… dans tous les pays d’Europe (y compris le RU… ). Nous y sommes enfin – et le calendrier confirme pas mal de choses qu’on pressentait depuis des mois. Voilà comment cela va se passer en Italie. A peu près la même chose qu’en France , à un ou deux petits détails près (par exemple, il n’est pas prévu de commencer par les maisons de retraite) ce qui laisse songeur quant à la souveraineté des pays et la marge de latitude des « dirigeants ». Les précisions, et les doutes, du docteur Gulisano.

Vaccins, le gouvernement est pressé, mais il n’y a aucune certitude d’efficacité.

Dr Paolo Gulisano
La NBQ
7 décembre 2020
Ma traduction

Le gouvernement italien a publié le plan stratégique pour les vaccinations anti-covid qui commenceront en janvier, en commençant par le personnel de santé. Mais le document révèle aussi la désorganisation dans la gestion de la pandémie, ainsi que l’indifférence absolue à l’égard des possibilités de thérapies curatives. Elle soulève également de nombreux doutes quant à l’efficacité réelle des vaccins.

Le gouvernement italien a publié le plan stratégique pour les vaccinations anti-covid qui débuteront en janvier. La machine organisationnelle est donc en mouvement, et même elle avance à grande vitesse. Le document signé par la présidence du Conseil des ministres, le ministère de la santé, l’Istituto Superiore di Sanità et l’AIFA (Agence italienne du médicamen) est intitulé : Vaccination anti-SARS-CoV-2/COVID-19 PLAN STRATEGIQUE – Eléments de préparation et de mise en œuvre de la stratégie de vaccination.

Il s’agit donc d’un document organisationnel, et c’est sans aucun doute une nouveauté spectaculaire. Depuis février dernier, en effet, le gouvernement en place n’avait jamais pourvu à un plan organisationnel pour faire face efficacement à l’épidémie : aucune réorganisation de la Médecine Territoriale [médecins de ville] pour améliorer les soins à domicile des malades du covid, qui est pourtant la pierre angulaire d’une stratégie pour contenir l’épidémie, et surtout qui est le moyen le plus efficace d’apporter une aide aux malades; il n’a pas prédisposé de directives pharmacologiques tenant compte des preuves cliniques, il n’a pas préparé de plan pour mettre en place le nombre de lits dans les hôpitaux, malgré les demandes presque désespérées de l’ancien chef de la Protection Civile Guido Bertolaso; il n’a pas mis en œuvre de stratégie préventive contre cette « deuxième vague » qui était pourtant annoncée depuis l’été.


Nous savons que les seules initiatives concrètes du gouvernement ont été la fermeture progressive des activités, le « lockdown« .

Aujourd’hui, par contre, pour les vaccinations, une formidable machine de guerre est prête, détaillée par le document du gouvernement. Lequel présente quelques déclarations vraiment remarquables, qui représentent bien la vision que les institutions ont du problème de l’épidémie. Dans un passage, par exemple, voilà ce qu’on peut lire: « La pandémie provoquée par le Sars-Cov2, en plus d’avoir provoqué une charge élevée de maladies et de décès, a intuitivement eu des répercussions économiques directes et indirectes, non seulement sur la Santé, mais aussi sur la société et les secteurs économico-productifs en Italie et dans le reste du monde ».

Intuitivement, écrivent-ils. La ruine de l’économie d’un des plus importants pays européens comme phénomène « intuitif ». Élémentaire, mon cher Watson. Un phénomène qui pouvait être évité en relâchant l’emprise de la coercition et en investissant dans les thérapies, les médecins, les structures de santé.

Mais voici maintenant la solution tant attendue: la vaccination. Une solution – dit le gouvernement – que nous ne nous sommes pas donnée. Comme on disait dans le temps: « c’est l’Europe qui nous le demande ». En effet, le 17 juin 2020, la Commission européenne a présenté une stratégie commune « pour accélérer le développement, la production et la diffusion de vaccins efficaces et sûrs contre l’infection (SRAS-CoV-2) et/ou la maladie (COVID-19) ». En bref, comme dans un roman policier mal écrit, la fin était connue depuis longtemps. Et maintenant, on doit rapidement passer aux derniers chapitres de l’histoire.

Le plan stratégique nous rappelle que « la littérature scientifique a démontré combien le bénéfice net de la distanciation sociale intermittente peut être négatif d’un point de vue macroéconomique, en particulier lorsque les pertes sont persistantes dans le temps ».

Là encore, la découverte que toutes les familles en difficulté ont sous les yeux chaque jour, même sans feuilleter la « littérature scientifique ».

Le plan stratégique révèle que l’Italie, par l’intermédiaire du ministère de la santé, a suivi dès le début les phases qui ont conduit à la mise au point des vaccins. Dès qu’a été communiqué – par les principaux laboratoires producteurs – la mise en route du développement des candidats vaccins, le ministère italien de la santé a jugé bon d’entamer des pourparlers avec d’autres partenaires européens, afin de procéder conjointement à des négociations qui puissent garantir la disponibilité d’un nombre de doses nécessaires à la vaccination des citoyens des pays concernés et de l’ensemble de l’Union européenne.

La Commission européenne et les États membres ont ensuite signé un accord en vertu duquel les négociations avec les fabricants ont été confiées exclusivement à la Commission, flanquée d’un groupe de sept négociateurs représentant les États membres (dont un Italien), et d’un comité directeur qui prend les décisions finales, avec des représentants de tous les États membres. Les négociations entamées ont porté sur un groupe de sociétés développant des vaccins avec différentes technologies.
Les négociations ont déjà abouti à la signature de plusieurs accords et l’Union européenne, à l’heure actuelle, a déjà obtenu environ 1,3 milliard de doses de la part de diverses entreprises. Ces doses seront distribuées aux États membres en proportion du nombre de leurs populations. La situation d’urgence, selon le plan stratégique, a rendu nécessaire « l’utilisation de procédures totalement innovantes ». Nous parlons d’études ici précliniques et d’études cliniques de phase I, II et III, qui ont été réalisées d’une manière que le document définit comme « innovante » mais qu’il serait peut-être plus correct de définir, toujours avec un euphémisme, « inhabituelle ».

En tout cas, le gouvernement a déjà préparé l’achat de millions de doses de différents vaccins. Nous aurons non seulement le désormais célèbre Pfeizer-BT, mais aussi les vaccins d’Astra Zeneca, J&J, Sanofi/GSK, Curevac, Moderna.

Le document passe ensuite au point crucial de l’organisation : qui allons-nous commencer à vacciner ? On nous dit que « l’élaboration de recommandations sur les groupes cibles à vacciner sera inspirée par les valeurs et les principes d’équité, de réciprocité, de légitimité, de protection, de promotion de la santé et du bien-être, sur lesquels doit se fonder la stratégie de vaccination ».
En bref, il s’agira d’un vaccin démocratique et politiquement correct. Cependant, il y a des priorités à respecter. Ceux qui sont impatients de sauver leur vie avec le vaccin devront faire la queue de manière disciplinée pour attendre leur tour. En fait, la première chose à faire est de commencer par le personnel médical. Et ici, le plan stratégique révèle un fait très important : « Actuellement, l’Italie est dans la phase de transmission soutenue en communauté, donc les premières indications se réfèrent à cette situation épidémiologique ». 

La transmission du virus est de type communautaire. Comme les milieux sanitaires. Ce qui confirme une fois de plus que la prévention des hospitalisations par les soins à domicile est la véritable solution au problème. Mais la stratégie décrite dans le plan stratégique ne veut rien savoir des thérapies. « La stratégie de santé publique pour cette phase sera initialement axée sur la réduction directe de la morbidité et de la mortalité et sur le maintien des services essentiels les plus critiques ». Comment ? Par la vaccination des travailleurs de la santé. « Par la suite » – poursuit le document du gouvernement -, « au cas où un ou plusieurs vaccins s’avèrent capables de prévenir l’infection, l’attention se portera également sur la réduction de la transmission afin de diminuer encore la charge de morbidité et les conséquences sociales et économiques ».

Au cas où. Une certitude scientifique granitique. La médecine fondée sur des Preuves.

De toute façon, une fois que les travailleurs sanitaires et sociomédicaux auront été vaccinés, on passera au reste de la population, en commençant par les personnes âgées, les plus de 80 ans, en remontant. Mais il faudra aussi penser aux porteurs de maladies chroniques, et au personnel des autres services essentiels. Le gouvernement garantit que tout sera fait, avec un déploiement de forces jamais vu auparavant. Car, nous dit-on, « le bénéfice net de la vaccination de la population diminue si l’introduction de la vaccination est retardée ».

Ou peut-être devons-nous nous dépêcher avant que l’épidémie ne s’épuise d’elle-même.

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