ou le langage de la pandémie. Les médias mainstream, par-delà les frontières, en se servant mutuellement de caisse de résonance, répandent d’un pays à l’autre la croyance que le covid reste une menace mortelle, justifiant ainsi toutes les mesures coercitives et restrictives de nos libertés, avec l’approbation des peuples résignés et soumis par la peur.

En France…

Vendredi 14 août 2020. Monde d’après. France Inter : la voix de Jérôme Salomon, en pleine forme, vient heurter mes oreilles. Le monde d’avant. Jérôme Salomon est toujours directeur de la Santé en France. Toujours le même poste. Il a simplement un peu évolué dans la chaîne de l’information et de l’épidémie : plus affecté à la morgue, mais désormais vigie du moindre « cas », du moindre « signal ». C’est moins violent et cela a exactement le même effet sur la population : angoisse, obéissance, attente anxieuse du bulletin Salomon quotidien. Le déconfinement et les vacances n’ont permis aucune cure de désintoxication : le peuple français est fidèle à son maître.

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www.bvoltaire.fr

Et en Italie, pareil

Le virus tue à nouveau.
Mort d’une femme de 94 ans

Le langage pandémique

« Cas », le mot fourre-tout utilisé dans les médias mainstream.

Alessandra Nucci
La NBQ
18 août 2020
Ma traduction

Depuis désormais des mois, les médecins de terrain rapportent que le virus s’est éteint, qu’il a perdu sa charge virale, que le nombre de décès a chuté de façon spectaculaire dans les pays en état de confinement et dans les pays plus souples, et que les services de soins intensifs sont vides. Que font donc les médias mainstream? Donnent-ils le nombre de malades et de décès? Non, ils parlent de « cas« .

Quelle force peut-on cacher en un seul mot! Lors de la crise [financière] de 2008, le mot fondamental était spread [concept effectivement très utilisé en Italie, ndt]. Dans la crise post-urgence sanitaire de 2020, tout tourne autour du mot « cas », en anglais « case« . Chacun est libre d’attribuer à ce mot le sens qu’il croit, mais comme les « cas » agrégés sont définis comme des « foyers » et sont cités dans des articles qui se terminent toujours par une invitation à rester sur ses gardes « pour ne pas rendre vains les sacrifices consentis durant tous ces mois… », le public a tendance à les considérer comme malades.

Erreur: « cas » et case, tant dans la presse italienne qu’américaine, qui, en ces jours, semblent marcher main dans la main de manière impressionnante, indiquent simplement les personnes qui ont contracté l’infection, malades ou non.

Dans un article intitulé « Le coup d’Etat Covid », Angelo Codevilla, professeur émérite de relations internationales à l’université de Boston, souligne qu’en mars et avril, les autorités avaient défini comme « cas » toute personne souffrant de n’importe quelle maladie, suffisamment pour se retrouver à l’hôpital, si en même temps elle était testée positive au COVID19. Ce nombre formait la « courbe » qu’il fallait aplatir au prix de tous les sacrifices. Arrivées en mai, avec des études non officielles montrant que la majorité des personnes testées positives au COVID savaient à peine qu’elles étaient infectées, les autorités, au lieu de déclarer une fin d’alarme, ont redoublé d’efforts, commençant à qualifier de « cas » toutes les infections constatées, même chez des personnes ne souffrant d’aucune maladie. Ils ont également séparé les rapports sur ces « cas » des rapports sur le nombre de décès, afin d’avertir le public que les « cas COVID » étaient en augmentation. Enfin, écrit Codevilla, ils sont passés à un dépistage approfondi, qui permet de déterminer toutes les infections à coronavirus contractées aujourd’hui et dans le passé, avec la certitude que ces tests produiront un nombre croissant de nouveaux « cas ».

On peut se demander: quel type de pandémie est en cours, si des tests de laboratoire sont nécessaires pour savoir qui est infecté? Et pourquoi ne nous rappelle-t-on pas que le pourcentage de positifs qui tombent malades est entre 4 et 5 %?

Si, en outre, comme l’affirment des experts tels que le professeur Giuseppe Remuzzi de l’Institut Mario Negri de Milan, la charge virale du virus est désormais très faible, alors l’augmentation des cas positifs dans la population saine ne devrait-elle pas être considérée comme une bonne chose? N’est-ce pas là la fonction des tant désirés vaccins? [et le but de l' »immunité de groupe » qu’on nous disait recherchée, ndt]

Au contraire, on continue à répondre que ce sont les asymptomatiques qui sont les plus dangereux, un fait loin d’être certain, à la lumière des propos tenus début juin par le Dr Maria Van Kerkhove de l’OMS, selon lesquels, sur la base des recherches effectuées dans différents pays, la contagion par des porteurs asymptomatiques était « très rare ». Il est vrai que quelques jours plus tard, la même épidémiologiste s’est empressée de déclarer qu’il s’agissait d’un malentendu et qu’en réalité, elle voulait dire que le nombre des infections asymptomatiques est inconnue, produisant une estimation de 40% directement contraire à celle de « très rare » déclarée quelques jours plus tôt. Mais en l’absence de données certaines, cette rétractation, présentée comme si elle disait la même chose, est-elle suffisante pour continuer l’alarme quotidienne dans les médias sur le nombre de « cas » séparés de toute référence aux patients et aux décès ?

Les médias mainstream ne précisent pas que les cas positifs confirmés dépendent directement du nombre de tests effectués, tout comme ils ne font pas apparaître que face à une augmentation des cas positifs, les décès diminuent fortement, comme l’a observé ces derniers jours le directeur de la clinique des maladies infectieuses de l’hôpital San Martino de Gênes, Matteo Bussetti.

Principalement, la question qui manque, après le barrage de « cas » quotidiens, est la suivante:bquel est le degré de létalité du Covid-19 aujourd’hui? (létalité = décès / cas ; mortalité = décès / population) La réponse est intéressante à la lumière des éloges que l’Italie reçoit aujourd’hui dans la presse internationale: plus de 35 000 décès, mais sur 252 000 cas confirmés, soit près de 14%. La comparaison doit être faite en pourcentage, et non en chiffres absolus. Avec les États-Unis du vilipendé Donald Trump (il faut toutefois noter que la compétence en matière de soins de santé n’appartient pas à Washington mais aux gouverneurs des différents États), par exemple, où les décès ont été de 166 000, sur 5 200 000 cas confirmés, cela donne un taux de l »talité de 3,19 %. Même chose au Brésil du vilipendé Bolsonaro, 105 463 morts sur 3 200 000 cas: 3,3 %.

Le chiffre désastreux pour l’Italie est évidemment dû à l’énorme nombre de décès survenus dans les premiers temps, quand les hôpitaux, débordés par les patients en raison de la très forte contagiosité du virus, ne savaient pas encore comment les traiter et disposaient de protocoles inutiles, voire erronés [et en France: ça ne vous rappelle rien?]. Aujourd’hui, comme l’attestent de nombreux chefs de services, les départements de soins intensifs sont vides.

Le problème est que les articles qui, à l’étranger, présentent l’expérience italienne comme un modèle à copier, exaltent le confinement, et non les véritables succès qui ont permis de connaître et de guérir la maladie, comme les premières autopsies et le traitement au plasma des personnes guéries élaboré par l’hôpital San Matteo di Pavia, inexplicablement marginalisé par rapport à l’expérimentation officielle de ce traitement, confiée par le gouvernement à l’Université de Pise.

Nous savons aujourd’hui que le confinement radical de toute l’Italie, imité par d’autres pays et très vanté par la presse étrangère, n’était pas fondé sur des preuves scientifiques. Nous l’avons appris du Comité technico-scientifique de la protection civile, car les procès-verbaux déclassifiés à la demande de la Fondazione Einaudi [une association qui après une bataille juridique très dure vient finalement d’obtenir que le gouvernement publie à son corps défendant les documents en question] que les experts n’ont nullement recommandé le confinement de toute l’Italie, mais seulement des zones critiques touchées dans le Nord. Mais là encore, il s’agit d’une nouvelle qui n’est pas rapportée par les médias mainstream, qui se sont limités, quand il le fallait, à rapporter sur la page interne uniquement les propos de Matteo Salvini sur le sujet.

Ainsi, pour l’instant, il apparaît noir sur blanc que le verrouillage de tout le pays n’a pas été une décision scientifique ou médicale mais une décision politique, autonome, du gouvernement de Giuseppe Conte II, au point de déclencher des plainte contre la santé publique le Premier ministre et le gouvernement.

Mais à l’étranger, où nous recevons des éloges, ces nouvelles ont du mal à sortir dans les médias mainstream, qui ne rapportent que les nouvelles qui apparaissent sur les médias mainstrean de chez nous.

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