Evidemment, mes lecteurs n’y seront pas présents physiquement (*). Mais l’initiative, relayée par quelques sites catholiques (Marco Tosatti, mais aussi AM Valli, « Chiesa e post Concilio« , « LifeSiteNews« ) est révélatrice de l’inquiétude que ressentent de nombreux catholiques dans cette situation troublée, au milieu des ricanements des catholiques bien-pensants (MàJ: le texte de la prière en français)

(*) Mais rien ne les empêche de s’y joindre virtuellement .


Le 5 octobre, à 14h30, Largo Giovanni XIII [près de la Place Saint-Pierre], il y aura une prière publique pour l’Eglise. C’est un geste fort qui répond à un sentiment commun : l’Eglise vit sa Passion.
Une Passion prolongée, qui ne date pas de 2013, mais de bien avant, comme l’a déclaré à plusieurs reprises Benoît XVI lui-même. Même ses deux dernières années de pontificat ont été, pour les croyants, d’intenses souffrances, les obstacles mis sur son chemin par des ennemis déclarés ou cachés ayant été évidentes à tous.
Pourtant, Benoît a en quelque sorte agi comme une digue (peut-être le fait-il, d’une certaine manière, encore aujourd’hui) : après sa démission, cependant, est arrivée l’inondation.

Aujourd’hui, la chose est sous les yeux de tous, mais il a fallu du temps pour s’en rendre compte.
L’année dernière, en avril, j’ai décidé d’aller à la conférence “Chiesa cattolica, dove vai?” (Église catholique, où vas-tu?) en l’honneur du cardinal Carlo Caffarra, à Rome: peu de gens de mon groupe de prière m’ont suivi. Pourtant, le succès de cet événement m’a convaincu que quelque chose commençait à se produire.
Quand j’ai annoncé cette rencontre le 5 octobre à mon groupe de prière, la réponse fut chorale: « Nous y serons! »
Nul besoin d’en dire plus: au fil du temps, le besoin d’un geste humainement et religieusement plus fort, plus incisif que l’ « habituel » congrès, a vraiment mûri dans le cœur de beaucoup. Nous le ferons, sachant que le Seigneur a « besoin » de nous, nous tous, pour sauver sa barque. J’invite aussi vos lecteurs à se mobiliser : nous donnerons à tous les croyants un signe d’espérance! Prions Notre Dame pour notre Église bien-aimée.

(Padre Giuseppe, via Marco Tosatti)

Ici, la page Facebook de l’événement:

Le temps est venu d’une prière publique, faite avec un esprit surnaturel, parce que l’Église est à Dieu et non aux hommes. Une prière, pourtant, mue par une prise de conscience : l’Église vit une crise sans précédent, elle baigne dans une confusion que, comme l’a dit le cardinal Carlo Caffarra, « seul un aveugle peut nier » : cette idée est passée de bouche à oreille, plus ou moins semblable, depuis des mois et des mois, et maintenant elle s’est concrétisée!


Mise à jour ultérieure

Aldo Maria Valli a reçu des organisateurs le texte de la prière en plusieurs langues, dont le français. Il n’y a pas un mot auquel je ne souscrive:

Prions pour l’Église!
Rome, le 5 octobre 2019
Largo Giovanni XXIII, h. 14:30
C’était le Vendredi Saint 2005. Le Cardinal Joseph Ratzinger, qui allait bientôt devenir Pape, prononça des paroles sans équivoque: «Que d’immondices on trouve dans l’Église, même chez ceux qui, par le sacerdoce, devraient lui appartenir complètement !...».
 
Et lorsque, devenu le Pape Benoît XVI, à Fatima, le 11 mai 2010, répondant à des journalistes qui l’interrogeaient sur le message de la Vierge, il déclara: «Les souffrances de l’Église lui viennent de l’intérieur, de ce péché qui se trouve dans l’Église-même. On l’a toujours su, mais aujourd’hui nous le constatons d’une manière vraiment terrifiante : la plus grande persécution de l’Église ne vient pas de ses ennemis extérieurs, elle vient du péché qui est dans l’Église…».
 
Comme Cardinal et comme Pape, Benoît XVI a voulu ainsi rappeler qu’il y a dans l’Église des hommes qui ne sont pas «de l’Église», qui ne lui appartiennent pas vraiment et qui, plus que quiconque, travaillent à sa destruction; «les méchants et les hypocrites qui sont dans l’Église», disait saint Augustin dans le De Civitate Dei, formeront un jour la majorité de ses membres, selon la prophétie de saint Paul dans la seconde épître aux Thessaloniciens.
Nous, un groupe d’amis catholiques, tant laïcs que consacrés, voulons donc prier – avec tous ceux qui veulent se joindre à nous – aussi près que possible de la Tombe de saint Pierre, où les papes, à quelques exceptions près, ont toujours voulu résider, en demandant à Dieu qu’il fasse par sa grâce:
1) Que cessent les scandales sexuels et économiques qui défigurent le visage de l’Église et que les clercs impliqués dans ces scandales ne soient pas promus à des postes de commandement mais, au contraire, qu’ils soient écartés et invités à faire pénitence ;
2) Que le depositum fidei, dont personne dans l’Église de Christ, pas même le Pontife suprême n’est le maître, ne soit adultéré ;
3) Que les familles religieuses, les évêques, les prêtres fidèles au Christ et à l’Église ne soient plus inquiétés par des commissaires, persécutés, écartés sans motifs d’accusation concrets et vérifiés, pour la seule raison de leur attachement à la «foi de toujours»;
4) Que la hiérarchie ecclésiastique, cessant de chercher les applaudissements du monde, soit courageuse et audacieuse dans la prédication de l’Évangile, aussi difficile que cela puisse être, et que soient donnés comme exemple aux fidèles les saints de l’Eglise, et non ceux qui l’ont divisée et déchirée jadis (comme le moine Martin Luther), ou qui ceux qui combattent aujourd’hui la Vie, en soutenant l’avortement, la libéralisation de la drogue, l’euthanasie (…comme le fait Emma Bonino) ;
5) Que la priorité de ceux qui dirigent l’Église soit de proclamer la foi en Jésus-Christ Sauveur, laissant à «César ce qui est à César» et évitant de s’improviser sociologues, politologues, climatologues, … et «logues» en toutes choses;
6) Que les hommes d’Eglise ne cessent de proclamer les «principes non négociables», en particulier la défense de la vie et de la famille, sans s’abaisser à des compromis – sinon en paroles du moins dans les faits – avec la culture de mort et l’idéologie du genre;
7) Que l’amour pour la Création ne soit plus confondu avec l’écologie païenne et panthéiste, ni la «miséricorde» de Dieu avec le relativisme moral et l’indifférentisme religieux;
8) Que soit entendu le cri de l’Église d’Afrique (Cardinal John O. Onaiyekan, Cardinal Robert Sarah, Cardinal Francis Arinze….): «Que l’Occident ne trompe pas nos jeunes avec de faux mythes», et celui des Eglises d’Europe de l’Est, répétant avec Jean-Paul II, dans Mémoire et identité, que «la patrie est une mère pour chacun, d’une manière tout à fait réelle», et que la «défense de sa propre identité» n’a rien à voir avec le nationalisme ou autres aberrations;
9) Que les catholiques chinois, comme l’a dénoncé à plusieurs reprises le cardinal Zen Ze-kiun, ne soient pas sacrifiés à la dictature communiste au nom d’impossibles et injustes accords;
10) Et qu’enfin les chrétiens persécutés dans le monde, qui affrontent la torture et la mort pour le Christ, n’aient plus à entendre leurs pasteurs dire qu’Allah et Jésus-Christ sont un «même Dieu».

( Aldo Maria Valli )
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