Là encore, ça se passe en Italie, mais la situation y est à peine différente de la nôtre. Il suffit de changer les noms des protagonistes, quelques éléments de novlangue (« déconfinement » devient « phase 2 »), les chiffres des morts (là, nous sommes un peu mieux, mais les critères admis seront à affiner après) et quelques menus détails organisationnels, et nous sommes face à un miroir dans lequel nous pouvons contempler notre propre reflet. Voici le ressenti de Marcello Veneziani;

Côté français: Véran-Macron-Salomon
Côté italien: Arcuri-Burioni-Conte-Colao (*)

Les imprésarios de la terreur

Marcello Veneziani
La Verità, 3 mai 2020
Ma traduction

Adaptation française…

Il y a quelqu’un qui voudrait prolonger indéfiniment l’urgence, la fermeture du pays, différant la libération de date en date, de phase en phase. Il y a quelqu’un qui s’y vautre, dans cette quarantaine, qui en profite, qui en tire avantage, à différents niveaux. Il y a quelqu’un qui, dans cette paralysie, se sent important, décisif, qui exerce le pouvoir à l’état pur, en grand ou en petit, et réduit les citoyens à des enfants, des malades et des délinquants, tous avec l’obligation de rester chez eux.

Il y a quelqu’un qui jouit de son quart d’année de célébrité, s’arroge le droit de décider au nom de la vie et de la mort, vous permet de respirer ou non, à sa discrétion, vous retire votre liberté sans vous donner en retour la sécurité; mais cette dernière, assumez-la sur vos seules épaules, elle ne dépend que de vous, si vous vous barricadez chez vous, restez bien et séparez-vous de tout le monde. Le nouvel Hobbes décrète: Homo homini virus. Et c’est sur cette crainte qu’il fonde son pouvoir écrasant.

Il y a quelqu’un qui voit dans cette situation la réalisation de son utopie personnelle, tous pris au piège, c’est-à-dire, pris par le réseau, attachés à une plateforme, sans plus de différences, tous égaux, peut-être avec le même revenu universel de misère, contrôlé et chinétisé comme le veut le Grand Imposteur. Si quelqu’un pouvait parler aujourd’hui au nom de la foi, il dirait que tout cela est diabolique, car diable signifie séparer, diviser.

Il y a quelqu’un qui a peur de retourner à la vie normale parce qu’il sait que le charme se briserait, que le consensus de troupeau, automatique et effrayé, disparaîtrait, que la vie s’ouvrirait à nouveau.

Il y a quelqu’un qui prolonge sine die la prison universelle parce qu’il sait quelles tragédies nous attendent pour le travail, la société, les familles, l’économie et rien de concret et d’adéquat n’a été préparé.

Il y a quelqu’un qui prolonge cette condition pour épuiser les citoyens, les dévitaliser et les habituer, les intuber et les faire tout juste sortir, mais avec la menace que si vous ne vous comportez pas bien, vous retournerez à la punition. Terrorisme médiatique et sanitaire.

« Imprésarios de la peur », vous vous souvenez? Chaque jour, chaque journal se répandait sur Salvini et la droite locale et internationale, les accusant de fonder leur consensus sur la peur. La peur des débarquements, des migrants, des Roms; les imprésarios de la peur. Comment pouvons-nous maintenant définir le gouvernement en place, ses groupes de travail (litt. task force) et tout le wagon d’experts et de communicateurs, sinon de grandes usines de la peur? Terroriser les gens pour les garder prisonniers chez eux, les priver des libertés les plus inoffensives et les plus élémentaires, leur faire subir un lavage de cerveau de masse pour les effrayer des risques qu’ils courent rien qu’à relâcher la surveillance policière que nous connaissons. Avec des interdictions insensées sur qui rencontrer et qui ne pas rencontrer, sur les lieux, les maisons, où la prudence n’est pas en cause mais n’est qu’une contrainte, Commandement. Impresarios de la terreur.

Jamais vu autant de voitures de police et de carabiniers, envolés les problèmes de moyens, de personnel, de carburant… Au coin des rues, on voit des soldats armés de mitrailleuses qui veillent sur le dangereux peuple italien, comme s’il s’agissait de dangereux terroristes qui ont envie de sortir de chez eux.

Vous vous barricadez dans votre maison pour le troisième mois consécutif et il vous faut subir l’agression de la télé avec cet indigne tract de propagande et de terreur des JT: « ne baissez pas la garde », « gardez la tension élevée », la prison n’est pas finie; au plus petit relâchement, une tempête de contagion arrive aussi sûrement que la mort. Et ainsi de suite, chaque reportage, chaque interview, chaque passage en studio lance un message unique et obsessionnel. Même depuis l’étranger, les nouvelles et les images sont filtrées pour nous dompter.

Vous voyez des comités technico-scientifiques qui n’ont pas été capables de prévoir des tubes, pas même dans les prédictions les plus proches, et aujourd’hui ils nous prévoient 92 scénarios: mais parmi eux, les JT, les gouvernements, les experts complaisants, nous balancent seulement les plus horribles pour nous effrayer et nous forcer rester chez nous.

Tout comme avant, et si vous ne vous comportez pas bien, pire qu’avant. Bandes de virologues qui, en deux mois de vitrines quotidiennes, ne se sont mis d’accord sur aucune prophylaxie et n’ont su rien faire d’autre chose que répéter le remède primitif de deux mille ans avant J.-C.: restez chez vous, loin des autres, lavez-vous les mains. Merci, on n’avait pas besoin d’eux pour nous entendre dire ce qu’une grand-mère analphabète pouvait dire. De la part des institutions, des organismes « responsables », aucune thérapie ou prévention socio-sanitaire, en plus de deux mois. Seulement un cauchemar militant, restez chez vous, on vous tire à vue, on vous surveille avec des drones et des hélicoptères genre Apocalypse now et nous le Vietcong. À la maison, faites de l’onanisme sur le virus, pour vous distraire, tournez un grand film sur la contagion: il raconte ce que vous vivez. Vous êtes déjà dans la légende, la fiction… Bravo.

Entendons-nous. Ceux qui prescrivent et observent ces règles ne sont pas tous de mauvaise foi, certains sont vraiment convaincus et argumentent avec justesse. Il ne s’agit pas non plus de remettre en cause la nécessité de précautions, mais des précautions nécessaires et raisonnables, telles que prendre ses distances et se masquer, aller le moins possible et le plus couverts possible dans les lieux publics, peut-être vérifier l’état de santé (ce que personne ne nous a jamais fait). Mais être seul en plein air, passer isolé d’une maison à une autre ne venant d’aucune zone à risque, sortir, se baigner ou se promeener seul dans des endroits retirés, voir une personne même si ce n’est pas son conjoint, reprendre les activités professionnelles avec toutes les précautions, sont des risques calculés, qu’il faut courir si l’on ne veut pas que les dommages pour la prévention deviennent plus importants que les dommages pour la santé.

Un manifeste signé par de nombreuses personnalités, en premier lieu Vittorio Sgarbi, a dénoncé ce régime liberticide ; une flash-mob des citoyens contre les violations de la Constitution a été fait hier matin à Bologne. Mais la loi martiale est en vigueur. Rentrez chez vous, seul, la queue entre les jambes.


(*) NDT
  • A gauche, Domenico Arcuri , administrateur délégué de l’agence Avvitalia (« Agence nationale pour l’attraction des investissements et le développement d’entreprise » – bref, un quelconque bidule de gouvernement) qui depuis le début de l’épidémie s’est occupé de l’approvisionnement en matériel sanitaire. Il a été nommé par Conte commissaire extraordinaire du gouvernement italien pour le coronavirus
  • A droite Vittorio Colao homme d’affaire italien, ex-pdg de Vodafone, il a été nommé en avril 2020 comme leader de la « task force » chargé de la mise en oeuvre de la phase 2
  • Au centre, à côté de Giuseppe Conte, Roberto Burioni médecin et « vulgarisateur scientifique » (notamment sur les vaccins) omniprésent dans les médias…
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