Le 11 mars, la Haute Cour australienne examinera l’appel de ses avocats contre sa condamnation à six ans de prison pour abus sur mineurs, après une sentence basée sur de multiples incohérences. En attendant ce moment difficile, il prie, et se confie à l’intercession de la Vierge Marie, mais aussi de ses saints de prédilection, Thomas More et John Fisher.


Pell, la prière et l’attente pour le verdict définitif

Nico Spuntoni
La NBQ
3 mars 2020
Ma traduction

Le 11 mars, la Haute Cour examinera l’appel de George Pell contre la peine de six ans d’emprisonnement pour abus sur mineurs, émise malgré les nombreuses incohérences de l’accusation. En Australie, le climat hostile à son égard continue: la communauté LGBT le ridiculise et le représente comme le diable. Mais il y a aussi de nombreux croyants qui le soutiennent et qui ont commencé une neuvaine pour lui. On y demande l’intercession de la Sainte Vierge et des saints martyrs Thomas More et John Fisher, auxquels le cardinal voue une grande dévotion.

Le 11 mars approche, jour où la Haute Cour australienne discutera de l’appel du cardinal George Pell contre la peine le condamnant à six ans de prison pour abus sur mineurs. Pour le préfet émérite du Secrétariat à l’économie, c’est la dernière chance de voir son innocence proclamée depuis le début de son épreuve judiciaire.

Il y a trois ans, lors de la solennité des Saints Pierre et Paul, alors qu’il était « trésorier » du Vatican, il annonçait lors d’une conférence de presse à Rome qu’il retournait en Australie pour se défendre en justice contre les accusations de délits sexuels. Une décision prise malgré la possibilité d’utiliser son passeport diplomatique qui lui aurait permis de rester à l’intérieur des Murs léonins, évitant un éventuel mandat d’arrêt et en pleine conscience du climat défavorable pour lui – et pour l’Église catholique en général – créé par les médias chez lui.

La NBQ a traité de l’affaire dans plusieurs articles, soulignant les incohérences des accusations portées contre l’ancien archevêque de Sydney et l’évolution procédural de l’affaire qui a abouti à la condamnation prononcée à la majorité (2-1) par la Cour d’appel de Victoria. A cette occasion, il y a eu cependant la prise de distance significative de Mark Weinberg – l’un des trois juges de la Cour – qui, dans un rapport long et complet, s’est opposé au verdict, soulevant des doutes sur les preuves apportées par l’accusation et évoquant le principe du « au-delà du doute raisonnable ».

Si son appel est rejeté, le cardinal Pell devra encore purger au moins deux ans et huit mois de prison. Il est actuellement détenu dans la prison de haute sécurité de Barwon, où il a été transféré en janvier après que la police ait surpris un drone survolant le pénitencier de Melbourne, où il était détenu depuis près d’un an. Les auteurs voulaient probablement capturer des images de l’ancien « numéro trois » du Vatican dans l’uniforme orange de la prison. Cet épisode donne une idée de l’attention morbide des médias australiens pour cette affaire et du climat de « chasse aux sorcières » qu’elle a contribué à créer dans le pays.

Une autre manifestation de ce genre a eu lieu il y a quelques jours lors du « Sydney Gay and Lesbian Mardi Gras » organisé par la communauté LGBT australienne et qui a même vu défiler des costumes tournant Pell en dérision, le représentant enchaîné et flanqué d’un diable.

Le cardinal vit dans sa nouvelle cellule en attendant la décision des sept juges qui se réuniront au tribunal le 11 mars. Il devra probablement attendre des semaines avant de connaître le résultat de la demande d’appel présentée par ses avocats. Un temps qu’il passera en prière, de même que les parents, les amis et les nombreux défenseurs de son innocence comptent sur la prière.

Hier était le premier jour de la neuvaine spéciale pour les besoins spirituels et temporels du cardinal Pell (cf. novena-for-cardinal-pell-2020.pdf) qui se terminera le 10 mars. L’initiative est partie de la paroisse « Saint John Henry Newman » de l’archidiocèse de Melbourne et a été immédiatement relancée par les plus proches collaborateurs du préfet émérite du Secrétariat à l’économie. On s’y confie à l’intercession de la Sainte Vierge, et de saint Thomas More et saint John Fisher – les deux saints préférés du cardinal australien – afin que prévale la justice dans l’audience qui s’ouvrira le 11 mars.

Ces deux figures de saints, dont Pell est un grand connaisseur, l’aident dans les jours difficiles de son emprisonnement. La passion de Pell – déjà spécialiste de l’expérience des catholiques martyrisés sous Henri VIII – pour le saint patron des hommes politiques s’est renforcée au début des années 90 grâce à sa rencontre avec le père Vincent Hongsheng Zhu, un jésuite chinois qui, en raison de sa fidélité à Rome, a passé 31 ans dans les cellules et les camps de travail du régime communiste à Pékin. Le futur cardinal a été particulièrement frappé par l’histoire du survivant religieux et surtout par la force de la foi qui lui avait permis de ne pas avoir peur des prisonniers et de résister pendant cet emprisonnement injuste.

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