Il en a encore donné la preuve dans son discours improvisé sur le document final du Synode et dans l’homélie prononcée lors de la messe de conclusion de dimanche). L’un des correspendants d’AMV, qui signe sous le nom « le jeune prêtre » lui répond par une citation d’un dominicain français, Réginald Garrigou-Lagrange (1877-1964).

Le Pape et sa nouvelle férule…

Vatican News nous informe du commentaire a braccio de François sur le document final du Synode: « Il y a toujours un groupe de chrétiens, d’élite, qui aiment poser comme s’il était universel ce type de diagnostic, très petit, ce type de résolution plus disciplinaire ». « Non – déclare avec force le Souverain Pontife – nous avons tous gagné avec le diagnostic posé et nous continuons à avancer dans le domaine pastoral et interecclésial ». Cette élite, aujourd’hui « surtout catholique », déplore le pape François « se soucie des petites choses et oublie les grandes ». « Parce que – et il cite Peguy – ils n’ont pas le courage de s’engager dans les options de l’homme et dans les solutions de vie de l’homme, ils croient se battre pour Dieu. Parce qu’ils n’aiment personne, ils croient aimer Dieu« .

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Je ne sais pas pour vous, mais j’ai l’impression que tout en dessous on respire une équation : catholique = n’aime personne.

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Mais voilà comment lui répondrait le Père Réginald Garrigou-Lagrange:  » L’Église est intransigeante sur les principes, parce qu’elle croit, et tolérante dans la pratique, parce qu’elle aime. Les ennemis de l’Église sont au contraire tolérants sur les principes, parce qu’ils ne croient pas, mais intransigeants dans la pratique, parce qu’ils n’aiment pas. L’Église absout les pécheurs, les ennemis de l’Église absolvent les péchés »

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Aldo Maria Valli, « Le jeune prêtre », 28 octobre

FRANÇOIS ÉTRILLE LES CATHOLIQUES « PHARISIENS »
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Avec la Messe dans la Basilique Saint-Pierre, François a clôturé l’Assemblée Spéciale du Synode des Évêques pour la région panamazonienne. Il l’a fait avec une homélie centrée sur la comparaison entre la prière du pharisien, celle du publicain et celle des pauvres. La première est l’expression de ceux qui oublient d’aimer Dieu et leur prochain.

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La figure du pharisien, selon Bergoglio, « est dans le temple de Dieu, mais il pratique la religion du moi« . A braccio, le pontife a déclaré qu’il voyait inclus dans cette catégorie « de nombreux groupes illustres de chrétiens, catholiques » qui « empruntent cette voie ». « Débordant de sûreté de soi, de sa propre capacité à observer les commandements, ses propres mérites et ses propres vertus » et donc « centré uniquement sur lui-même », mais « sans amour » ; un portrait du pharisien que François a plongé dans le monde contemporain : « Combien de supériorités présumées, qui deviennent oppression et exploitation, même aujourd’hui », a-t-il observé dans l’homélie.

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Egalement d’actualité, la ré-utilisation d’une métaphore déjà utilisée à maintes reprises, celle des murs que « ceux qui sont devant, comme le pharisien par rapport au publicain, élèvent (…) pour augmenter les distances, rendant les autres encore plus des déchets ». Attitudes, selon lui, qui sont le fruit du mépris du prochain et de l’oubli du véritable culte de Dieu, dont « même les chrétiens qui prient et vont à la messe le dimanche » seraient responsables, définis comme « sujets de cette religion du « moi ».

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En revanche, le Pape a exprimé sa gratitude pour ce qu’il a vécu durant les travaux de l’Assemblée Spéciale, remerciant les Pères synodaux d’avoir « dialogué avec le cœur, avec sincérité et franchise, mettant devant Dieu et les frères peines et espoirs » et revendiquant le mérite d’avoir pu « écouter les voix des pauvres et réfléchir sur la précarité de leur vie, menacée par des modèles de développement prédateurs ». Le Synode sur l’Amazonie, selon François, a pu écouter la prière des pauvres, malgré ce qui – parfois – serait advenu dans le passé : « Combien de fois – a observé le Pape – même dans l’Église, les voix des pauvres ne sont-elles pas entendues et peut-être même tournées en dérision ou passées sous silence parce que dérangeantes ».

Nico Spuntoni, La NBQ, 28 octobre
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