Une question cruciale, pourtant soulevée par aucune des bien-pensants, médiatiques et autres, qui jouent à la perfection leur rôle d’idiot utile en criant leur indignation contre Trump. Les mêmes qui, il y a une semaine, étaient prêts à dénoncer les « inconscients » qui ne respectent pas les « gestes-barrières ». Stefano Magni pointe l’incohérence, et démonte les manipulations des médias. En annexe, le discours de Donald Trump, qui aurait mis le feu aux poudre…

Au moins un indice nous amène à penser que les informations sur les émeutes aux États-Unis sont profondément déformées: les manifestations ont annulé le Covid-19. Si, jusqu’à la semaine dernière, sortir seul pour faire son jogging ou aller à la messe était considéré comme un acte d’irresponsabilité très grave (et que protester contre le lockdown était pratiquement un acte de guerre), les dizaines de milliers de manifestants masqués et entassés de cette semaine ne causent aucun scandale.


USA, la révolte, les mystifications et le Covid qui disparaît

Stefano Magni
La NBQ
5 juin 2020
Ma traduction

La protestation américaine contre le meurtre de George Floyd à Minneapolis est désormais un mouvement antiraciste mondial. Mais l’épisode de brutalité policière était-il motivé par le racisme? Non. Le racisme est-il courant dans a police? Pas non plus. La police et l’armée se rebellent contre Trump? C’est pour le moins exagéré de le dire. Et le Covid, qu’est-il devenu, avec toutes ces foules?

La protestation américaine contre le meurtre de George Floyd à Minneapolis, dans le Minnesota, par la police est déjà devenue un mouvement mondial. La cause initiale, la brutalité policière sur un citoyen non armé, est maintenant dépassée. Le mouvement exige plus : il demande la justice raciale, la justice pour les noirs tués par les blancs. Et, selon les rapports des journaux italiens, la police et même l’armée sympathisent avec les insurgés contre le président Trump. Sommes-nous donc à la veille d’une révolution ?

Voyons tout d’abord quelle est la cause initiale des protestations: le meurtre de George Floyd à Minneapolis, accusé d’avoir payé avec un faux billet de banque. Derek Chauvin, lors de l’arrestation, a appuyé sur sa gorge avec son genou pendant plus de huit minutes. Bien que Floyd ait supplié, se soit plaint qu’il ne pouvait plus respirer et ait appelé à l’aide, l’officier zélé n’a pas lâché prise avant qu’il ne soit trop tard pour le sauver.

Derek Chauvin est un agent blanc, d’origine européenne. George Floyd était un Afro-Américain. D’où la protestation raciale. Sur les trois autres agents qui étaient avec Chauvin et qui sont maintenant en prison en attendant leur procès, deux sont d’origine asiatique: Alexander Kueng et Tou Thao (Hmong d’origine vietnamienne). Aux États-Unis, le mélange ethnique est tel qu’il est difficile de trouver une homogénéité dans la même police ou dans ce cas équipe de travail. Le chef de la police de Minneapolis, par contre, est un Afro-Américain. Une police multiethnique qui utilise des méthodes brutales contre les citoyens noirs est donc une forme de racisme? De quelle ethnie contre quelle autre?

Les Afro-Américains se plaignent qu’ils sont les principales victimes de la police, non seulement dans le cas de Floyd, mais en général. Le vice-président Joe Biden est d’accord avec eux, et a promis (comme Obama l’a fait en 2008) que lorsqu’il sera à la Maison Blanche, les noirs pourront sortir de chez eux en toute sécurité. Sains crainte des policiers. Mais la déclaration est basée sur un mensonge. La majorité des victimes de la violence policière sont des blancs, en termes absolus. En termes relatifs, par rapport à la population, les Afro-Américains déplorent 26% des victimes de violence contre 13% de la population totale. Mais cette statistique est trompeuse, car, comme le note Heather McDonald dans le Wall Street Journal, les victimes de violences policières doivent être calculées en proportion du nombre d’arrestations et, en général, en proportion des crimes violents commis. Les Noirs sont responsables de 53% des meurtres, 60% des vols alors qu’ils représentent 13% de la population. En 2018, 7407 Afro-Américains ont été assassinés, dont seulement 0,1 % par des policiers. McDonald’s estime qu’il est 18,5 fois plus probable qu’un policier soit tué par un civil noir armé que l’inverse.

Dans une autre étude publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences (et rapportée par la National Review) sur 917 cas de meurtres de civils par des policiers en 2015, 55% des victimes étaient blanches, 27% noires, 19% hispaniques. Dans une étude du ministère de la justice de Philadelphie, on inverse la perspective: combien y a-t-il de policiers blancs qui tirent? Là encore, le chiffre qui se dégage peut décevoir les antiracistes, car dans la plupart des cas, ce sont des agents noirs et hispaniques qui tirent sur des civils suspects noirs.

Les préjugés raciaux derrière ces protestations sont donc grandement exagérés. La couleur de la peau des victimes de ces manifestations le prouve également, car on dénombre déjà aujourd’hui 17 morts. Le premier officier tué par des manifestants armés s’appelait David Patrick Underwood, afro-américain. De même que le dernier (ex) officier tué, David Dorn, 77 ans, retraité, intervenu pour mettre fin au pillage d’un magasin. Si c’est cela, une police « des blancs pour des blancs »…

Quant à l’autre fiction, celle de l’insurrection qui commence à se répandre entre l’armée et la police contre Trump, sur quoi se base-t-elle? Elle est basée sur de nombreuses images de policiers à genoux. Et s’agenouiller, comme on le voit déjà chez les footballeurs du monde entier serait le symbole de la solidarité avec le mouvement de protestation. Mais les policiers s’agenouillent dans certains cas pour prier avec les manifestants. Pas nécessairement pour sympathiser avec leur protestation, mais en signe de paix, pour apporter la paix dans les rues. Une police accusée de brutalité fait preuve d’une humanité inattendue.

Et les protestations des généraux? Pour l’instant, un qui a ouvertement critiqué la politique du président (et commandant en chef), jugé « diviseur » et « immature », c’est l’ex-général et ex-secrétaire à la défense James Mattis. Qui, ayant été licencié par l’administration Trump pour des raisons de divergences politiques, a plus d’un motif de le contester. Mais Mattis n’est pas « l’armée », mais un général à la retraite et ancien ministre. L’actuel secrétaire à la défense, Mark Esper, est également critique ou du moins sceptique quant à l’utilisation des forces armées. Le désaccord avec la Maison Blanche pour le moment est entièrement politique et n’atteint pas le point de mutinerie. S’agira-t-il encore d’un nouveau licenciement de l’administration? Probablement, mais ce n’est pas une « rébellion de généraux », comme vous pourriez le lire dans notre presse. Pas plus que ne l’est le document signé par l’Etat-major inter-armées le 2 juin, dans lequel sont réaffirmés les droits et devoirs fondamentaux: respect de la Constitution, protection du peuple, action de la Garde nationale subordonnée à l’autorité des gouverneurs, rejet de toute discrimination raciale.

Au moins un indice nous amène à penser que les informations sur les émeutes aux États-Unis sont profondément déformées: les manifestations ont annulé le Covid-19. Si, jusqu’à la semaine dernière, sortir seul pour faire son jogging ou aller à la messe était considéré comme un acte d’irresponsabilité très grave (et que protester contre le lockdown était pratiquement un acte de guerre), les dizaines de milliers de manifestants masqués et entassés de cette semaine ne causent aucun scandale. Que disent les médecins et les experts? Dans ce cas, ils sympathisent avec les manifestants: dans une lettre ouverte signée (à ce jour) par 1288 médecins, travailleurs de la santé et représentants de la communauté, les experts soulignent l’importance de la protestation, malgré le virus. Car, selon eux : « Le suprémacisme blanc constitue un problème de santé qui précède et contribue au Covid-19 ».


Annexe

Voici le discours, très digne, prononcé par le Président avant de se rendre au Mémorial Jean-Paul II (video sous-titrée en français sur E&R):

Merci beaucoup. Mes chers compatriotes américains : Mon premier et plus grand devoir en tant que président est de défendre notre grand pays et le peuple américain. J’ai fait le serment de faire respecter les lois de notre nation, et c’est exactement ce que je ferai.
Tous les Américains ont été, à juste titre, dégoûtés et révoltés par la mort brutale de George Floyd. Mon administration est pleinement engagée à ce que, pour George et sa famille, justice soit rendue. Il ne sera pas mort en vain. Mais nous ne pouvons pas permettre que les cris des justes et des manifestants pacifiques soient noyés par une foule en colère. Les plus grandes victimes des émeutes sont les citoyens pacifiques de nos communautés les plus pauvres et, en tant que président, je me battrai pour assurer leur sécurité. Je me battrai pour vous protéger. Je suis votre président de l’ordre public et un allié de tous les manifestants pacifiques.
Mais ces derniers jours, notre nation a été prise d’assaut par des anarchistes professionnels, des foules violentes, des pyromanes, des pillards, des criminels, des émeutiers, des Antifa, et d’autres encore. Un certain nombre de gouvernements nationaux et locaux n’ont pas pris les mesures nécessaires pour protéger leur résidence. Des innocents ont été sauvagement battus, comme le jeune homme de Dallas, au Texas, qui est mort dans la rue, ou la femme du nord de l’État de New York, sauvagement attaquée par de dangereux voyous.
Des propriétaires de petites entreprises ont vu leurs rêves complètement détruits. Les New York’s Finest ont été frappés au visage avec des briques. Des infirmières courageuses, qui ont lutté contre le virus, ont peur de quitter leur maison. Un commissariat de police a été envahi. Ici, dans la capitale nationale, le Lincoln Memorial et le World War Two Memorial ont été vandalisés. L’une de nos églises les plus historiques a été incendiée. Un officier fédéral de Californie, un héros afro-américain de l’application de la loi, a été abattu.
Il ne s’agit pas d’actes de protestation pacifique. Il s’agit d’actes de terreur intérieure. La destruction de vies innocentes et le versement de sang innocent sont une offense à l’humanité et un crime contre Dieu.
L’Amérique a besoin de création, pas de destruction ; de coopération, pas de mépris ; de sécurité, pas d’anarchie ; de guérison, pas de haine ; de justice, pas de chaos. Telle est notre mission, et nous y parviendrons. À cent pour cent, nous réussirons. Notre pays gagne toujours.
C’est pourquoi je prends des mesures présidentielles immédiates pour mettre fin à la violence et rétablir la sécurité et la sûreté en Amérique. Je mobilise toutes les ressources fédérales disponibles – civiles et militaires – pour mettre fin aux émeutes et aux pillages, pour mettre fin aux destructions et aux incendies criminels, et pour protéger les droits des Américains respectueux de la loi, y compris vos droits au titre du deuxième amendement. Par conséquent, les mesures suivantes entrent en vigueur immédiatement :
Premièrement, nous mettons fin aux émeutes et à l’anarchie qui se sont propagées dans tout notre pays. Nous y mettrons fin dès maintenant. Aujourd’hui, j’ai fortement recommandé à chaque gouverneur de déployer la Garde nationale en nombre suffisant pour que nous dominions les rues. Les maires et les gouverneurs doivent établir une présence policière écrasante jusqu’à ce que la violence ait été réprimée.
Si une ville ou un État refuse de prendre les mesures nécessaires pour défendre la vie et les biens de ses habitants, alors je déploierai l’armée américaine et je résoudrai rapidement le problème pour eux.
Je prends également des mesures rapides et décisives pour protéger notre grande capitale, Washington, D.C. Ce qui s’est passé dans cette ville hier soir est une honte totale. En ce moment même, j’envoie des milliers et des milliers de soldats lourdement armés, de militaires et d’agents de la force publique pour mettre fin aux émeutes, aux pillages, au vandalisme, aux agressions et à la destruction gratuite de biens.
Nous mettons tout le monde en garde : Notre couvre-feu de sept heures sera strictement appliqué. Ceux qui menacent des vies et des biens innocents seront arrêtés, détenus et poursuivis dans toute la mesure permise par la loi.
Je veux que les organisateurs de cette terreur soient informés que vous serez passibles de lourdes peines pénales et de longues peines de prison. Cela inclut Antifa et d’autres qui sont les principaux instigateurs de cette violence.
Une loi et un ordre – et c’est bien de cela qu’il s’agit : une loi. Nous avons une belle loi. Et une fois qu’elle sera rétablie et entièrement restaurée, nous vous aiderons, nous aiderons votre entreprise et nous aiderons votre famille.
L’Amérique est fondée sur l’État de droit. C’est le fondement de notre prospérité, de notre liberté et de notre mode de vie même. Mais là où il n’y a pas de loi, il n’y a pas d’opportunités. Là où il n’y a pas de justice, il n’y a pas de liberté. Là où il n’y a pas de sécurité, il n’y a pas d’avenir.
Nous ne devons jamais céder à la colère ou à la haine. Si la malveillance ou la violence règnent, alors aucun d’entre nous n’est libre.
Je prends ces mesures aujourd’hui avec une ferme résolution et avec un amour véritable et passionné pour notre pays. Nos plus grands jours sont, de loin, devant nous.
Je vous remercie. Et maintenant, je vais rendre hommage à un endroit très, très spécial. Je vous remercie beaucoup.

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https://www.whitehouse.gov/briefings-statements/statement-by-the-president-39/
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