Voilà ce que nous sommes devenus (avec notre consentement, hélas) depuis aujourd’hui 9 mois (c’était le début du premier confinement), à coup d’annonces, de décrets, de mesures, de contre-mesures, d’informations contradictoires, d’injonctions, de mises en demeure, de menaces, sans oublier la piqûre de rappel quotidienne des chiffres de la terreur. Et le plus terrible, c’est que TOUS nos voisins sont logés à la même enseigne (autrement dit les comparaisons du début ne valent plus rien). Bref, QUI décide? Et sommes-nous en train de devenir fous? Comme d’habitude, se référant à la situation en Italie, Riccardo Cascioli met en plein dans le mille… C’est exactement la même chose chez nous.

Tout doucement, dans cette confusion et dans l’attente permanente de nouvelles mesures, la résistance s’affaiblit et de plus en plus de gens se contentent des graines jetées par les maîtres, de ces concessions temporaires pour faire des courses ou se promener, et peut-être de quelques pièces de monnaie à dépenser.

Lockdown, voilà comment nous sommes devenus des poulets d’élevage

Riccardo Cascioli
La NBQ
15 décembre 2020
Ma traduction

Les politiques se scandalisent de la foule qui a déambulé dans les villes durant le week-end: mais si on ne laisse que quelques jours pour sortir et que dans le même temps, on encourage les achats dans les magasins, à quoi d’autre peut-on s’attendre ? La vérité est que nous assistons à un crescendo de despotisme qui nous fait tous remettre notre liberté aux mains de l’État.

Mais à quoi s’attendaient-ils ? Ils ferment des régions entières pendant un mois, rouvrent une fenêtre de dix jours pour préparer les fêtes de Noël, annonçant déjà une fermeture plus dure, et après, ils se scandalisent si, dès que cette fenêtre s’ouvre, les gens sortent et vont au restaurant ou font des achats. Et maintenant, après avoir craché leur mépris pour le peuple, ils se préparent à décréter un lockdown encore plus dur pour la période de Noël. Et, bien sûr, à faire porter aux citoyens la responsabilité d’une éventuelle résurgence de la pandémie de Covid.

Pire encore : ils ont inventé un mécanisme pervers, le cashback, c’est-à-dire la possibilité de se faire rembourser 10% des dépenses effectuées dans les magasins (sauf ceux en ligne); ils donnent quelques jours pour les achats et ensuite ils vous traitent comme un délinquant si vous essayez d’aller faire des courses qu’ils vous ont eux-mêmes poussés à faire. A l’instar de la prime de vacances offerte en été, sauf à accuser à l’époque de la soi-disant « deuxième vague » d’octobre ceux qui étaient partis en vacances.

Pour compléter le tableau, la majorité au gouvernement et l’opposition semblent aller bras dessus bras dessous dans ce théâtre de l’absurde. S’il y a des différences, ce ne sont que des « variations timides et modestes ».

Et ainsi de suite, à coups de DPCM [décrets du premier ministre…]: avec des anticipations contradictoires qui durent quelques jours et puis, une fois signées, d’autres jours de discussions et d’autres anticipations sur la façon dont elles seront modifiées. Une folie qui est désormais devenue notre quotidien, la marque d’un gouvernement et d’une classe politique marqués par l’incompétence et l’incapacité. Face à l’urgence provoquée par le Covid, ils n’ont rien fait au cours de ces dix mois pour donner une réponse sanitaire, seulement comment et quand enfermer les citoyens à la maison. Et quelques menus cadeaux pour que les gens se sentent bien : le bonus scooters et vélos, la prime de vacances, un peu d’argent pour la TVA, maintenant le cashback. Des miettes pour nous faire rester sagement en cage, pour nous faire remettre notre liberté à l’État. Et celui qui s’y oppose: négationniste, conspirateur, qu’on le mette à l’écart.

La question qui se pose ici n’est pas la gravité de la pandémie, mais la manière d’y faire face. Il existe un moyen qui, tout en résolvant le problème, respecte la dignité de la personne: mettre en sûreté le personnel médical et paramédical; renforcer les structures sanitaires et la médecine territoriale; étudier le virus; rechercher et tester des remèdes et les mettre à la disposition de tous; prendre toutes les précautions, y compris des mesures restrictives (isolement des foyers, protection des personnes les plus vulnérables, etc.) mais limitées dans le temps et dans l’espace, car on ne peut pas bloquer indéfiniment une nation entière à cause d’un virus qui a concerné 3% de la population depuis février (et sur ces 3%, la grande majorité était asymptomatique).

Et il y a au contraire une manière qui – par incapacité ou par idéologie – profite du Coronavirus pour étendre le pouvoir de l’État et dégrader les citoyens en sujets, totalement dépendants du pouvoir central. C’est la voie choisie par l’Italie, et ce à quoi nous assistons ces jours-ci – s’il ne s’agit pas d’un cas grave de schizophrénie nécessitant un internement psychiatrique [TSO: Trattamento Sanitario Obligatorio] immédiat – n’est qu’un exercice de despotisme: fermer ; ouvrir ; refermer; ouvrir un peu; ne pas voyager; oui, on peut voyager, mais seulement quelques kilomètres ; seulement six personnes dans la maison ; non, peut-être même dix si nous sommes tous parents par le sang ; et ainsi de suite dans une succession d’ordres et de contre-ordres à nous faire perdre la tête.

Mais tout doucement, dans cette confusion et dans l’attente permanente de nouvelles mesures, la résistance s’affaiblit et de plus en plus de gens se contentent des graines jetées par les maîtres, de ces concessions temporaires pour faire des courses ou se promener, et peut-être de quelques pièces de monnaie à dépenser.

Le résultat est qu’il y a tout un pays prisonnier, avec des simples citoyens qui s’accusent mutuellement de la progression du virus (la faute de ceux qui sont partis en vacances, de ceux qui sont allés faire des courses, de ceux qui veulent aller à la messe, de ceux qui ont baissé leur masque, de ceux qui ne peuvent pas renoncer à leur liberté), tout comme les poulets de ferme qui se picorent entre eux parce qu’ils ne peuvent pas sortir de leur cage. Et le pouvoir se renforce, alors que nous attendons, anxieux, la prochaine distribution de graines.

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