Il n’y a pas que l’hydroxychloroquine (et en France le professeur Raoult) qui est dans le collimateur des médias et des « pouvoirs forts » qui les contrôlent. En Italie, le traitement qui consiste à injecter le plasma de patients guéris pour soigner les malades, mis en oeuvre à Mantoue, n’a pas connu un meilleur sort [*] (malgré des succès indéniables et spectaculaires)… jusqu’à sa reconnaissance toute récente par la Commission Européenne. le directeur de l’Institut d’immuno-hématologie de Mantoue s’explique dans La Bussola.

[*] Pendant ce temps-là, en France:

L’infectiologue Karine Lacombe renonce à se rendre en Guyane pour son essai controversé sur le coronavirus

_____________________

Une partie de la population et des élus sont vent debout contre l’essai « CoviPlasm » qui consiste à injecter du plasma de patients guéris du coronavirus à des patients souffrants…

*

https://www.huffingtonpost.fr/entry/linfectiologue-karine-lacombe-renonce-a-se-rendre-en-guyane-pour-son-essai-controverse-sur-le-coronavirus_fr_5efe5599c5b6ca97091b78c6

La population était peut-être « vent debout », mais apparemment Madame Lacombe l’était moins pour défendre le traitement dont elle était chargée d’assurer le suivi. Nous en avons déjà parlé (cf. Coronavirus: l’espoir venu d’Italie (*))

Voilà comment le plasma a vaincu le covid et les intérêts politiques

« Si l’on avait réalisé à temps l’efficacité de la plasmathérapie, aujourd’hui, nous raconterions une histoire moins tragique. » A la veille de la publication scientifique et après l’importante reconnaissance de la Commission européenne, qui l’a choisi comme chef de file, le directeur du service d’immuno-hématologie de Pavie, Cesare Perotti, raconte à la Bussola les résultats extraordinaires du traitement « démocratique » auquel les hautes sphères ont mis les bâtons dans les roues: « La politique s’est mise en travers, il y a eu des personnages étranges, des épisodes qui m’ont dégoûté et il y a eu un manque de collaboration sur le territoire national. Mais le remède fonctionne, maintenant nous pouvons le dire et nous préparer à affronter calmement la peur de la nouvelle vague ».

Andrea Zambrano
La NBQ
4 juillet 2020
Ma traduction

Ça a le bon goût du bien, entre revanche et fierté. Le traitement au plasma de Pavie et de Mantoue a reçu une importante reconnaissance de la Commission européenne: l’hôpital San Matteo sera le chef de file qui dictera les lignes directrices sur la thérapie plasmatique pour contrer le Covid 19. Un résultat historique, qui compense aussi l’amertume de ces mois-ci pour l’équipe de San Matteo, de Pavie et de Poma, de Mantoue, qui ont mis en route ce protocole expérimental en mars dernier et dans l’indifférence de toute la communauté scientifique italienne.

« Disons véritable ostracisme », dit aujourd’hui dans cette interview le professeur Cesare Perotti, directeur de l’Immuno-hématologie de Pavie, qui en a gros sur le cœur, mais sans citer de noms, se référant aux gros bonnets de l’ISS (Institut Supérieur de la Santé).k

C’étaient les jours les plus dramatiques du confinement et en silence, le plasma hyperimmune a donné des résultats extraordinaires en termes de guérison. Mais la cure démocratique a été snobée par les virologues qui pontifiaient à la télévision. A la veille de la publication de ces données dans une importante revue scientifique et suite à la décision de la Commission européenne, la NBQ, qui a été parmi les premières à donner la parole aux protagonistes de ce traitement, est retournée à San Matteo pour comprendre ce qui va se passer maintenant, compte tenu également d’une nouvelle vague redoutée du virus en automne.

Professeur Perotti, quand sortira l’article dans la revue scientifique ?
Très bientôt, ce n’est plus qu’une question de jours.

De quelle revue s’agit-il ?
Je préfère attendre pour vous le dire.

Mais le travail de contrôle de votre expérimentation a été fait ?
Oui, les reviewer de la publication ont terminé le travail de suivi.

Et peut-on dire que le plasma guérit? Les données sont-elles confirmées?
Tout à fait confirmées.

Mais comment la mission de la Commission vous a-t-elle été confiée ?
Disons qu’il était inévitable d’avoir ce rapport après que nous ayons été en contact étroit avec le Centre national du sang, dont nous sommes consultants permanents. Nous avons eu l’occasion de participer à un appel européen sur les projets de plasma hyperimmune, à l’issue duquel nous avons été choisis par la Commission européenne, qui s’occupe également de politique sanitaire, comme chef de file de la coordination du projet de plasma hyperimmune en Europe, avec financements alloués.

Pourquoi vous ont-ils choisi ?
D’après nos résultats, nous sommes leader de deux groupes de protocoles d’étude. En substance: nous allons rédiger les lignes directrices, les indications et les règles pour l’utilisation du plasma hyperimmune en Europe.

Êtes-vous plus honoré ou plus effrayé par cette tâche ?
C’est une belle reconnaissance, qui nous paie de beaucoup d’amertume, face à un centralisateur romain qui ne l’a pas bien pris.

Vous faites référence à quelqu’un, de l’Institut supérieur de santé?
Je ne le dis pas, disons que nous sommes dans cette zone. En tout cas, il ne fait aucun doute qu’il y en a qui n’ont pas aimé notre expérimentation.

C’est une histoire que nous avons racontée: les soupçons sur le traitement qui a été snobé parce qu’il était « démocratique » (les gens guérissent les malades) et peu coûteux par rapport aux standards pharmaceutiques, la préférence des médias pour le vaccin et ensuite la création d’un protocole national à Pise qui vous a initialement évincé, vous et le professeur De Donno de Mantoue …
Nous avions dit que le protocole de Pise sortirait hors délais, mais quand la politique ordonne, on exécute… non ?

Qu’est-ce que cela signifie ?
Eh bien, le protocole est à présent hors-délais, s’il n’y a plus de patients et de convalescents, qui traitez-vous? Nous ne pouvons pas aller sur les plages et infecter les gens pour que le protocole puisse avancer.

Vous en avez gros sur le cœur relativement à un certain monde scientifique?
Il est inutile de descendre au même niveau que les autres, nous avons suivi notre propre chemin et maintenant nous allons travailler pendant deux ans sur ce projet européen.

Maintenant, entrons dans les détails.
Nous collecterons toutes les données avec une analyse de la littérature mondiale, puis nous vérifierons tous les travaux qui ont été publiés et les expériences qui ont été faites en Europe, nous testerons leur validité et nous ferons une synthèse en rédigeant les lignes directrices pour l’utilisation du plasma hyperimmune contre le Covid, mais l’approche que nous adopterons sera générale, donc elle s’appliquera également à toute pandémie future et autre.

Bref, la thérapie plasmatique en tant qu’habitus mental à utiliser en phase de traitement immédiat?
Exactement, le principal est de faire passer l’idée que ça marche. Parce que ça marche, je vous l’assure.

L’important est de faire sortir le traitement plasmatique de la querelle du vaccin.
Le vaccin, c’est autre chose: il prévient, nous, on soigne la population. C’est bien, mais nous faisons un autre travail.

Votre rôle de leader en Europe vous mettra-t-il également en contact avec les États-Unis, qui sont actuellement très avancés en matière de thérapie plasmatique?
Bien entendu, nous poursuivrons une collaboration que nous avons déjà commencée. Une collaboration qui a malheureusement fait défaut sur le territoire national.

Pourquoi ?
Il y a, il y avait des personnages étranges… Je ne veux pas les connaître, mais dans cette histoire il y avait des obstacles qui allaient au-delà de la médecine pure, la politique s’est mise en travers, mais je ne les connais pas et je ne vais pas dîner avec eux.

Ostracisme envers la thérapie de San Matteo?
Je dirais que oui, quelques épisodes nous ont écoeurés.

Vous n’êtes jamais allé à la télévision pour défendre la bonté de votre traitement…
Non, je n’y vais pas, je leur dis ce que je fais et j’aimerais qu’ils me laissent travailler. Ai-je déjà dit que des médicaments comme le Remdesivir ne marchent pas? Non, j’aimerais être traité de la même façon.

Plasma et seconde vague. Nous aidera-t-il ?
Je pense que oui. Il est de notre devoir d’y réfléchir et de faire tout notre possible pour être prêts.

De quelle manière ?
La polyclinique de Pavie a continué à fonctionner, stockant une quantité importante de plasma pour au moins 800 patients. Ce sont des chiffres très importants.

Que pensez-vous de la controverse sur les médicaments hyperimmunes dérivés du plasma ?
Nous avons du plasma ici et il est utilisé en cas d’urgence, nous ne le donnons pas à l’industrie, nous le gardons à disposition pour d’éventuels futurs patients parce qu’il est déjà testé et prêt à être perfusé. S’il n’y a pas de deuxième vague, nous réfléchirons à la meilleure façon de l’utiliser. Nous avons ici le coffre-fort et nous le garderons à disposition pour une éventuelle deuxième vague, nous nous sommes organisés.

Au début, on a pensé à traiter les poumons, puis on a parlé des thrombose dans les artères et on est passé à l’héparine. Mais vous avez découvert où le virus attaque ?
Merci pour cette question, parce qu’on a en tellement dit ces derniers mois. Le virus est une maladie systémique, le poumon est l’organe cible le plus visible, mais il est également lié aux thromboses. Maintenant, nous voyons les reliquats de l’infection: le patient est guéri, mais il traîne des lésions telle que la fibrose pulmonaire ou l’atteinte du système cardiaque ou nerveux central.

Quelle est la place du traitement au plasma dans tout cela ?
Le plasma agit sur le virus: c’est le virucide par excellence.

La plus grande satisfaction de tous ces mois ?
Après les 15 premiers jours d’expérimentation, quand on a toujours des doutes et qu’on a peur de l’échec, voir les premiers patients infectés s’améliorer soudainement de manière significative, disons que c’était une belle sensation.

Et la déception ?
Il n’y a pas eu de capacité externe d’agrégation des efforts. Ç’aurait été bien si tous les services d’immunohématologie capables de faire la thérapie l’avaient faite à temps.

Nous y revenons toujours. Qui s’est mis en travers de votre chemin ?
Regardez, au niveau central, je ne m’attendais pas à un tel ostracisme: je ne veux discuter avec personne, mais je n’ai pas compris certaines décisions prise d’en haut.

Vous faites référence au ministère de la santé ou à l’ISS?
Mais non, le ministère, en fin de compte, a fait son devoir. Le ministre et le vice-ministre nous ont apporté tout le soutien possible. Disons que je me réfère plutôt au second.

Si quelqu’un – comme cela a été votre cas – avait réalisé à temps la bonté du traitement de février-mars, raconterions-nous une autre histoire?
Disons que nous raconterions une histoire moins tragique et moins désastreuse.

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