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Mgr Doré: j'ai été subjugué par J. Ratzinger

Lucie a lu "A cause de Jésus", le livre que Mgr Joseph Doré, archevêque émérite de Strasbourg, vient de publier chez Plon. Elle y a relevé une perle, qu'elle a eu la gentillesse de taper pour nous. (24/6/2011)

Même si la fiche de l'éditeur (1) ne m'emballe pas vraiment, comment résister au plaisir de la lecture du passage que Lucie nous fait partager?

(p. 71 et 72).

L'archevêque émérite de Strasbourg (âgé de 27 ans en 1963) donne son témoignage sur son professeur de théologie à l'université de Münster, Joseph Ratzinger(âgé de 36 ans en 1963). C'est l'époque du concile et, de 1962 à 1965, le jeune professeur fait la navette entre Bonn puis Münster et Rome.
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"...j'ai suggéré qu'on m'envoie en Allemagne pour y consolider ma formation théologique. J'avais un atout, ma bonne connaissance de l'allemand. Il était clair alors que l'Allemagne était le principal haut lieu de la recherche et du travail théologiques. La tradition théologique y était puissante et autour du Concile,on voyait que les théologiens allemands étaient considérables et considérés.
Certes, la théologie française était elle aussi importante et bien portante, et ses apports au Concile ont été,avec ceux de plusieurs grands théologiens belges, remarquables. Mais je me disais que j'aurais tout le temps de continuer à les fréquenter à l'occasion de colloques francophones, tandis que si je pouvais passer ne serait-ce qu'une année en Allemagne, je pourrais profiter en direct de la qualité du travail et de l'enseignement des théologiens allemands.
Je rêvais de Munich, de Tübingen, et ce fut Münster, Münster-in-Westfalen. Sur le coup, j'ai été dépité. Mais la suite m'a entièrement rassuré. J'ai en effet pu suivre dès le premier semestre le cours d'ecclésiologie de Joseph Ratzinger, juste avant qu'il ne parte à Tübingen, où il allait rejoindre Hans Küng. De fait, il n'y est resté que quelques années, passant bien vite à la faculté de théologie de Ratisbonne, dans sa Bavière natale.
A l'époque, j'avoue que j'ai été subjugué. La clarté du propos, l'élégance de la langue, la finesse de l'analyse. Assis sur mon banc, je béais de bonheur en écoutant "le maître". Il avait travaillé sur saint Augustin puis sur saint Bonaventure, grâce à quoi il soulevait des couches épaisses de théologie scolastique remâchée, pour retourner à des sources vives. C'était éblouissant, et j'étais ébloui.
J'ai croisé plusieurs fois par la suite Joseph Ratzinger. D'abord à Munich où, avec d'autres anciens étudiants, j'ai participé à son ordination épiscopale. Puis je l'ai retrouvé quand j'ai été nommé à la Commission théologique internationale qu'il présidait comme préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. A chaque occasion, il a tenu à me dire qu'il se souvenait de moi. Mais pour être honnête, je crois qu'au temps de Münster, il ne m'avait guère remarqué. Je garde néanmoins précieusement la carte postale manuscrite qu'il m'écrivit en réponse à celle que moi-même je lui avais adressée en remerciement durant l'été qui a suivi mon séjour à Münster.

(1) "Avec lucidité, il empoigne ce qu’il nomme « les questions qui fâchent » (contraception, regard sur la sexualité, divorce, avortement, euthanasie). Avec la même franchise, il aborde également les interrogations que pose l’Histoire (croisades, Inquisition, colonialisme, intégrisme) et celles plus contemporaines que sont l’ordination des hommes mariés, la place des femmes ou le bilan de Vatican II".

A propos de l'émission "Le monde secret du Vatican La lettre de Jeannine - 21 juin 2011