Il réagit à mon commentaire à sa récente interview dans le Figaro, à l’occasion de la sortie de son livre « Géopolitique du Vatican » (cf. Diplomatie vaticane: continuité avec Benoît XVI, vraiment?). Je le remercie de sa courtoisie, et je suis heureuse de lui permettre de s’expliquer ici .

Étant un lecteur assidu de votre blog depuis de nombreuses années, j’apporte une précision quant à la phrase que vous citez de l’entretien que j’ai accordé au Figaro au sujet de la diplomatie vaticane.

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Quand j’écris qu’il y a une « continuité » entre le pontificat de Benoît XVI et celui de François dans un certain nombre de dossiers (Cuba,  Syrie, Chine, etc.) je ne fais pas référence à la façon dont ces dossiers sont traités, mais à l’importance de ces dossiers pour la diplomatie vaticane.

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Ainsi, concernant la Chine, c’était un dossier secondaire sous le pontificat de Jean-Paul II, axé surtout, au niveau diplomatique, vers l’Europe communiste puis la transition après la fin du communisme. La question chinoise n’est devenue principale, toujours sous l’angle diplomatique, que sous le pontificat de Benoît XVI, et elle l’est restée sous celui de François. C’est en cela que je parle de continuité (dans la primauté de la question), mais non pas dans la manière dont la question est abordée.

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Ce que démontre également mon ouvrage  c’est qu’un certain nombre de réussites diplomatiques, comme la question syrienne, la médiation cubaine, la rencontre avec Kirill, sont l’aboutissement de sujets ouverts et traités sous Benoît XVI. François a récolté là où d’autres ont semé. Toujours sous l’angle diplomatique (je ne traite ni des questions pastorales ni théologiques), le pontificat de François a été l’aboutissement de tout le travail accompli sous le pontificat de Benoît XVI.

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Il me semble donc que le travail d’analyse doit être poursuivi au-delà de 2013 pour comprendre le rôle de Benoît XVI au niveau diplomatique et ses succès réels. Ce que ne font pas ceux  qui pensent que tout à commencé avec François et qui pensent que les résultats obtenus ne sont dus qu’à lui, sans voir le travail effectué par son prédécesseur et les hommes de la diplomatie pontificale.

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Jean-Baptiste Noé

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