Dans ce très long argumentaire, il met en évidence les incohérences du Rapport, dénonçant en particulier les conflits d’intérêt flagrants qui ont présidé à sa rédaction, impliquant le Pape lui-même. Il souligne aussi les similitudes troublantes et les liens avec deux autres évènement majeurs de l’actualité mondiale récente: la fraude massive (présumée… selon la formule obligée) qui prive Donald Trump de sa victoire aux élections présidentielles US, et la crise du Covid. Complotisme?… ou simplement lucidité et courage?

Mgr Vigano: la filière Vigano est encore active

24 novembre 2020
www.aldomariavalli.it
Ma traduction

Le rapport McCarrick publié par la Secrétairerie d’État le 10 novembre 2020 a fait l’objet de nombreux commentaires. Certains en soulignent les lacunes, d’autres le saluent comme une preuve de la transparence de Bergoglio et de l’absence de fondement de mes accusations. Je voudrais me concentrer sur certains aspects qui méritent d’être approfondis et qui ne me concernent pas personnellement. L’objectif de ces réflexions n’est donc pas d’apporter des preuves supplémentaires concernant la fausseté des arguments avancés contre moi, mais plutôt de mettre en évidence les incohérences du rapport et le conflit d’intérêts qui existe entre celui qui juge et celui qui est jugé, ce qui, à mon avis, est de nature à invalider l’enquête, le procès et la sentence.

Le désintéressement de l’organe de jugement

Tout d’abord, je dois dire que, contrairement à un procès civil ou pénal normal, dans les enquêtes ecclésiastiques, il existe une sorte de droit implicite à la crédibilité des témoignages donnés par les clercs. Cela semble avoir permis de considérer comme des preuves même les témoignages de prélats qui pouvaient se trouver dans une position de complicité par rapport à McCarrick, alors qu’ils n’auraient eu aucun intérêt à révéler la vérité, puisque cela aurait porté préjudice à eux-mêmes et à leur propre image. En bref, pour emprunter une image à Carlo Collodi [allusion à « Pinocchio », très loin du dessin animé éponyme, ennemis en apparence, le Chat et le Renard sont deux compères, ndt], il est difficile d’imaginer que le Chat (Kevin Farrell) puisse disculper de manière crédible le Renard (Theodore McCarrick) ; pourtant, c’est ce qui s’est passé, tout comme il a été possible de tromper Jean-Paul II sur l’opportunité de nommer McCarrick comme Cardinal archevêque de Washington, ou Benoît XVI sur la gravité des accusations qui pesaient sur le cardinal.

On comprend maintenant que ce droit à la crédibilité, appliqué à l’Argentin, s’est élevé au niveau d’un dogme, peut-être le seul dogme qui ne peut être remis en question dans l’église de la miséricorde, surtout lorsque des interprétations alternatives de la réalité – que les mortels appellent prosaïquement mensonges – sont formulées précisément par lui.

On est également déconcertés par le fait que le témoignage de Mgr Farrell en défense de McCarrick a été rapporté avec emphase – l’évêque est même désigné par le titre de « Très Excellent » – mais qu’en même temps le témoignage de James Grein a été complètement omis, tout comme on a prudemment fait le choix de ne pas prendre une déposition des secrétaires d’État Sodano et Bertone. On ne comprend pas bien non plus pour quelle raison les paroles de Farrell en défense de son ami et colocataire sont considérées comme valables et crédibles, alors que les miennes ne le sont pas, même si je suis archevêque et nonce apostolique. La seule raison que je puisse identifier est que si les paroles de Farrell confirment la thèse de Bergoglio, les miennes la réfutent et démontrent que ce n’est pas seulement l’évêque de Dallas [donc, Farrell, ndt] qui a menti.

Il faut également rappeler que le cardinal Wuerl, successeur de McCarrick au Siège de Washington, a démissionné le 12 octobre 2018, sous la pression de l’opinion publique après avoir nié à plusieurs reprises avoir eu connaissance de la conduite dépravée de son frère évêque. Pourtant, en 2004, Wuerl a dû traiter la plainte déposée par Robert Ciolek, un ancien prêtre du diocèse de Metuchen, contre McCarrick, l’envoyant au nonce apostolique de l’époque, Mgr Gabriel Montalvo. En 2009, c’est Wuerl qui a ordonné le transfert de McCarrick du séminaire Redemptoris Mater à la paroisse Saint Thomas the Apostle à Washington, et en 2010, c’est Wuerl lui-même, avec le président de la conférence des évêques, le cardinal Francis George, qui a conseillé à la Secrétairerie d’État de ne pas envoyer de message de vœux à McCarrick à l’occasion de son 80e anniversaire. Le rapport cite également la correspondance entre le nonce Sambi et Wuerl concernant le danger de scandale entourant la personne de McCarrick ; il en va de même pour la correspondance du cardinal Re, le préfet de la Congrégation pour les évêques, qui confirme que Wuerl « a constamment favorisé McCarrick même lorsqu’il ne vivait pas au séminaire ». Il est donc très étrange que les graves soupçons qui pesaient sur le cardinal avant ma nomination [comme nonce], et qui sont amplement documentés dans le rapport, soient considérés comme des motifs de censure à mon encontre – bien que j’en aie à nouveau informé la Secrétairerie d’État – mais pas à l’encontre de Wuerl, qui, même après sa démission comme archevêque de Washington, a conservé ses postes dans les Dicastères romains, y compris la Congrégation pour les évêques où il a conservé sa voix dans la nomination des évêques.

On ne comprend pas bien pourquoi les rédacteurs du Rapport jugent avec tant de désinvolture Jean-Paul II pour avoir eu foi dans les paroles de son secrétaire en défense de McCarrick, et sont pourtant si enclins à absoudre Bergoglio, malgré le fait qu’il y avait une pile de dossiers concernant l’oncle Ted, à qui le prédécesseur de Bergoglio avait demandé de « garder profil bas ».

Je crois que le moment est venu de clarifier une fois pour toutes la position de l’organe de jugement – rectius : de CET organe de jugement – à l’égard de l’accusé.

Selon la loi, un juge doit être impartial, et pour l’être, il ne doit avoir aucun intérêt ou lien avec celui qui est jugé. En réalité, cette impartialité fait défaut dans l’un des procès canoniques les plus sensationnels de l’histoire de l’Église, dans lequel les scandales et les crimes allégués contre l’accusé sont d’une gravité telle qu’ils ont mérité sa déposition comme cardinal et sa réduction à l’état laïque.

L’absence d’une véritable condamnation

Il faut souligner l’extrême douceur de la peine infligée au coupable, on pourrait même dire son absence, puisque l’accusé n’a été privé de l’état clérical qu’avec une procédure administrative du tribunal de la Congrégation pour la doctrine de la foi, ratifiée comme res iudicata par Bergoglio. Et pourtant, il aurait été possible de lui infliger une peine de prison, comme cela a été fait pour le conseiller de la nonciature de Washington qui, en 2018, a été condamné à cinq ans de prison au Vatican pour possession et diffusion de pornographie infantile.

En vérité, le renvoi de l’État clérical révèle l’essence de ce cléricalisme – si déploré dans les mots – qui considère l’état laïque presque comme une punition en soi, alors qu’il devrait être la prémisse de l’imposition d’une sanction pénale. Entre autres choses, l’absence d’emprisonnement ou au moins d’assignation à résidence permet à McCarrick de disposer d’une liberté totale de mouvement et d’action qui maintient sa situation inchangée. Il est donc en mesure de commettre de nouveaux crimes et de poursuivre ses activités criminelles dans les sphères ecclésiale et politique.

Enfin, il convient de rappeler que le processus canonique n’élimine pas les affaires pénales contre l’ancien cardinal, qui ont été introduites devant les tribunaux américains, lesquels traînent étrangement dans le plus grand secret, ce qui démontre une fois de plus le pouvoir politique et l’influence médiatique de McCarrick non seulement au Vatican mais aussi aux États-Unis.

Conflits d’intérêts et omissions

Il est difficile de regarder le « juge » de cette affaire sans tenir compte du fait qu‘il peut se trouver dans une position où il a une dette de gratitude envers l’accusé et ses complices : c’est-à-dire qu’il a un conflit d’intérêts évident.

Si Jorge Mario Bergoglio doit son élection à la conspiration de la soi-disant mafia de Saint-Gall, qui comprenait des cardinaux ultra-progressistes en relation constante et assidue avec McCarrick ; si l’approbation du candidat Bergoglio par McCarrick a trouvé une audience parmi les électeurs du conclave et ceux qui ont le pouvoir de persuasion au Vatican, par exemple le célèbre « gentleman italien » auquel le cardinal américain a fait référence lors d’une conférence en 2013 à l’université de Villanova ; si la démission de Benoît XVI a été d’une manière ou d’une autre provoquée ou favorisée par l’ingérence de l’Église profonde (deep Church) et de l’État profond (deep State), alors il est logique de supposer que Bergoglio et ses collaborateurs n’avaient pas l’intention de laisser les noms des complices de McCarrick se répandre dans le Rapport, ni les noms de ceux qui l’ont favorisé dans son cursus honorum ecclésiastique, ni surtout les noms de ceux qui, face à la possibilité d’une condamnation, pourraient d’une certaine manière se venger, par exemple en révélant l’implication de personnalités éminentes de la Curie romaine, voire de Bergoglio lui-même.

En contradiction flagrante avec la prétendue prétention de transparence, le rapport a pris grand soin de ne pas révéler les actes du processus administratif. On peut donc se demander si la défense de McCarrick a pu accepter la condamnation de son client en échange d’une peine ridiculement faible qui laisse en fait l’auteur de crimes aussi graves en totale liberté, tout en empêchant les victimes de contester le « juge » et d’exiger une juste compensation. L’anomalie est certainement évidente, même pour ceux qui ne sont pas experts en droit.

Les intérêts communs de l’Église profonde et de l’État profond

Dans ce réseau de complicité et de chantage, il est également possible de mettre en évidence les liens du « juge » et de l’accusé avec la politique, en particulier avec le Parti démocrate américain, avec la Chine communiste, et plus généralement avec les mouvements et partis mondialistes. Le fait qu’en 2004, McCarrick, alors archevêque de Washington, ait travaillé d’arrache-pied pour empêcher la diffusion de la lettre du préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi de l’époque, le cardinal Joseph Ratzinger, aux évêques des États-Unis concernant l’interdiction d’administrer la Sainte Communion aux hommes politiques qui soutiennent l’avortement, représente sans aucun doute une aide pour les hommes politiques catholiques démocrates autoproclamés, à commencer par John Kerry jusqu’à Joe Biden. Ce dernier, partisan convaincu de l’avortement, a mérité le soutien quasi unanime de la hiérarchie, pouvant ainsi compter sur les voix d’un électorat qui, autrement, aurait été destiné à Trump.

Étranges coïncidences, pour être honnête : d’une part, l’État profond a frappé l’Église et Benoît XVI avec l’intention d’élire un représentant de l’Église profonde comme pape ; d’autre part, l’Église profonde a frappé l’État et l’Empire avec l’intention d’élire un représentant de l’État profond comme président. Nous laissons au lecteur le soin de juger si les plans des conspirateurs ont atteint leur but

Cette collusion avec la gauche globale est le corollaire nécessaire d’un projet beaucoup plus vaste, dans lequel les cinquièmes colonnes de dissolution qui ont pénétré au cœur de l’Église collaborent activement avec l’État profond en suivant un seul scénario sous une seule direction : les acteurs de cette pièce ont des rôles différents, mais ils suivent la même intrigue sur la même scène.

Analogies avec la pandémie et la fraude électorale

Si l’on y regarde de plus près, la pandémie et la fraude électorale aux États-Unis présentent des similitudes troublantes avec l’affaire McCarrick et avec ce qui se passe dans l’Église. Ceux qui doivent décider s’il faut confiner toute la population à la maison ou l’obliger à se faire vacciner utilisent des outils de détection peu fiables, précisément parce qu’ils parviennent à falsifier les données avec la complicité des grands médias. Peu importe que le virus ait un taux de mortalité similaire à celui de la grippe saisonnière ou que le nombre de décès soit similaire à celui des années précédentes : quelqu’un a décidé qu’il s’agissait simplement d’une pandémie et que l’économie mondiale devait être démolie afin de créer les prémisses du Great Reset.

Les arguments rationnels, les évaluations scientifiques et l’expérience de scientifiques sérieux engagés dans la prise en charge des patients ne valent rien face au scénario qui a été imposé aux acteurs.

Il en va de même pour les élections aux États-Unis : face aux preuves de fraude – qui prennent les contours d’un véritable coup d’État mené par des esprits criminels – les médias insistent pour présenter Joe Biden comme le vainqueur, et les dirigeants mondiaux – y compris le Saint-Siège – sont pressés de reconnaître sa victoire, de discréditer son adversaire républicain et de présenter Trump comme un tyran solitaire sur le point d’être abandonné par sa famille et même par la Première Dame. Peu importe qu’il y ait des dizaines et des dizaines de vidéos sur Internet montrant les irrégularités commises lors du dépouillement des votes, ou qu’il y ait des centaines de témoignages de fraude : les démocrates, les médias et l’ensemble du corps électoral répètent que Biden est le président élu et que Trump devrait se retirer. Car, au royaume du mensonge, si la réalité ne correspond pas au récit, c’est la réalité qu’il faut corriger et censurer. Ainsi, les millions de personnes qui descendent dans la rue pour protester contre le lockdown ou contre la fraude électorale n’existent tout simplement pas, pour la simple raison que les grands médias ne les montrent pas à la télévision et les censurent sur Internet, et que tout ce qu’ils dénoncent comme fake news doit être considéré de façon acritique comme tel.

L’asservissement d’une partie de la hiérarchie

Il n’est donc pas surprenant que la Conférence des évêques catholiques des États-Unis, suivie comme une horloge par Vatican News et un appel téléphonique affectueux de Bergoglio à Biden, se soit empressée de donner la preuve de sa fidélité au système : ces ecclésiastiques sont intrinsèquement impliqués et doivent scrupuleusement s’en tenir au rôle qui leur a été donné. Ils ont fait de même, au niveau mondial, en soutenant les restrictions dues au Covid avec la fermeture des églises, en ordonnant la suspension de la célébration des messes et en invitant même les fidèles à obéir aux autorités civiles. L’archevêque de Washington s’est permis de critiquer la visite officielle du Premier Couple au sanctuaire de Saint Jean-Paul II et s’est exprimé, avec d’autres évêques et clercs, en faveur du mouvement BLM : une telle abnégation pour la cause lui a valu le chapeau rouge de cardinal ces jours-ci même. Et ce n’est pas une coïncidence si l’adhésion à l’agenda mondialiste vient de personnes qui sont totalement compromises dans leur soutien aux mouvements LGBTQ, à commencer par Cupich, Tobin, Wuerl, McElroy et Stowe. Le silence assourdissant du Saint-Siège et de l’épiscopat mondial face aux problèmes éthiques posés par les vaccins qui seront bientôt distribués et qui contiennent des cellules provenant de fœtus humains avortés est assez significatif. A Dieu ne plaise que les spéculations des compagnies pharmaceutiques sur la pandémie voient aussi l’Église profonde comme bénéficiaire de généreux « dons » – comme cela s’est déjà produit avec l’accord entre la Chine et le Vatican.

Les vices et la corruption trouvent l’église profonde et l’État profond unis dans un cloaque de crimes répugnants, dans lequel les sans défense et les enfants sont victimes d’exploitation, de violence et de harcèlement commis par des personnages qui, en même temps, promeuvent l’avortement, l’idéologie de genre et la liberté sexuelle des mineurs, y compris les changements de sexe.

L’immigration clandestine également – qui est soutenue afin de déstabiliser les nations et d’annihiler leurs identités – trouve le soutien tant de la gauche que de l’église de Bergoglio, malgré le fait qu’elle soit directement liée au trafic de mineurs, à l’augmentation de la criminalité et à la destruction du tissu social. En vérité, elle est soutenue précisément pour cette raison, tout comme il y a eu un désir d’encourager la crise politique lors des élections américaines, la crise économique par la manipulation criminelle de la pandémie, et peut-être aussi la guerre religieuse par le biais des attaques islamiques et des profanations d’églises dans toute l’Europe.

La nécessité d’une vue d’ensemble

Il est également très déconcertant de constater que, dans ce cadre parfaitement cohérent, de nombreux prélats – sinon la quasi-totalité – se limitent à analyser les événements qui affectent l’Église catholique presque comme s’ils n’existaient que dans la sphère ecclésiale, comme s’ils n’avaient aucun rapport avec les événements politiques et sociaux qui se déroulent au niveau mondial. Il y a des évêques qui formulent quelque timide prise de position face aux paroles de Bergoglio en faveur de la légalisation des unions civiles, ou face aux incohérences et aux falsifications qui ressortent du rapport McCarrick; mais aucun d’entre eux, même s’il est animé de bonnes intentions, n’ose dénoncer l’évidence des faits, à savoir l’existence d’un pactum sceleris entre la partie déviante de la Hiérarchie – l’Église profonde, précisément – et la partie déviante de l’État, du monde de la finance et de l’information. Il est pourtant si évident qu’il a fait l’objet d’une analyse par de nombreux intellectuels, pour la plupart laïques.

La perte de crédibilité

Ce point doit être dénoncé haut et fort : le rapport élaboré par la Secrétairerie d’État est une tentative indécente et maladroite de donner un semblant de crédibilité à une bande de pervers et d’hommes corrompus au service du Nouvel Ordre Mondial. Ce qui est surréaliste, c’est que cette opération de mystification éhontée a été menée, non pas par l’accusé, mais par ceux qui devraient le juger, et avec lui, paradoxalement, qui devraient se juger eux-mêmes, leurs frères, leurs amis, et ceux à qui ils ont garanti l’impunité, des promotions et des carrières.

La crédibilité des auteurs du Rapport peut être démontrée par la condamnation modérée d’un prélat organique au système, que Bergoglio lui-même a envoyé comme interlocuteur du Saint-Siège auprès de la dictature communiste chinoise, et qui en même temps a effectué des missions officielles au nom du Département d’État américain, fréquentant les Clinton, les Obamas, les Biden et les Démocrates. Cette crédibilité peut également être confirmée par le fait qu’un homosexuel corrompu, un agresseur de jeunes hommes et d’enfants, un corrupteur du clergé et des séminaristes, a été simplement privé de la dignité de cardinal et de l’état clérical sans aucune peine de prison et sans être excommunié pour les délits dont il s’est souillé, y compris le crime de « sollicitatio ad turpia » en confession, l’un des crimes les plus horribles qu’un prêtre puisse commettre. Dans ce « procès », aussi sommaire qu’omis, la dimension spirituelle de la culpabilité était totalement absente : le coupable n’a pas été soumis à l’excommunication, qui est une sanction éminemment médicinale ordonnée en vue du salut éternel, ni n’a été exhorté à faire pénitence, à se racheter publiquement et à réparer.

Une commission indépendante

Lorsque les procès de Nuremberg se sont tenus après la Seconde Guerre mondiale contre les crimes du nazisme, le tribunal était présidé par un juge russe qui était chargé de juger l’invasion de la Pologne que l’Allemagne, comme nous le savons, avait entreprise précisément avec la Russie. Il me semble qu’il n’y a pas beaucoup de différence entre cela et ce que nous voyons se produire aujourd’hui dans la tentative de faire porter la responsabilité de l’affaire McCarrick sur Jean-Paul II, Benoît XVI et le soussigné. Le seul qui, dans le récit de la Secrétairerie d’État, ne peut être touché par aucun soupçon, par aucune accusation – même si elle n’est qu’indirecte – ou par aucune ombre de dissimulation, devait évidemment être l’Argentin.

Il semblerait opportun de constituer une commission indépendante – comme l’avait déjà souhaité la Conférence épiscopale américaine en novembre 2018 et comme l’avait alors fermement bloqué la Congrégation pour les évêques sur ordre du Bergoglio – qui enquêterait sur cette affaire sans influences extérieures et sans dissimuler de preuves décisives. Je doute cependant que les espoirs improbables de la conférence des évêques américains soient entendus, car parmi ceux qui seront élevés au rang de cardinal lors du prochain consistoire figure l’archevêque de Washington, l’exécuteur des ordres de Sainte Marthe, qui rejoint les plus fidèles serviteurs Cupich et Tobin.

Si la lumière était vraiment faite sur toute l’affaire, tout le château de cartes construit au cours de ces années s’effondrerait, et la complicité des membres de la Hiérarchie au plus haut niveau apparaîtrait également, ainsi que leurs liens avec les démocrates américains et la gauche mondiale. En bref, il y aurait confirmation de ce que beaucoup n’osent pas encore admettre, à savoir le rôle joué par l’Église profonde, depuis l’élection de Jean XXIII, dans la création des prémisses théologiques et du climat ecclésial qui permettraient à l’Église d’être le serviteur du Nouvel Ordre Mondial et de remplacer le Pape par le faux prophète de l’Antéchrist. Si cela ne s’est pas encore complètement produit, nous devons rendre grâce à la seule Providence.

Honnêteté intellectuelle

J’imagine que les modérés – aussi silencieux aujourd’hui face au Covid qu’ils déplorent la fraude électorale ou la farce du rapport McCarrick – sont horrifiés par la simple mention de la remise en cause du Concile Vatican II. Les Démocrates aussi sont horrifiés d’entendre les critiques des lois grâce auxquelles les États-Unis en sont venus à voir la volonté des électeurs subvertie. Les soi-disant experts de la santé sont horrifiés de voir contestées leurs affirmations qui contrastent avec la vérité scientifique et avec les preuves épidémiologiques. Les partisans de l’accueil des immigrants illégaux sont horrifiés lorsqu’on leur montre le taux de meurtres, de viols, de violences et de vols commis par ces mêmes immigrants illégaux. Les partisans du lobby gay sont horrifiés lorsqu’il est démontré que les délits criminels de nature prédatrice commis par des religieux impliquent un pourcentage très élevé d’homosexuels. Dans ce déchirement général de vêtements, je voudrais rappeler qu’il suffirait d’avoir un peu d’honnêteté intellectuelle et un peu de jugement critique pour regarder les preuves en face, même si c’est douloureux.

Le lien entre hérésie et sodomie

Ce lien intrinsèque entre déviation doctrinale et déviation morale est apparu clairement à l’occasion du choc frontal avec ceux qui couvrent l’affaire McCarrick : les personnes impliquées sont presque toujours les mêmes, avec les mêmes vices contre la foi et la morale. Ils se défendent, se couvrent et se promeuvent mutuellement, parce qu’ils font partie d’un véritable « lobby », compris comme un groupe détenant un pouvoir capable d’influencer l’activité du législateur et les décisions du gouvernement ou des autres organes administratifs à leur propre avantage.

Dans le domaine ecclésiastique, ce lobby œuvre pour annuler la condamnation morale de la sodomie, et il le fait avant tout à son propre avantage, puisqu’il est composé principalement de sodomites. Il s’adapte à l’agenda politique en légitimant les revendications des mouvements LGBTQ, promus par des politiciens qui ne sont pas moins livrés au vice. Et le rôle joué par l’Église catholique au cours des dernières décennies est également évident – ou mieux encore, par sa partie déviante sur le plan moral et doctrinal – en ouvrant la fenêtre d’Overton sur l’homosexualité, de telle sorte que le péché contre nature que l’Église a toujours condamné a été en quelque sorte désavoué par l’évidence des scandales de plus en plus émergents. S’il y a quarante ans, il était horrifiant d’apprendre qu’un prêtre avait abusé d’un petit garçon, depuis quelques années, la chronique nous informe de la descente de la gendarmerie du Vatican dans l’appartement du secrétaire du cardinal Coccopalmiero, dans le palais du Saint-Office, où une fête était organisée par le clergé avec de la drogue et des prostitués. De là, il y aura un pas relativement petit pour légitimer la pédophilie, comme le voudraient certains politiciens : les prémisses faites par la théorisation des prétendus « droits sexuels » des mineurs, l’imposition de l’éducation sexuelle dans les écoles primaires sur recommandation des Nations unies, et les tentatives de faire passer des lois dans les parlements pour abaisser l’âge du consentement vont toutes dans le même sens. Une personne naïve – en supposant qu’il soit encore possible de parler de naïveté – dira que l’Église ne pourra jamais dire qu’elle est favorable à la corruption des enfants, car cela serait en contradiction avec le Magistère catholique ininterrompu. Je me limite à rappeler ce qui a été dit il y a quelques années seulement à propos du soi-disant « mariage » homosexuel – ou de l’ordination des femmes, du célibat ecclésiastique ou de l’abolition de la peine de mort – et ce qui, inversement, est affirmé aujourd’hui en toute impunité, sous les applaudissements du monde entier.

La « filière » McCarrick

Ce qu’il faut noter dans le rapport, ce n’est pas tant ce qu’il contient que ce qu’il passe sous silence et ce qu’il cache sous une montagne de documents et de témoignages, aussi horribles soient-ils. De nombreux journalistes et de nombreux ecclésiastiques étaient au courant de la vie scandaleuse de « l’homme au chapeau rouge », mais ils le considéraient néanmoins comme machiavéliquement utile aux intérêts du Parti Démocrate expression de l’État profond et de l’expression catholique progressiste de l’Église profonde. Comme l’écrivait le « Washingtonian » en 2004 : « Avec un catholique controversé dans la course à la présidence [John Kerry], le cardinal est considéré par beaucoup comme l’homme du Vatican à Washington – et il pourrait jouer un grand rôle dans la sélection du prochain pape » . Un rôle que McCarrick a fièrement revendiqué dans le discours qu’il a prononcé le 11 octobre 2013 à l’université de Villanova, et qui aujourd’hui, avec le cardinal Farrell promu par la nomination de Bergoglio au rôle de Camerlingue de la Sainte Eglise romaine, pourrait se réaliser une fois de plus.

Compte tenu des relations de fidélité qui se sont consolidées entre les membres de la « mafia lavande », il est au moins raisonnable de penser que McCarrick est toujours en mesure d’intervenir dans l’élection du pape, non seulement grâce à son réseau d’amis et de complices, dont certains sont des cardinaux électeurs, mais aussi en jouant un rôle actif dans les procédures du conclave et sa préparation.

Serait-on surpris si, après avoir constaté la fraude électorale lors de l’élection présidentielle aux États-Unis, « quelqu’un » tentait même de manipuler l’élection du Souverain Pontife ? N’oublions pas que, comme l’ont déjà constaté plusieurs partis, lors du quatrième vote du deuxième jour du dernier conclave, une irrégularité est apparue dans le décompte des voix, à laquelle il a été remédié par un nouveau vote, en dérogation aux dispositions de la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis promulguée par Jean-Paul II en 1996.

Il est cependant significatif que, si d’une part McCarrick est désormais évincé de ses fonctions et réside dans une localité secrète (où il peut poursuivre sans être dérangé son activité para-diplomatique au nom de l’État profond et de l’Église profonde sous l’apparence anonyme d’un laïc), d’autre part tous ceux qui ont fait carrière dans l’Église grâce à McCarrick sont toujours à leur place et ont même été promus : toutes les personnes qu’il a favorisées en raison d’un style de vie et d’intentions communes ; tous les maîtres-chanteurs en raison des secrets qu’ils ont appris à connaître grâce à leur position ; tous ceux qui sont prêts à sortir des noms et des circonstances et des dates si quelqu’un ose les toucher. Certains pourraient encore être contraints d’obéir à McCarrick, s’il peut les maintenir sous chantage ou les corrompre avec l’énorme argent dont il dispose, même maintenant qu’il n’est plus prince de l’Église.

La « filière » que ce cardinal a lancée est aujourd’hui capable – comme on le voit – d’interférer et d’œuvrer dans la vie de l’Église et de la société, avec l’avantage d’avoir déchargé les péchés de toute la « mafia lavande » sur un bouc émissaire commode et de pouvoir apparaître aujourd’hui comme étrangère aux allégations d’abus. Mais il suffit de franchir la Porta Angelica pour tomber sur des personnages inavouables, dont certains ont été appelés au Vatican pour les sauver des enquêtes qui les attendaient à l’étranger ; d’autres sont même des habitués de Sainte Marthe ou y exercent des fonctions de direction, consolidant le réseau de connivences et de complicités sous le regard indulgent du Prince. D’autre part, l’accent mis sur le rôle moralisateur de Bergoglio se heurte à la dure réalité que rien n’a jamais vraiment changé derrière les hauts murs Léonins, compte tenu de la protection dont jouissent, entre autres, Peña Parra et Zanchetta.

L’absence de condamnation de la sodomie

Certains commentateurs ont souligné à juste titre un fait décourageant : les crimes pour lesquels McCarrick a été cité à comparaître ne concernent que l’abus de mineurs, tandis que ses relations contre-nature avec des adultes consentants sont tranquillement acceptées et tolérées, comme si les actes immoraux et sacrilèges d’un clerc n’étaient pas à déplorer, mais seulement son imprudence à ne pas avoir su les garder dans le secret du foyer. Cela aussi devra être expliqué par les responsables, surtout en considération de la volonté de plus en plus claire de Bergoglio d’appliquer une approche pastorale laxiste – selon la méthode éprouvée d’Amoris Laetitia – en dérogation à la condamnation morale de la sodomie.

Les coupables et les victimes des scandales

Le paradoxe qui ressort des scandales du clergé est que le dernier souci du cercle magique de Bergoglio est de rendre justice aux victimes, non seulement en les dédommageant (ce qui, d’ailleurs, n’est pas fait par les auteurs mais par les diocèses, en utilisant les biens donnés par les fidèles) mais aussi en punissant les responsables de manière exemplaire. Il faut punir non seulement les délits reconnus comme des crimes pénaux par les lois de l’État, mais aussi les délits moraux, par lesquels des adultes ont été conduits à commettre un péché grave par des ministres sacrés. Qui va guérir les blessures de l’âme, les taches sur la pureté de tant de jeunes, y compris aussi des séminaristes et des prêtres ? En revanche, il semble que ceux qui ont été découverts et exposés à l’exécution publique se considèrent comme de véritables victimes : ils ont le sentiment d’avoir été entravés dans leurs intérêts, leur trafic et leurs intrigues. Par contre, ceux qui ont dénoncé des scandales, qui demandent justice et vérité, sont considérés comme coupables, à commencer par les prêtres qui sont transférés ou privés du soin des âmes parce qu’ils ont osé informer leur évêque des perversions d’un de leurs frères.

La sainte église est victime des crimes de ses ministres

Mais il y a une autre victime complètement innocente de ces scandales : la Sainte Eglise. L’image de l’Épouse du Christ a été ternie, humiliée et discréditée, car ceux qui ont commis ces crimes ont agi en exploitant la confiance placée dans la robe qu’ils portent, en utilisant leur propre rôle de prêtre ou de prélat pour piéger et corrompre les âmes. Parmi les responsables de ce discrédit de l’Église, il y a aussi ceux qui, au Vatican, dans les diocèses, dans les couvents, dans les écoles catholiques et dans les organisations religieuses – nous pensons, par exemple, aux scouts – n’ont pas éradiqué ce fléau dans l’œuf, mais l’ont même caché et nié. Il est désormais évident que cette invasion d’homosexuels et de pervers était planifiée et voulue : ce n’était pas un événement fortuit qui s’est produit uniquement par omission des contrôles, mais plutôt un plan précis d’infiltration systématique de l’Église afin de la démolir de l’intérieur. Et ceux à qui le Seigneur a confié la gouvernance de son Épouse devront en répondre devant Lui.

Mais dans tout cela, nos adversaires oublient que l’Église n’est pas un ensemble de personnes sans visage qui obéissent aveuglément à des mercenaires, mais plutôt un Corps Vivant avec une Tête Divine : Notre Seigneur Jésus-Christ. Penser pouvoir tuer l’Épouse du Christ sans que l’Épouse n’intervienne est une illusion que seul Satan pourrait croire possible. En effet, il se rendra compte que c’est précisément en la crucifiant, en la couvrant de crachats et de coups de fouet comme le Sauveur a été crucifié il y a deux mille ans, qu’il signe sa propre défaite définitive. O mors, ero mors tua: morsus tuus ero, inferne [O mort, je serai ta mort : enfer, je serai ta morsure].

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