En cette période de Noël où (heureusement) l’actualité somnole et où l’activité des blogueurs est en suspens, j’ai trouvé particulièrement tonifiante cette réflexion pas très récente, bien résumée par son titre, d’un blogueur italien, scientifique et catholique non-adulte, qui signe Mi.cha.el (*), dont mes lecteurs se souviennent peut-être.

(*) Nous lui devons un article sur le nom du Pape qu’avec le recul je continue à trouver très troublant (voire encore plus aujourd’hui) et que j’avais traduit en 2014: Six cent soixante-six


Pourquoi pas le latin comme langue de l’Europe?

Mi.cha.el
8 novembre 2019
Ma traduction

Je rebondis sur une boutade du commissaire européen Moscovici, qui a proposé, mi-sérieux mi-facétieux, de supprimer l’anglais des langues parlées dans la Communauté européenne après le Brexit.

Quand je passe du temps à essayer d’apprendre cette langue, aujourd’hui considérée comme essentielle parce qu’elle est répandue partout, j’en viens à considérer le fait qu’en Angleterre et aussi aux USA ils n’ont pas besoin de l’étudier et donc ils ont de la chance parce qu’ils ont plus de temps à consacrer à d’autres choses de la vie que les gens qui parlent d’autres langues.
À mon avis, aucun pays ne doit être privilégié et je me réjouirais donc de l’introduction, au moins en Europe, d’une langue commune qui puisse satisfaire tout le monde et ne favoriser personne. Une telle langue pourrait être par exemple le latin, en tenant compte du fait que l’Europe a été unie sous l’égide de l’Empire romain avec cette langue officielle. Ce serait aussi une juste reconnaissance et une réévaluation des racines historiques communes des peuples d’Europe.


Prenons par exemple l’Église catholique, qui a pris le chemin inverse, ayant eu le latin comme langue officielle et l’ayant ensuite rejeté dans la pratique, avec l’introduction des langues nationales dans la liturgie et, est-ce un hasard? mais depuis qu’elle l’a fait, la crise de désintégration et d’identité a commencé.


En plus d’avoir perdu le sens du sacré que l’ancienne messe, la messe « traditionnelle », réussit à transmettre, bien plus que ne le fait celle en langue vulgaire, cela met les croyants en difficulté parce que par exemple, lorsqu’ils vont dans d’autres pays, ils ne peuvent plus suivre de manière décente la messe des jours de fête. Et même, la Hiérarchie actuelle, à partir de son sommet, essaie d’aggraver la situation en rendant le culte encore plus particulier, en introduisant des coutumes locales qui, dans certains cas, frisent l’idolâtrie comme cela s’est produit lors du Synode de l’Amazonie. Et dans tout cela, il me semble qu’il y a un plan pervers, celui de fragmenter le catholicisme pour le rendre plus insignifiant, et peut-être de le greffer dans une seule religion mondiale dans laquelle tous les dieux auraient le droit d’être là et d’être vénérés. Si le latin devenait la langue officielle de l’Europe, tous ces démolisseurs de l’universalité de l’Église catholique, et autres promoteurs de l’idolâtrie, seraient balayés.

Mais au-delà de cet effet secondaire, qui serait souhaitable, je ne me fais pas d’illusions, je suis bien conscient que cette proposition ne sera malheureusement pas acceptée et qu’elle sera complètement ignorée! Les peuples, mieux vaut les unifier pour les exploiter et les dominer mais pas pour les faire parler dans une langue commune, cela pourrait être dangereux; mieux vaut la babel actuelle…

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