Il est « L’Homme de confiance » de François – qui l’en a nommé rapporteur général -, ce que le cardinal Kasper a été pour les Synodes sur la famille. Roberto de Mattei brosse le portrait de l’un des agents les plus actifs – et les plus influents – de la tentative de destruction de l’Eglise à laquelle nous assistons en ces jours.


Le cardinal Hummes à la tête de l’Eglise au visage amazonien

Roberto de Mattei
Corrispondenza Romana
9 octobre 2019
Ma traduction

Les idées ne voyagent pas seules à travers l’histoire : elles sont incarnées par les hommes. Et parmi les apôtres de « l’Église à visage amazonien », il y a le cardinal Claudio Hummes, archevêque émérite de São Paulo, président du Réseau ecclésial panamazzonique (REPAM), nommé par le Pape François comme rapporteur général du Synode qui s’est ouvert le 6 octobre au Vatican.

« La mission de l’Église aujourd’hui en Amazonie est le nœud central du Synode », a expliqué le cardinal Claudio Hummes en ouvrant la première Congrégation générale du Synode le 7 octobre. « Le Pape a clairement indiqué que la relation de l’Église avec les peuples indigènes et avec la forêt amazonienne est l’un de ses thèmes centraux », a poursuivi le président de la Repam, selon lequel « il faut restituer et garantir aux peuples indigènes le droit d’être protagonistes de leur histoire, sujets et non objets de l’esprit et des actions du colonialisme de quiconque. Leurs cultures, langues, histoires, identités et spiritualité constituent la richesse de l’humanité et doivent être respectées, préservées et incluses dans la culture mondiale ». Dans son dernier livre, tout juste sorti, « Il Sinodo par l’Amazzonia » (Ed. San Paolo, 2019), Hummes explique comment les peuples de l’Amazonie « ont toujours vécu immergés dans une biodiversité incalculable et fascinante. (…) Leur sagesse ne peut se perdre, ni leur culture, ni leurs langues, ni leur spiritualité, ni leur histoire, ni leur identité ». Le cardinal brésilien se bat pour une « église indigène », qui « défend les indigènes et leurs droits, leur culture, leur histoire, leur identité », « incarnée et inculturée dans les différentes cultures indigènes ».

Le Cardinal Hummes a souligné le « mantra » du Pape François, selon qui : « Tout est interconnecté » (Instrumentum laboris, n. 25). « L’écologie intégrale nous montre que tout est lié, les êtres humains et la nature. Tous les êtres vivants de la planète sont des enfants de la terre ». Pour cette raison, le Synode, « se déroule dans un contexte de crise climatique et écologique grave et urgente qui concerne l’ensemble de notre planète. L’Église, a ajouté le cardinal, « ne peut rester recluse à la maison, ne s’occupant que d’elle-même, enfermée dans des murs protégés. Et encore moins regarder en arrière avec nostalgie du passé ». Face au besoin urgent des communautés catholiques d’Amazonie, Hummes, toujours favorable à l’abolition du célibat sacerdotal (La Stampa, 12 novembre 2007), a dit qu’il est nécessaire d’ « ouvrir la voie à l’ordination sacerdotale des hommes mariés résidant dans les communautés. En même temps, face au grand nombre de femmes qui dirigent aujourd’hui des communautés en Amazonie, ce service doit être reconnu et des efforts doivent être faits pour le consolider avec un ministère adapté aux femmes dirigeantes des communautés.

Réaffirmant l’urgence de poursuivre le processus d’inculturation et d’interculturalité mis en œuvre « dans la liturgie, dans le dialogue interreligieux et œcuménique, dans la piété populaire », Hummes a rappelé plusieurs interventions que le Pape Bergoglio a consacrées à l’Amazonie, depuis qu’aux Journées mondiales de la Jeunesse à Rio de Janeiro (2013), il a parlé de « consolider le visage amazonien de l’Eglise ». Hummes a ensuite mentionné l’encyclique du Pape Laudato Si’ et le discours prononcé en janvier 2018 à Puerto Maldonado, au Pérou, quand il a ouvert symboliquement le Synode sur l’Amazonie.

Claudio Hummes, né en 1934 et ordonné prêtre chez les Frères Mineurs, fut consacré évêque par le Cardinal Lorscheider, grand protecteur de la théologie de la libération et, de 1975 à 1996, il gouverna le diocèse de Santo André. Nommé en 1998 par Jean-Paul II, archevêque de São Paulo, au Brésil, il a été créé cardinal en 2001.

Le 13 mars 2013…

Lors du Conclave de 2013, Hummes s’assit à côté du Cardinal Bergoglio et c’est lui qui lui suggéra le nom du Pape François en disant: « N’oublie pas les pauvres ». « François n’est pas un nom. C’est un projet d’Église, pauvre, simple, évangélique », écrit un ami du cardinal, Leonardo Boff dans son livre Francisco de Roma et Francisco de Assis – Uma nova primavera na Igreja? (2014). De son côté, le slogan de Hummes est que « le cri de la nature et le cri des pauvres sont le même cri » ( Il Sinodo par l’Amazzoni , p. 29) répétant à la lettre le titre d’un livre ultra-écologique de Leonardo Boff, Cri de la Terre, cri des pauvres – Pour une écologie cosmique (1996).

Féroce critique du gouvernement Bolsonaro, Hummes a participé le 2 septembre dernier à un meeting à São Paulo, au Brésil, qui rassemblait tous les secteurs de la gauche brésilienne, avec la participation du sociologue américain Noam Chomsky.

Image dans ’30 giorni’ (n.5, 2009)

Dans la ville de Santo André, où Hummes a été évêque jusqu’en 1996, le Parti des travailleurs (PT) nacquit en 1980, fruit de l’union des syndicalistes, des intellectuels progressistes de l’Université de São Paulo et des catholiques de la théologie de la libération. Hummes est un ami proche de Luiz Inácio Lula da Silva, l’ancien président communiste brésilien qui purge une peine de douze ans et un mois de prison pour corruption, blanchiment d’argent et autres délits. Lors des manifestations de syndicalistes au Brésil dans les années 80, l’évêque de Santo André, alors évêque, a autorisé les paroisses à en accueillir les adhérents.

Au cours de son épiscopat à Santo André, dom Hummes choisit en outre l’agitateur dominicain Frei Betto comme responsable de la Pastorale Operaria et autorisa son premier voyage à Cuba. De cette rencontre, grâce à Frei Betto, entre Lula et Fidel Castro, nacquit en 1990 le Forum de São Paulo, l’organisation latino-américaine qui rassemble tous les groupes politiques de l’extrême gauche dans le but de reconstituer un nouveau front international, après la fin de l’Union soviétique et la chute du mur de Berlin. Dom Claudio Hummes affirma que « Lula est aussi catholique que tous les autres catholiques du Brésil » (O Estado de San Paolo, 7 avril 2005) et lors d’une messe dans la chapelle de l’Alvorada à Brasilia il le compara à Jésus Christ et à saint François (Folha de San Paolo, 28 mai 2007).

Le cardinal Walter Brandmüller a manifesté son opinion sur l’influence du cardinal Hummes au Synode de l’Amazonie en ces termes : « Le simple fait que le cardinal Hummes soit président (rapporteur général) du Synode lui donnera la possibilité d’exercer une influence grave dans un sens négatif et cela suffit pour que notre préoccupation soit fondée et réaliste ». Le samedi 5 octobre, alors qu’au centre de Rome une conférence internationale de l’Institut Pline Correa de Oliveira dénonçait l’orientation panthéiste du Synode sur l’Amazonie, une cérémonie a eu lieu dans les Jardins du Vatican en l’honneur des dieux païens de la fertilité, avec la bénédiction du Cardinal Hummes et du Pape François.

Le Cardinal Hummes est au Synode de l’Amazonie ce que le Cardinal Kasper a été pour ceux sur la famille. Tous deux sont des hommes de confiance du le Pape, tous deux ont participé à la mystérieuse rencontre qui s’est tenue le 25 juin dernier, pour planifier la stratégie ultra progressiste pour les prochains mois. Leur rôle de destruction de l’Église doit être documenté, aussi pour la mémoire future.

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