Un document de travail de la conférence des évêques italiens (très proche de François) est un concentré de slogans politiquement corrects qui pourrait émaner d’une sous-agence de l’ONU. Il reprend ad nauseam et de façon acritique tous les mots-clés promus par le Pape lui-même, sur la planète, le développement durable, le vivre ensemble, etc., relie le covid au changement climatique et s’aligne sur les « 17 objectifs fixés par les Nations Unies pour 2030 », incluant entre autres le contrôle de la population et la promotion des « nouveaux droits ». Un manifeste d’une pauvreté affligeante, triste emblème des dérives d’une Eglise qui a renoncé à porter son message prophétique (Stefano Fontana)

Le document mondialiste signé par l’Eglise

Stefano Fontana
La NBQ
28 novembre 2020
Ma traduction

Le document de travail de la Semaine sociale des catholiques italiens (21-24 octobre 2021), « La planète que nous espérons. Environnement, travail, avenir, #tuttoèconnesso [Tout est connecté] », relie le Covid-19 au changement climatique induit par l’homme et célèbre les 17 objectifs des Nations unies pour le développement durable liés au contrôle de la population, à la promotion de « nouveaux droits » et à une nouvelle morale religieuse. Mgr Santoro signe ainsi un document rempli de l’idéologie au pouvoir.

Les documents ecclésiaux de ce pontificat ont en commun un répertoire de mots, de concepts et d’arguments qui revient continuellement, toujours le même, avec quelques nouvelles nuances mais qui ne changent pas le tableau d’ensemble.

La chose est en partie compréhensible et s’était produite aussi dans les pontificats précédents. Avec le pape François, il semble toutefois que le « conformisme » – appelons-le ainsi – des documents officiels de l’Église, tant des dicastères vaticans que des conférences épiscopales et souvent jusqu’aux évêques individuels, soit devenu beaucoup plus évident.

C’est pourquoi chacun d’entre nous, avant même de lire tel ou tel document, sait déjà quels en seront les mots clés, quels seront les principaux sujets dont il parlera et quelles évaluations il fera de la situation actuelle.

Il y a quelques jours, le document de travail de la prochaine Semaine sociale des catholiques italiens qui se tiendra à Tarente du 21 au 24 octobre 2021 a été rendu public et portera le titre suivant: « La planète que nous espérons. Environnement, travail, avenir, #tuttoèconnesso ». Il est signé par l’évêque de Tarente et président de la Commission épiscopale pour les affaires sociales et le travail, Mgr Filippo Santoro. Là encore, les mots clés utilisés par le texte sont totalement prévisibles, on parle en effet de culture du gaspillage et des déchets, maison commune, écologie intégrale, tout est lié, nouvel humanisme, bien commun mondial, dette écologique, changement des modes de vie, durabilité, inclusion, style synodal. On n’échappe pas à « génération sociale » ou « économie circulaire » renvoyant aux sociologues et économistes bien connus – toujours eux – qui mettent la main à ces documents. On retrouve les mêmes concepts non seulement dans Laudato si’, dans Querida Amazonia ou dans Fratelli tutti, mais aussi, par copier-coller, dans d’innombrables documents de moindre tonalité, comme celui-ci, de la Commission sur les problèmes sociaux et le travail.

Les mots, comme nous le savons, renvoient aux idées. Autrement dit cette ritournelle de mots et d’images dit qu’il y a un scénario, quelques concepts de base liés entre eux qui sont appliqués de manière standardisée et mécanique, comme dans une chaîne de montage [ndt: c’est la variante cléricale du « pipotron« ]. Tout cela affaiblit la richesse de la pensée, car la répétition des formules ne permet pas beaucoup d’approfondissement et en effet, peut-être jamais auparavant les documents du Magistère n’ont été aussi pauvres qu’aujourd’hui. Des documents prévisibles signifient des documents médiocres et mal conçus.

Par exemple, dans le document de travail pour la prochaine semaine sociale, on assume de façon acritique la vision de la pandémie du Covid 19, désormais accréditée dans l’Église, et devenue un amas de slogans. On y dit qu’à la suite du Coronavirus, nous avons réalisé que nous sommes dans la même barque, que nous devons tous travailler ensemble, que nous avons besoin d’un nouvel humanisme planétaire, que nous ne devons pas perdre l’occasion de changer de mode de vie. Les choses habituelles.

Si ensuite on analyse un peu mieux, on s’aperçoit que ce sont les mêmes slogans des puissants du monde qui voudraient réorganiser (réinitialiser / reset, comme on dit aujourd’hui) la vie des hommes sur cette terre, avec une vision centraliste et globale qui saisit l’opportunité du Covid. Il n’y a, dans le document de la Semaine sociale, aucune analyse critique sur l’origine de la pandémie, sur sa gestion par le pouvoir politique et scientifique, sur les aspects totalitaires que sa gouvernance a montrés très clairement et pourrait exprimer encore plus à l’avenir.

Un autre point de vue stéréotypé est le lien entre le Covid-19, le changement climatique induit par l’homme et la dégradation de l’environnement. Il n’y a pas de corrélation entre les trois éléments, pourtant le document les relie. L’épidémie n’est pas due au changement climatique et n’en est pas la cause. Il pourrait y avoir une relation entre le changement climatique et la dégradation de l’environnement si l’homme en était responsable, mais comme l’a récemment montré le Rapport de l’Observatoire du Cardinal Van Thuân, il n’y a pas de raisons sérieuses de soutenir que le changement climatique est produit par l’activité humaine.

Quant à la dégradation de l’environnement, il est trop facile de l’attribuer à « l’intervention humaine dans la nature » , car cette même intervention a aussi produit des améliorations de la vie et des techniques qui permettent de réduire ou d’éviter la dégradation. Mais là encore, ces distorsions de scénario vont de pair avec les nouveaux centres de pouvoir des énergies renouvelables et de la finance verte, sans parler des courants qui font leur un écologisme idéologique et extrême.

Un troisième exemple est la célébration, dans le document, des 17 objectifs de développement durable fixés par les Nations unies pour 2030 (n° 17). Il n’y a aucune raison pour que ces objectifs soient repris par l’Église et le document de l’évêque Santoro se trompe lourdement sur le sujet. Ces objectifs comprennent aussi le contrôle de la population, la promotion mondiale de « nouveaux droits », le changement de la morale religieuse sur ces points, et la transition vers une société mondiale de tolérance pour la nouvelle morale unifiée. Là encore, la prise de position est en faveur des centres de pouvoir qui veulent une société ouverte et mondialiste.

Enfin, l’Union européenne. Le document de Santoro vise à utiliser pleinement le Fonds de relance (Recovery Fund), à voir comme une grande opportunité pour l’Italie de s’engager sur un nouveau chemin vers des modes de vie différents de ceux du passé. Il n’y a aucune analyse des dangers de cette dette pour l’avenir économique et politique de notre nation.

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