Du fond de sa Sierra le Père Guadalix illustre l’absurdité des mesures – souvent contradictoires – prises par les autorités locales espagnoles (mais pas que…) pour lutter contre l’épidémie, et dont les fidèles font les frais. Il craint que le « conte du virus » soit utilisé pour restreindre la liberté religieuse, et dans l’indifférence de l’opinion. Son inquiétude a d’autant plus de force  que le ton modéré qu’il adopte (il ne nie pas la réalité du virus) le met à l’abri du soupçon de négationnisme – qu’il écarte d’emblée.

Messe en temps de coronavirus…

Avec le conte du virus

Père Jorge González Guadalix
29 juillet 2020
Traduction de Carlota

Non, non je ne suis pas négationniste. Il y a un virus très agressif et il faut prendre toutes les précautions possibles. 0n est d’accord.

Mais cela dit…
Informations de ces derniers jours et heures.

Grande Canarie et Lanzarote (ndt Après Tenerife,  les deuxième et troisième île les plus peuplées, de l’archipel espagnol des Canaries au large de l’Afrique) ont suspendu les messes. Complètement. Le gouvernement canarien a décidé que ne seront pas autorisés les événements et  manifestations avec foules, sont compris comme tels ceux et celles de plus de dix personnes ». Il paraît qu’il y a eu des consultations au niveau du diocèse et que oui, le texte touche aussi les messes.

En Catalogne le président Torra (ndt Joaquim Torra i Pla, né en 1962, président de la Généralité de Catalogne depuis 2018 et de sensibilité indépendantiste, mais fallait-il le préciser !) limite l’assistance pour les célébrations religieuses à 33 % dans les zones de danger particulier et interdit pendant les 15 prochains jours les réunions « sociales » de plus de dix personnes dans toute la communauté (la Catalogne, soit 32 000 km2 et 7,5 millions d’habitants).

Je lis également qu’en Castille et Léon, la capacité des églises est réduite de moitié, avec au maximum 50 personnes aux enterrements et 150 aux mariages si cela se passe à l’air libre et 100 si c’est à l’intérieur.

Tout est dit avec ces exemples bien que je sois persuadé que dans les jours prochains des diocèses supplémentaires se sentiront obligés non seulement de collaborer mais aussi de s’écraser pour que, une fois de plus, on ne dise pas que c’est de notre faute.

Nous avons lu au cours de la semaine que les écoles commençaient à ouvrir. Avec toutes les règles voulues, avec toutes les précautions, tout ce qu’il faut. L’affaire de la Catalogne, c’est une décision de justice. Il ne peut pas y avoir de réunions de plus de dix personnes, mais cette norme ne compte pas pour des manifestations à caractère politique.

Les conclusions que tout le monde peut tirer : et c’est que nous avons un COVID-19 très étrange, à tel point que si des milliers de personnes se rassemblent dans une manifestation, le virus ne contamine pas, et si des milliers et de milliers d’enfants viennent à l’école, le virus s’abstient. Mais il suffit que dans un église se rassemble un groupe de fidèles et alors il entre avec une frénésie toute particulière et est capable de provoquer la contagion de la moitié de l’Espagne.

Pour ce qui est des Canaries, c’est complètement risible. Plus de dix personnes dans une église, c’est dangereux. Quinze à vingt enfants dans une salle de classe avec leur maître, c’est sans effet aucun. 

Depuis la fin du moi de mai, nous célébrons de nouveau avec une assistance de fidèles. Ce que je fais, et ce que j’observe c’est que les gens se comportent avec le plus grand soin. Tout le monde avec masques, gardant les distances de sécurité, propreté absolue, prudence, pas de petites chorales. J’ose même dire que les gens qui viennent à nos messes ont une conduite que j’ose qualifier de vraiment exemplaire. C’est pourquoi on ne comprend pas qu’en Catalogne par exemple, dans des zones d’incidence particulière du virus, on limite dans les bars et les restaurants la capacité d’accueil à 50% (à l’intérieur des locaux comme en terrasses) et à 33% lors des célébrations religieuses et liturgiques, parce que personne ne va me convaincre que le comportement des fidèles lors d’une cérémonie religieuse est plus imprudente que celle des gens dans des bars et des restaurants.

Je crois bien que l’on profite de cette affaire de virus pour réduire certains droits, comme par exemple la liberté religieuse. C’est mon impression. Et ce qui est triste c’est que cela ne nous paraît pas être une mauvaise chose.

Jorge González Guadalix

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