Une formidable réflexion, sur le ton de l’humour (mais sans méchanceté ni agressivité) de notre vieille connaissance, le curé madrilène. A bon entendeur…

Libre adaptation d’une illustration trouvée sur internet
(source indéterminée)

Les adjectifs, c’est le diable qui les lance.

Jorge González Guadalix
« De profesion, cura« 
www.infocatolica.com
25 octobre 2019
Traduit par Carlota

Enfant, j’ai appris en étudiant la grammaire, ce qu’étaient l’article, le nom, l’adjectif, le pronom…Et parmi les adjectifs, ce qu’étaient les adjectifs qualificatifs. On ne m’a pas enseigné les adjectifs dis-qualificatifs, de ceux que j’écoute et lis de plus en plus, en particulier dans le domaine de la désinformation religieuse.

La chose est très simple. J’ai mon idée, mon opinion, ma façon de voir les choses, qui est non seulement correcte, mais infaillible, et avec ceux qui osent ou oseraient avoir des points de vue divergents – et ne parlons de ceux qui ont des points de vue contradictoires -, on ne discute même pas. On les condamne simplement à l’ostracisme et à l’ignominie au cri de conservateurs ou ultra-catholiques.

Il y a quelques semaines l’on m’a fait venir une vidéo sur une congrégation religieuse de très récente fondation. Ultraconservatrice évidemment. Encore heureux qu’à cette occasion on en disait les raisons, qui, entre autres, étaient de considérer les actes homosexuels comme intrinsèquement désordonnés ; d’être contre la contraception, en faveur de ce qu’on appelle pompeusement la « famille traditionnelle ».

Burke et  Müller ultraconservateurs. Les évêques espagnols qui ne sont pas dans le ton, encore plus ultra-catholiques. Et votre serviteur, évidemment, aussi.

Ce n’est pas une question d’être conservateurs, pas davantage progressistes ou ce que vous voudrez. Dire que « les actes homosexuels sont intrinsèquement désordonnés »  ce n’est pas être ultraconservateur, c’est répéter ce que dit le catéchisme. Hier, alors qu’on a tant parlé de Franco, dire qu’il a sauvé l’Église catholique de sa destruction, est une vérité historique qu’on ne peut pas balayer au cri d’ultra-catholique. Les faits sont là. Reconnaître qu’Humanae Vitae est toujours en vigueur, c’est un fait. Ce n’est pas être ultra-catholique.

Ultra-catholique, pourquoi? Ultraconservateur, pourquoi?

Plus encore. J’aimerais que quelqu’un me dise exactement quelle est la différence entre catholique sans plus et ultra-catholique?

J’aimerais que quelque lumière d’aujourd’hui m’explique, d’une façon raisonnée, pourquoi le cardinal Müller se trompe, quelles sont les erreurs du cardinal Sarah ou les énormités prononcées par le cardinal Burke. Répondre à ce qu’ils pensent, en les balayant d’un « ultraconservateurs et ennemis de François » c’est simplement faire montre d’indigence intellectuelle, de petitesse des arguments et leur niveau de mauvaise intention.

Ultraconservateur? Ultra-catholique? Ennemi du pape? Alors, on s’explique!

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