Comme il était facile de le prévoir, la dernière sortie du Pape dans l’avion vers le Mozambique a suscité quelques remous. Y compris en France, d’ailleurs. Côté italien, Socci, dans sa brève note sur Facebook, dit le ressenti de beaucoup… et chez Tosatti, Super Ex se déchaîne.


Bergoglio ieri: “Per me è un onore essere attaccato dagli americani”. Vi sembra che un papa (vero) parli così? O è la…

Gepostet von Antonio Socci pagina ufficiale am Donnerstag, 5. September 2019

Bergoglio hier : « Pour moi, c’est un honneur d’être attaqué par les Américains ». Pensez-vous qu’un (vrai) pape parle ainsi ? Ou s’agit-il de la déclaration classique d’un politicien factieux, d’un catho- communiste sud-américain ? Ce sont des mots de Maduro, de Morales, de Castro. Mais à présent, c’est Papa Disastro qui le dit, de plus en plus embarrassant pour l’Église catholique et pour nous tous, croyants.


Super Ex (Marco Tosatti)

Marco Tosatti
5 septembre 2019
Ma traduction

Dans l’avion, Bergoglio en a encore sorti une. Avec l’arrogance qui le caractérise, il a attaqué non pas un gouvernement (ce qu’il fait tous les jours, si ce n’est pas un gouvernement de gauche), mais un peuple entier. Son but est clair: se présenter comme victime d’un complot.

Lui, fils du complot de la mafia de Saint-Gall, victime des très méchants Américains !

Il y a quelque chose qui ne colle pas: primo parce que Carlo Maria Viganò, le grand accusateur, n’est pas américain et a passé la majeure partie de sa vie en Italie et au Vatican.
Secundo: parce que c’est précisément ds cardinaux américains, dirigés par l’Américain Donald Wuerl, que Bergoglio a obtenu des votes décisifs pour son élection.
Tertio, parce que les jésuites américains, y compris les maîtres de son bien-aimé Père James Martin, sont depuis 50 ans à l’avant-garde de la conspiration moderniste: c’est-à-dire du travail souterrain visant à détruire l’Église non plus de l’extérieur, comme les anciens hérétiques, mais de l’intérieur (comme on le fait, justement, dans une conspiration).

Mais laissons de côté l’histoire ridicule de la « conspiration yankee », et analysons brièvement la relation complexe entre Bergoglio et les journalistes.
Chaque fois qu’il monte dans l’avion, Bergoglio tire à vue, à tort et à travers, devant un parterre de gens auxquels il manque à chaque fois le courage de poser des questions gênantes.
Il doit y avoir un pacte: « des questions gênantes, non, sinon j’arrête tout, et vous, vous allez rester privés de gras pour vos journaux! »
Et si quelqu’un parvient à briser le mur du silence, la réponse de l’argentin est: lisez et jugez vous-mêmes! Devant un document qui a été une bombe mondiale, le dossier Viganò, Bergoglio, pour une fois dans sa vie, n’a pas soufflé mot: il a seulement archivé!

A ses côtés, dans l’avion, Bergy prend un journaliste, avec pour mission d’intervenir si la réponse se révèle maladroite, ambiguë, insultante.
Le précédent, l’Américain Burke, a démissionné, peut-être fatigué d’avoir à reformuler certaines phrases du loquace Argentin, pour les rendre comestibles. Celui d’aujourd’hui, un certain Matteo Bruni, a déjà commencé à pratiquer le sport du saut mortel, allant jusqu’à expliquer que l’attaque de Bergoglio contre les « Américains » (« pour moi c’est un honneur si les Américains m’attaquent ») est plutôt une déclaration de sympathie, car, oyez, oyez, jusqu’où la malhonnêteté intellectuelle peut aller, « dans un contexte informel, le Pape voulait dire que la critique est toujours pour lui un honneur, surtout quand elle vient d’intellectuels faisant autorité, et dans le cas d’une grande nation ».

Qui sait ce que pensent de cette capacité d’écoute et d’autocritique, les deux cents professeurs d’université, certainement des « intellectuels faisant autorité », qui ont demandé d’arrêter la destruction de l’Institut Jean-Paul II, superbement ignorés par l’Argentin.

Si le Burke ou le Bruni de service ne parviennent pas à mettre la pièce en temps réel, Bergy ne s’inquiète pas: il peut toujours dresser, pour un autre journaliste, à la prochaine occasion, la liste des fois où lui, le pauvre, n’a pas été compris, ne s’est pas expliqué, a été l’objet d’un malentendu.

Ce qui arrive vraiment de temps e temps: quand il improvise, Bergoglio montre qu’il a des idées très confuses, une syntaxe boiteuse, une culture théologique et philosophique proche de zéro, une connaissance de la politique, sa principale passion, digne du bar….

C’est peut-être la raison pour laquelle il a grand besoin de quelques journalistes qui l’acclament: ils doivent transformer le plomb en or, et nous savons que c’est la spécialité de beaucoup.

Revenons un instant à l’origine. Récemment élu, Bergy a appelé Eugenio Scalfari au téléphone et l’a convoqué pour lui dire qu’il allait changer l’Eglise.

Il fait aussitôt comprendre que lui, le berger avec l’odeur de la brebis, préfère communiquer avec lesdites brebis par l’intermédiaire de médias laïcs et puissants.

Pour ce faire, il choisit le fondateur du journal le plus anti-catholique d’Italie, le journaliste qui a attaqué son prédécesseur, Benoît XVI, pendant 8 ans, et Jean-Paul II pendant des décennies.

Ce n’est pas vraiment un choix éclairé et respectueux! Mais c’est un choix que nous comprenons très bien aujourd’hui. Il contient un message: « Cher Scalfari, je suis le contraire de mes prédécesseurs. Aide-moi à détruire l’Église que je déteste tant »!

Et puis, rappelons-nous les phrases ambiguës qui ensuite seront en partie ré-écrites, en partie pas (« Et je le répète ici. Chacun a sa propre idée du Bien et du Mal et doit choisir de suivre le Bien et de combattre le Mal comme il les conçoit. Cela suffirait à améliorer le monde »); les attaques violentes contre les autres papes (« Les chefs de l’Eglise ont souvent été narcissiques, flattés et très excités par leurs courtisans. La cour est la lèpre de la papauté »); les blagues (« J’ai déjà dit que l’Eglise ne traitera pas de politique »); l’auto-encensement (« J’ai l’humilité et l’ambition de vouloir le faire »)…

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