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La voix du Pape


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Propos dans l'avion vers Zagreb

Transcription par Gian Guido Vecchi , le vaticaniste du Corriere. La mission des Croates, en intégrant l'Union Européenne (4/6/2011)

Texte ici:
http://www.corriere.it/...
Ma traduction (attention, c'est du langage parlé, je ne doute pas que ce soit les termes exacts prononcés par le Saint-Père, il est probable que la version officielle qui sera publiée ultérieurement sera légèrement différente).



Le vol AZ 4000 n'est pas long, une heure et demie de Fiumicino à Zagreb, mais cette fois encore, Benoît XVI n'a pas manqué de venir saluer les journalistes, souriant et détendu, et de répondre à trois questions sur le voyage , la première formulée par le Père Lombardi, les deux autres, en hommage à nos hôtes, par deux collègues croates.
L'Europe des valeurs chrétiennes, la richesse des diverses cultures contre le bureaucratisme et le nationalisme abstrait. Et l'exemple du Bienheureux cardinal Stepinac, qui a abhorré à la fois le communisme et le nazisme: le vrai humanisme qui vient de la foi chrétienne, et sait décider pour le "vrai" contre "l'esprit du temps"
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- Votre Sainteté, comme cardinal vous êtes allés d'autres fois en Croatie et votre prédécesseur a fait trois voyages dans ce pays. Pouvez-vous parler des relations spéciales existant entre le Saint-Siège et la Croatie? Quelles sont les raisons et les aspects les plus significatifs de cette relation et de ce voyage?

- Personnellement, j'ai été deux fois en Croatie. La première fois pour les funérailles du Cardinal Seper, mon prédécesseur à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, qui était un grand ami à moi parce qu'il était également président de la Commission théologique, dont j'ai été membre, et donc je connaissais sa bonté, son intelligence, son discernement, sa joie et cela m'a donné une idée de la Croatie elle-même: un grand croate et un grand Européen. Et puis j'ai été à nouveau invité par son secrétaire qui est lui aussi un homme d'une grande joie, d'une grande bonté, pour un symposium et pour une célébration dans un sanctuaire marial, là j'ai vécu la piété populaire qui est très similaire à celle de mon pays. Je dois dire que j'ai été très heureux de voir cette incarnation de la foi, une foi vécue avec le coeur, où le surnaturel devient naturel et où le naturel est illuminé par le surnaturel, et ainsi j'ai vu et vécu cette Croatie avec son histoire catholique millénaire, toujours très proche du Saint-Siège, et dans l'histoire précédente de l'Église antique, j'ai vu qu'ici, il y a une fraternité profonde dans la foi, dans la volonté de servir Dieu pour l'homme, dans l'humanisme chrétien. En ce sens, je pense qu'il y a un lien naturel dans cette vraie catholicité qui est ouverte à tous et qui transforme le monde, et qui veut transformer le monde selon les idées du Créateur.

- La Croatie devrait rejoindre bientôt les 27 pays de l'Union européenne. Mais ces derniers temps, dans le peuple croate, on a vu croître un certain scepticisme à l'égard de l'UE. Dans cette situation, pensez-vous donner un message d'encouragement aux Croates afin qu'ils regardent vers l'Europe dans une perspective pas seulement économique mais aussi culturelle, avec les valeurs chrétiennes?

- Je crois que la majorité des Croates pense essentiellement avec une grande joie à ce moment où elle rejoint l'Union européenne, parce que c'est un peuple profondément européen. Les cardinaux croates m'ont toujours dit: nous ne sommes pas des Balkans, nous sommes "Mittleuropa". Donc, c'est un peuple qui est déjà au centre de l'Europe par son histoire, sa culture, dans ce sens, je pense qu'il est logique, juste et nécessaire qu'il entre, et je pense que le sentiment dominant est celui de la joie, de vouloir être là où La Croatie est historiquement et culturellement depuis toujours. Bien sûr, on peut également comprendre un certain scepticisme si un peuple numériquement réduit entre dans cette Europe, déjà faite, déjà construite, et on peut comprendre que peut-être il y a la peur d'une bureaucratie centralisée trop forte, d'une culture nationaliste qui ne tient pas suffisamment compte de l'histoire, et de la richesse de l'histoire et aussi de la richesse de la diversité historique.
Il me semble justement que cela pourrait aussi être une mission de ces peuples qui entrent maintenant, celle de relever la diversité dans l'unité, l'identité européenne est précisément une identité dans la richesse des différentes cultures qui convergent dans la foi chrétienne, dans les grandes valeurs chrétiennes afin que cela soit à nouveau visible et efficace. Je pense que c'est aussi une mission que les Croates tentent maintenant, pour renforcer contre un certain rationalisme abstrait l'historicité de nos cultures et la diversité qui est notre richesse, et en ce sens, je les encourage: le processus d'entrée dans l'Europe est un processus mutuel de donner et recevoir. La Croatie elle aussi donne son histoire avec ses capacités humaines et économiques, et naturellement reçoit, élargissant ainsi son horizon et vivant dans ce grand "commerce", non seulement économique mais surout aussi culturel et spirituel.

- Beaucoup espéraient qu'à l'occasion de votre voyage pourrait intervenir la canonisation du bienheureux cardinal Stepinac. Quelle est l'importance de sa figure, aujourd'hui?

- Le cardinal était un grand pasteur un grand chrétien, et donc aussi un homme d'un humanisme exemplaire. Je dirais aujourd'hui le destin du cardinal Stepiac qui a dû vivre dans deux dictatures opposées mais qui étaient deux dictatures antihumanistes. D'abord, le régime oustachi, qui semblait réaliser le rêve d'autonomie de l'indépendance, mais en réalité c'était une autonomie qui était un mensonge et a été instrumentalisée par Hitler pour ses propres fins. Le Cardinal Stepianc a très bien compris compris et défendu le véritable humanisme contre ce régime, en défendant les Serbes, les Juifs, les Tsiganes ... Il a montré, pour ainsi dire, la force de l'humanisme vrai, y compris en souffrant. Et puis la dictature opposée au communisme, où il a de nouveau lutté pour la foi, pour la présence de Dieu dans le monde, pour le véritable humanisme qui dépend de la présence de Dieu, seul l'homme est l'image de Dieu, de cette façon l'humanisme s'épanouit. Alors, disons que c'était son destin de combattre dans deux combats opposés et c'est justement dans cette décision pour le vrai contre l'esprit du temps, dans cet humanisme vrai qui vient de la foi chrétienne, qu'est le grand exemple non seulement pour les Croates, mais pour nous tous.

Nouvelle évangélisation