L’éditorial de Riccardo Cascioli sur la NBQ d’aujourd’hui attire notre attention sur trois hauts prélats (proches de François) qui s’évertuent à ridiculiser l’Eglise. Le premier par ses prises de position écolo-greto-gauchistes, en présentant le message du Pape pour la journée mondiale de la paix, le second par ses ronds de jambe à la Chine, le troisième par ses curieuses exégèses (il a récemment qualifié d’hérétiques ceux qui croient que Judas est en enfer) et ses propos plus qu’ambigus sur le suicide assisté.


Trois évêques se battent pour ridiculiser l’Église

Riccardo Cascioli
La NBQ
17 décembre 2019
Ma traduction

Un moyen sûr de rendre l’Église ridicule est de la séculariser, c’est-à-dire de priver ses jugements du fondement objectif qu’est la révélation de Dieu. Un exemple de ces jours-ci nous vient du cardinal Turkson et des évêques Paglia et Sorondo, prêts à s’aligner sur la culture dominante dans leurs interventions publiques.

Il y a un moyen sûr de rendre l’Église ridicule: la séculariser, c’est-à-dire priver ses jugements du fondement objectif qu’est la révélation de Dieu, pour les fonder sur des opinions personnelles qui ne sont alors plus qu’une mentalité commune. Il est triste et ridicule de voir des hommes d’un certain âge, haut placés dans la hiérarchie, drôlement vêtus (c’est ainsi que le monde voit l’habit clérical), courir après le consensus social en émettant des opinions qui seraient aussi bonnes dans la bouche d’un auteur à succès [de gauche!!] ou d’un animateur télé quelconque. Et le monde leur donne un sentiment d’importance, parce qu’il accorde beaucoup de valeur à ce qu’ils disent, il est prêt à les entendre quand ils disent les choses que tout le monde veut entendre. Et même, ce monde va à leur recherche, il les fait parler, certain d’être rassuré que l’Église ne représente plus une menace pour la culture dominante. Au contraire, elle en fait partie. Et s’il y en a encore qui résistent, eh bien il reviendra à ces « hommes d’un certain âge drôlement vêtus » de les marginaliser et de garantir au monde qu’ils sont extérieurs à la communion.

Au Vatican, il y a aujourd’hui plusieurs échantillons de ce genre, qui ne manquent pas une occasion de ridiculiser l’Église. Ces derniers jours, trois d’entre eux sont intervenus pour confirmer leur rôle: le Président du Dicastère du Développement Humain Intégral, le cardinal Peter TurKson; le Président de l’Académie Pontificale pour la Vie, Mgr Vincenzo Paglia; le Chancelier des Académies Pontificales des Sciences et Sciences Sociales, Mgr Marcelo Sanchez Sorondo.

Mgr Sorondo, qui avec ses Académies pontificales a transformé le Vatican en une sorte de filiale de la WWF et des lobbies écologiques internationaux, a depuis quelque temps déjà étendu ses tâches, s’occupant de ridiculiser l’Église aussi sur la Chine. Il est devenu célèbre il y a presque deux ans quand il s’en est sorti en disant que la Chine populaire est actuellement le pays où la doctrine sociale de l’Église est la mieux appliquée. Et il l’a dit, en se donnant des airs d’expert en la matière, parce que depuis quelques années, il dirige la délégation du Vatican qui participe aux Sommets sur le trafic d’organes, domaine où le gouvernement chinois, on le sait, est très efficace: les prisonniers, d’abord les condamnés à mort, sont en effet des réserves d’organes bon marché à offrir pour tout besoin. Mgr Sorondo a évidemment bu la petite histoire selon laquelle c’est du passé, et qu’aujourd’hui la Chine ne fait plus ces choses. Le fait est que pour Sorondo, la Chine est devenue une filiale du Paradis sur terre, de sorte que ces derniers jours, il a cru bien faire d’annoncer la prochaine étape dans les relations entre la Chine et le Saint-Siège: « conclure un accord pour établir des relations diplomatiques ».

Que cet accord ait toujours été le désir du Saint-Siège, cela ne fait aucun doute, et c’est normal. Le problème, cependant, c’est qu’il faut des conditions que la Chine a jusqu’à présent rendues impossibles, et ce n’est pas qu’elle ait changé d’avis, bien au contraire. Pour faire une déclaration de ce type, Sorondo doit tenir pour acquis que l’accord provisoire entre la Chine et le Saint-Siège, annoncé le 22 septembre 2018 et toujours entouré de mystère, a porté ses fruits. Que les relations qui justifient la confiance mutuelle ont vraiment mûri. Et en fait, c’est ce qu’il dit. Malheureusement, c’est démenti par les faits, comme on pouvait s’y attendre. La persécution des catholiques s’est même intensifiée et l’accord a rendu extrêmement vulnérables les prêtres et les évêques « clandestins » qui n’acceptent pas que l’Église soit dirigée par le Parti communiste.
Mais tout cela n’intéresse évidemment pas Sorondo – et il n’est pas le seul -, il pense comme tout chef d’Etat cynique: l’important est le succès politique, si pour cela il y a des centaines de milliers de personnes à sacrifier – des frères dans ce cas – en les abandonnant entre les mains d’une puissance diabolique, patience.

Quant au cardinal Turkson, devenu lui aussi un écologiste radical – on ne sait pas si c’est par conviction ou par convenance -, a donné un ample échantillon de ses compétences le 12 décembre dernier lors de la conférence de presse présentant le Message du Pape pour la Journée mondiale de la Paix. Non seulement il a « baptisé » le mouvement des soi-disant « sardines » [ndt: le mouvement «antifasciste» apparu «spontanément» il y a un mois et qui depuis fait descendre dans les rues d’Italie des centaines de milliers (???) d’idiots utiles, cf. Brexit: le divorce de la gauche d’avec la réalité], mais il a aussi donné son accord enthousiaste au rôle de Greta Thunberg, qualifiée de « témoin de l’engagement pour la protection de l’environnement et pour le soin de notre maison commune ».

Le soupçon que Greta est une gamine ingénieusement et cyniquement manipulée par des adultes qui l’utilisent à des fins idéologiques, ne l’effleure même pas. Du reste, TurKson s’est montré à maintes reprises en accord avec l’écologie radicale, qui n’a rien à voir avec la sauvegarde de la Création selon la doctrine catholique. Au point qu’il a aussi ouvert la voie à la contraception au nom de la protection de l’environnement (cf. NBQ). Quant à Greta, TurKson a dit être d’accord avec son (prétendu) raisonnement: « Greta nous dit ceci: ‘Je vais à l’école pour un avenir qui ne peut être garanti, parce qu’il n’y a pas d’attention pour le respect de l’environnement’ « . D’où la justification des vendredis de grève pour le climat; ben oui, à quoi bon aller à l’école pour préparer un avenir qui n’existera probablement pas? Donc, poursuit TurKson, ce sont les adultes, les politiciens, qui doivent d’abord garantir un avenir (évidemment avec des politiques écologiques) s’ils veulent que les enfants aillent à l’école. On ne sait pas s’il faut rire ou pleurer face à cet argument: voir un vieux cardinal qui, au lieu de saisir l’occasion de rappeler le don de la Création et surtout du Créateur, devient un disciple d’adolescents qui ne savent pas distinguer entre le froid et le chaud, et adepte de la nouvelle religion universelle, est simplement décourageant.

Quant à Paglia, nous en avons déjà traité en détail ces derniers jours à propos de Judas et surtout du rôle des prêtres devant ceux qui demandent de l’aide, y compris religieuse, dans le suicide. Il n’y a pas grand-chose à ajouter.

Ce que le Seigneur et la tradition de l’Église nous disent sur la vie, sur la dignité de la personne humaine, sur la Création, sur la défense de la liberté de l’Église elle-même, n’est plus un thème. Seules les convenances politiques et administratives comptent, ainsi que l’argent avec lequel le prince du monde sait récompenser ceux qui le servent bien. Si cela dépendait d’eux, l’existence de l’Eglise n’aurait bien vite plus de sens, tellement elle serait alignée sur le Pouvoir. Mais nous, heureusement nous savons que cela n’arrivera jamais, car il y aura toujours un troupeau plus ou moins petit qui restera fidèle au Seigneur et à la Vérité, même au prix de sa propre vie. Nous le voyons dans de nombreuses situations de persécution, mais encore plus près de nous, il y a des exemples. Nous devons seulement demander à la grâce de rester fidèles à notre vocation et suivre les vrais témoins du Christ. Bien loin de Greta.

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