il faut toujours un choix, un discernement. Et c'est pourquoi, dans la présentation des faits, le critère de choix est décisif: il n'y a jamais le fait pur (ndt: brut), il y a toujours un choix qui détermine ce qui apparaît et ce qui n'apparaît pas. Et nous savons bien que le choix des priorités, aujourd'hui, dans de nombreux organes d'opinion publique sont souvent très discutable.
Et l'Osservatore Romano, comme le dit le Directeur, dans son titre, s'est toujours donné deux critères: "Unicuique suum" et "Non prevalebunt". C'est là une synthèse caractéristique de la culture du monde occidental. D'un côté, la grande loi romaine, la loi naturelle, la culture naturelle de l'homme concrétisée dans la culture romaine, avec son droit et son sens de la justice; et de l'autre côté, l'Evangile. On pourrait aussi dire: avec ces deux critères - celui de la loi naturelle et celui de l'Evangile - nous avons comme critère la justice, et d'autre part, l'espérance qui provient de la foi. Ces deux critères ensemble - la justice qui respecte chacun et l'espérance, qui voit aussi les choses négatives dans la lumière d'une bonté divine dont nous sommes sûrs par la foi - aident à offrir réellement une information humaine, humaniste, dans le sens d'un humanisme qui a ses racines dans la bonté de Dieu; de sorte qu'il n'est pas seulement information, mais réellement formation culturelle.
Pour tout cela, je vous suis reconnaissant.
Je vous accorde de tout coeur, à vous tous et à vos proches, ma Bénédiction apostolique.

(1) (Zenit)
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Le pape a salué le travail des journalistes qui « accomplissent un travail précieux et qualifié au service du Saint-Siège ».
Il a en quelque sorte brossé le portrait robot du journaliste chrétien idéal, qui doit savoir conjuguer « « formation technique et professionnelle », mais aussi « esprit de prière », de « service » et une « adhésion fidèle aux enseignements du Christ et de l’Église ».
Benoît XVI a remercié ceux qui « font concrètement ce journal » avec « passion » et « compétence ». Le pape reconnaît qu’il s’agit d’un travail « ardu » et « discret » qui offre une « contribution spéciale » à la « diffusion de l’Évangile » et au « témoignage de la vérité ».
Le quotidien mériterait, a souligné encore Benoît XVI, d’être « mieux connu » et « mis en valeur » : il se fait l'écho « de la vie catholique dans le monde » et aide ainsi les catholiques « à discerner, selon les signes du temps, les questions du monde à la lumière de la Parole et du Magistère ».
Le pape s’est félicité que le quotidien s’efforce de présenter aussi « des nouvelles positives et encourageantes ».
Le pape a encouragé la rédaction à poursuivre son travail « avec joie, dans le vaste espace de la communication » et à s’inspirer de « la riche expérience » du journal : « La mémoire est féconde si elle se sert de racines solides et si elle envisage l'avenir avec espérance ».

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