Mise à jour le 2/5. Un traitement (couvert par la chape du silence médiatique pour des raisons évidentes…) qui consiste à injecter au malade le plasma d’une personne guérie. Le service d’immuno-hématologie qui l’a mis en oeuvre a obtenu des résultats très encourageants (50 patients ont été traités, et jusqu’à présent, il n’y a eu aucun décès), mais le Chef du service, le Pr. Perotti garde une réserve et une modestie qui font honneur à la déontologie. Interview dans la NBQ

Une petite note personnelle au passage. Je n’ai aucune compétence médicale, mais j’aimerais beaucoup (mais vraiment BEAUCOUP) que cet article soit lu par des médecins français. Et je me demande si le protocole est utilisé chez nous…

Le Pr. Perotti

À Pavie, le remède qui fonctionne et qui défie silences et intérêts:

« Ainsi le plasma tue le virus ».

Andrea Zambrano
La NBQ
1er mai 2020
Ma traduction

« Le plasma tue le coronavirus ». La thérapie mise au point par le service d’immuno-hématologie de l’hôpital San Matteo de Pavie est encourageante. Et au terme de l’expérimentation, dans cet entretien avec la NBQ, le chef du service Cesare Perotti révèle les résultats positifs : « Le traitement fonctionne, pour le moment il n’y a pas de morts, les États-Unis ont demandé les protocoles ». Mais personne n’en parle : « Il y a d’autres intérêts, mais nous nous en occuperons après la publication scientifique ». Voilà comment fonctionne le traitement solidaire qui se sert de guéris volontaires pour soigner les malades.

« Ce n’est pas l’eau de Lourdes, mais les résultats sont encourageants ».

Prudence scientifique et espoir motivé. Le remède contre le coronavirus passe-t-il par Pavie? La réponse est oui, même si le Professeur Cesare Perotti doit attendre que toutes les étapes de l’expérimentation de la plasmothérapie soient terminées avant de pouvoir en être sûr. Et parmi ces étapes, il y a le suivi des patients guéris et la publication dans une revue scientifique.

« Quand viendra cette publication? », demandons-nous anxieusement: « Bientôt, très bientôt. »

C’est ici, dans l’ancienne capitale lombarde, à la jonction entre l’ancien monde romain et le nouveau monde chrétien naissant, la ville qui abrite les restes d’Augustin, l’un des pères de l’homme européen, que la thérapie contre le maudit virus qui a mis le Vieux Continent à genoux porte des fruits encourageants.

Il ne s’agit pas d’un vaccin, mais d’un remède direct et spécifique contre le virus. La thérapie basée sur le « plasma hyperimmune » est une méthodologie rigoureuse développée par le département d’immuno-hématologie et de médecine transfusionnelle de San Matteo, dont Perotti est le directeur.

Et Pavie, qui a commencé l’expérimentation il y a un mois, avec le service de Pneumologie du Dr Giuseppe De Donno de l’hopital Carlo Poma de Mantoue, est devenue dans le silence médiatique, un point de jonction crucial pour le traitement du Coronavirus dans l’échiquier international. « Les Chinois sont venus au début de la pandémie pour nous donner des informations sur le traitement au plasma et maintenant les Etats-Unis nous ont demandé les protocoles », explique Perotti dans cette interview à la NBQ à la fin de l’expérimentation qui va maintenant se poursuivre avec l’analyse des résultats et la publication officielle.


Professeur, votre collègue de Mantoue a déclaré que parmi les patients traités au plasma, il n’y a pas eu de décès.


Il semble que ce soit le cas.

Pourquoi « il semble »?


Parce qu’il faut suivre les patients dans la durée, mais la réponse est jusqu’à présent positive.

Comment définiriez-vous les résultats dont vous ne pouvez pas encore parler?


Encourageants. Les protocoles, pour exprimer des vérités scientifiques, nécessitent au moins cinquante patients traités et nous avons atteint cet objectif.

Pouvez-vous nous donner les taux de guérison?


Non, je ne peux pas courir le risque de susciter de faux espoirs, mais les résultats sont positifs. Pour l’instant, disons simplement que l’expérimentation est terminée.

50 PATIENTS TRAITÉS: ENTRE GUÉRISONS ET AMÉLIORATIONS, PAS DE DÉCÈS…

Nous parlons de guérison ou d’amélioration ?


Les deux.

Essayons de nous faire comprendre. Vous prenez le plasma de personnes guéries, environ six à sept plasmaphérèses par jour…


C’est exact. Du plasma hyperimmune.

Et ensuite?

Le plasma prélevé est soumis aux tests légaux exigés par le Centre national du sang, puis congelé et perfusé au patient.

Cela semble simple…

La méthode est simple à expliquer, mais techniquement non. Derrière, il y a un énorme travail de laboratoire et clinique.

S’agit-il de patients qui ont développé des anticorps naturellement après avoir été guéris?

Oui, leur plasma contient des immunoglobulines. Nous faisons une prise de sang, le séparateur extrait le sang et nous commençons le traitement.

On parle de thérapies très courtes, de 2 à 48 heures avec des résultats étonnants…

Je ne peux pas encore en parler. Mais je peux dire que contrairement à tous les autres médicaments qui agissent comme anti-inflammatoires ou anticoagulants, celui-ci agit directement sur le virus.

Et à la différence du vaccin?

Il s’agit d’un traitement passif, car les anticorps sont prélevés sur un sujet et infusés dans un autre. Mais il fait son travail, qui est de tuer le virus.

CE N’EST PAS UN VACCIN, MAIS UN TRAITEMENT SOLIDAIRE. DONT ON NE PARLE PAS PARCE QU’IL Y A BEAUCOUP D’INTÉRÊTS EN JEU…

Mais ensuite, le patient développe les anticorps ?

Pour répondre à cette question, nous devons attendre le suivi des patients et voir s’ils ont développé les anticorps lorsqu’ils sont complètement rétablis.

Pourquoi parle-t-on tant du vaccin et si peu de cette thérapie qui semble plus accessible?

On en parle peu, c’est vrai, je pense pour de nombreuses raisons qui ont des implications diverses.

Quel genre ?

Aussi de connaissances, ou d’autres intérêts, mais je ne peux pas faire de commentaires. Il est également vrai que tous les laboratoires ne sont pas en mesure de développer cette technique.

Votre collègue a dit que la plasmathérapie est un remède démocratique parce que les guéris aident à guérir d’autres patients.

C’est vrai, j’appellerais cela un traitement solidaire, mais je ne veux pas parler de ces choses, même si j’aimerais beaucoup le faire. En tout cas, il est difficile de les sélectionner, car ceux qui ont eu le Covid-19 ne possèdent pas tous ce type d’anticorps.

LES AMÉRICAINS À PAVIE DÉCOUVRENT LE PROTOCOLE

Mais en attendant, les Américains vous suivent…

Et les Chinois nous ont fourni des informations.

On a parlé du traitement chinois au plasma il y a quelques mois, puis tout à coup il a été oublié…

En Chine, ils ont traité plus d’un millier de patients de cette manière. Une délégation est venue nous voir directement de Whuan, je l’ai accueillie personnellement.

Que dit l’Institut supérieur de la santé?

Je ne sais pas, peut-être en parlerons-nous après la publication scientifique.

La thérapie a-t-elle des contre-indications particulières?

Celles d’une injection de plasma normale, bien que dans une très faible mesure.

C’est-à-dire?

De l’urticaire ou de la fièvre.

Dans combien de temps, la publication?

Bientôt, très bientôt.

Il me semble comprendre que vous êtes très satisfait, mais vous ne voulez pas vous engager plus.

Nous sommes très contents, oui, parce que c’est une très bonne voie, mais nous sommes des scientifiques. Nous faisons un pas à la fois.


Mise à jour le 2/5

Un lecteur vient de m’écrire cette intéressante mise au point:

Quelques mots au sujet du poste « CORONAVIRUS : L’ESPOIR VENU D’ITALIE ». 

Je crois qu’il n’est pas exact de dire que ce traitement a été « couvert par la chape du silence médiatique »

Il me semble qu’en France, c’est le Professeur Karine LACOMBE (qu’on a beaucoup vu sur les plateau de TV) qui était chargée de cette étude… 

Voici quelques liens qui le montrent (…) 

Ces liens renvoient en effet à des médias mainstream, habituellement soucieux de relayer la bonne parole – tout comme Mme Lacombe -, LCI, Europe1, BFM. Il y a aussi un article descriptif sur Le Quotidien du Médecin (que tout le monde ne lit pas…). Mais il fallait vraiment être attentif pour que l’information ne passe pas sous nos radars. Et surtout, ces liens remontent au début du mois d’avril. Exception à citer, cet article (peu enthousiaste) du Parisien, datant d’hier.

Bref, apparemment, la publicité de l’étude (à défaut de l’étude elle-même) semble enterrée, alors que le processus mis en oeuvre en Italie prouve qu’elle est digne d’être prise en considération. En plus de constituer, comme le dit le titre de ce billet, une formidable lueur d’espoir (alors que nous sommes inondés en permanence d’informations déprimantes et même terrifiantes: mais c’est peut-être le but recherché).

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