Peut-être. C’est aujourd’hui que sort en Allemagne la biographie de Benoît XVI par Peter Seewald (la traduction en italien est annoncée sur le site d’Amazon, j’ignore si une traduction en français est prévue). La couverture médiatique invite à la plus grande prudence… En passant, on peut relever (pour s’en amuser) l’unanimité des titres de la vertueuse « grande » presse francophone, tous alimentés à la même source (AFP) (Mise à jour)

Antonio Socci avertit…

Le « lynchage médiatique » prévisible de Benoît XVI, pour ce qu’il a déclaré (dans le livre à sortir prochainement) n’est basé que sur le titre de Repubblica (« Le retour de Ratzinger: ‘Mariage gay et avortement signes de l’Antéchrist' »). Ce « lynchage moral » confirme ce qu’il dit : ceux qui ne s’alignent pas sont interdits. J’invite à lire ses mots précis sur la « dictature mondiale d’idéologies apparemment humanistes »

Question: Une phrase de votre homélie durant la messe pour le début du pontificat est restée particulièrement dans la mémoire: « Priez pour moi, pour que je ne fuie pas devant les loups »; Aviez-vous prévu tout ce que vous alliez affronter?
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Benoît XVI: Là aussi, je dois dire que l’on tend à réduire trop la dimension de ce qui peut inspirer de la crainte à un pape. Naturellement, des questions comme les Vatileaks sont fâcheuses, et surtout, non compréhensibles et cause de grand trouble pour les hommes de notre grand monde. Mais la vraie menace pour l’Eglise et donc pour le ministère pétrinien ne réside pas dans ces choses, mais plutôt dans la dictature mondiale d’idéologies apparemment humanistes, qui, lorsqu’on les contredit, vous excluent du consensus social de fond. Encore cent ans plus tôt, tout le monde aurait considéré comme absurde de parler de mariage homosexuel. Aujourd’hui, celui qui s’y oppose est excommunié par la société. C’est la même chose pour l’avortement et la production d’êtres humains en laboratoire. La société moderne est en train de formuler une foi antichristique, à laquelle on ne peut s’opposer sans être puni par l’excommunication sociale. Il est donc plus que naturel d’avoir peur de cette force spirituelle de l’Antéchrist, et il faut vraiment l’aide de la prière d’un diocèse entier, et de l’Eglise universelle pour y opposer de la résistance.

Pluralité de la presse francophone…

Capture d’écran, Google, 4 mai 2020, 11h

Mise à jour

Je ne suis pas entièrement d’accord avec ce commentaire de La Vigna del Signore (qui laisse supposer que Benoît XVI se laisse circonvenir – allusion à son âge? -, ce qui ne peut pas être vrai, et qui surtout ranime inutilement la polémique autour du livre co-écrit avec le cardinal Sarah), mais il faut reconnaître qu’il y a du vrai là-dedans:

Une fois de plus, à peu de mois de distance, nous devons assister impuissants et découragés au énième lynchage médiatique de Benoît XVI, né de phrases extrapolées hors contexte à partir d’un livre qui n’a pas encore été lancé sur le marché et qui, nous en sommes sûrs, ne sera pas entièrement lu même par les « initiés ». Se répètent une fois de plus, pour la énième fois depuis le 19 avril 2005 jusqu’à aujourd’hui, le jeu de la manipulation, du « je coupe et je recouds selon mon bon plaisir » les mots de Joseph Ratzinger, les titres hurlés qui veulent attirer les clics et déclencher l’indignation, mais aussi la énième croisade. Oui, car il n’y a pas de différence entre « La Repubblica » et « LifeSite« , sinon dans la fin recherchée, mesquine et sournoise dans les deux cas. L’éthique journalistique mais surtout l’honnêteté intellectuelle sont désormais une denrée rare, supplantée par la recherche de l'(habituel) ennemi ou par des batailles qui n’ont pas grand chose de chrétien, surtout dans le présent que nous vivons. « De mes amis Dieu me garde, de mes ennemis je me garde » : jamais un proverbe n’a été aussi juste.
Mais un mot encore pour ceux qui, profitant de l’amitié et de la bienveillance de Benoît, le sollicitent en lui demandant des réponses ou des réflexions sur des thèmes qu’il a traités à maintes reprises au cours de ses très nombreuses années d’apostolat, donnant ainsi le coup d’envoi àcet inutile pilori numérique. Personne ne veut mettre en doute la bonne foi de personnes comme le cardinal Sarah ou Peter Seewald, mais sept ans ont passé depuis le renoncement, ne serait-il pas temps de laisser vraiment en paix cet homme qui s’est littéralement consumé pour Dieu et l’Église? Devons-nous encore l’exposer à ces flèches empoisonnées ? Benoît nous a laissé soixante ans de livres, d’essais, un Magistère pontifical extraordinaire, sur des sujets très actuels, que voulez-vous de plus?
Si nous voulons vraiment rendre hommage à sa chère personne, relisons et méditons son enseignement, mais surtout prions pour lui et avec lui.

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