Il n’y a pas si longtemps, le doute pouvait venir à l’esprit que l’appel dramatique de Mgr Vigano, identifiant dans les évènements que nous vivons (« défaite » de Trump, covid, great Reset) une bataille aux dimensions apocalyptiques entre les enfants des ténèbres et les fils de la Lumière était le fruit d’un esprit irrationnel adepte des thèses complotistes. Aujourd’hui, ce doute devient de plus en plus une certitude – mais dans le sens opposé. Une nouvelle preuve en est donné avec l’approbation par le parlement argentin d’une loi libéralisant l’avortement, sous les applaudissements hystériques de l’ensemble des médias (faisant état de « scènes de liesse » dans les rues) et la joie obscène des pro-avortements. Sur le blog de Marco Tosatti, la mise au point de l’argentin José Arturo Quarracino, qui dénonce une loi inique contraire à la constitution, et, une fois de plus la réserve complice de l’Eglise.

L’avortement en Argentine. Le Sénat approuve, tout le pouvoir tombe aux mains du clan Rockefeller

José Arturo Quarracino nous a envoyé cet article sur l’approbation par le Sénat argentin du projet de loi visant à établir l’avortement légal dans le pays ; malgré les manifestations populaires massives contre ce dernier, et le fait que 60% de la population était contre. Bonne lecture.

Marco Tosatti


Tôt dans la matinée du mercredi 30 décembre, le Sénat national a approuvé le projet de légalisation de l’avortement en Argentine, à travers une véritable bouffonnerie juridique basée sur un droit inexistant, donc nul : celui de la femme de tuer son enfant avant la naissance. Il s’agit d’un droit qui n’est ni établi ni consacré dans aucune loi nationale ou internationale.

De ce « droit » inventé de tuer son propre enfant, le projet de loi déduit que l’avortement est alors une question de santé publique, car son exercice met en danger la santé de chacun, que l’État doit sauvegarder. C’est cette conception de l’avortement comme question de santé qui articule tout le texte approuvé, une conception qui a constitué le cheval de bataille du président pour justifier son intention de légaliser l’avortement (« l’avortement est une question de santé publique »), de son secrétaire de la présidence, l’avocate Vilma Ibarra, de son ministre de la santé, Ginés González García, de plusieurs ministres du cabinet national, et de la majorité des députés et sénateurs qui ont soutenu le projet.

Mais cette articulation nécessitait une procédure : éliminer du texte réglementaire toute référence et mention des enfants à naître, une élimination textuelle qui a été ponctuellement réalisée, puisqu’ils ne sont pas mentionnés ne serait-ce qu’une fois. C’est cette disparition textuelle qui justifie la disparition pratique à exercer avec l’avortement, c’est-à-dire la disparition forcée de l’enfant à naître, sans aucune défense possible: si la femme veut tuer « ce qui est » dans son ventre, la décision est exécutée sommairement, dans un délai maximum de 10 jours.

Ainsi, les enfants à naître en Argentine deviennent le seul groupe démographique qui a le « droit » d’être légalement tué, bien qu’il n’ait commis aucun crime. Désormais, un tueur en série, un violeur, des meurtriers de toutes sortes et de toutes couleurs sont maintenus en vie, mais les enfants à naître peuvent être tués, avec une véritable peine de mort que la Constitution argentine interdit expressément.

En d’autres termes, le projet de loi adopté viole clairement et indéniablement la Constitution nationale argentine.

Mais en outre, son fondement « sanitaire » n’a pas été créée ou inventée par le gouvernement, qui se dit progressiste, « national et populaire », etc., mais simplement copiée, puisque, comme nous l’avons dit à plusieurs reprises, elle a été inventée en 1972 par John Davison Rockefeller III, dans son plan global de contrôle des naissances pour les États-Unis, à la demande du président de l’époque Richard Nixon : « […] la contraception est la méthode de choix pour prévenir une naissance non désirée. Nous pensons que l’avortement ne doit pas être considéré comme un substitut au contrôle des naissances, mais plutôt comme un élément d’un système global de soins de santé maternelle et infantile ».

Une curieuse façon de prendre soin de la santé des enfants en les tuant (????).

En d’autres termes, la loi sanctionnée n’est pas une loi progressiste née et développée par le duo Alberto Fernández-Cristina Fernández de Kirchner, mais une loi basée sur l’idéologie anti-nataliste et génocidaire du pouvoir financier mondial que représente la famille Rockefeller.

Ainsi, la conception abortiste de la ploutocratie anglo-saxonne devient le principe d’une loi de « démocratie » gouvernée par les progressistes kirchneristes au pouvoir.

De cette façon, la domination économique exercée par le clan Rockefeller à travers le Conseil des Amériques créé par David Rockefeller en 1965 est renforcée par l’institutionnalisation juridique de sa conception antinataliste et abortiste dans la législation argentine. L’économie argentine est déjà détenue par la famille ploutocratique anglo-américaine, aujourd’hui une législation permettant la peine de mort prénatale – sans cause, sans procès et sans condamnation – également.

En bref, le gouvernement Alberto Fernández-Cristina Fernández de Kirchner fait son « cadeau de Noël » à la famille Rockefeller, consolidant ainsi sa domination coloniale sur la nation argentine, au nom d’un gouvernement « progressiste, national, populaire et féministe ».

Dans ce contexte d’engagement, il convient de noter la réaction décidée d’une grande partie du peuple argentin qui, pendant un mois, est descendue dans les rues des principales villes des provinces argentines et dans la ville de Buenos Aires pour rejeter le projet d’avortement, à une écrasante majorité. Différents sondages d’opinion réalisés par différentes sociétés de conseil ont montré que plus de 60 % de la population argentine rejette viscéralement l’avortement comme un droit, un chiffre qui atteint 85 % dans certaines villes et régions.

Malgré cette opposition populaire, le gouvernement argentin a réussi à atteindre son objectif abortiste, car il a notamment trouvé très fonctionnelle et favorable l’attitude passive, complaisante et silencieuse de la hiérarchie catholique, tant nationale que vaticane. Pendant un an, elle a maintenu un silence quasi absolu, interrompu seulement ces dernières semaines par des déclarations qui semblaient plus destinées à montrer une légère opposition au projet avorteur qu’à s’y opposer réellement, ou à maintenir directement un silence absolu dans le Message papal de Noël urbi orbi.

Même s’il est vrai que les 28 et 29, il y a eu des déclarations de certains évêques argentins, ainsi que de Mgr Marcelo Sánchez Sorondo et du pape Bergoglio lui-même, mais alors que les jeux étaient déjà faits.

Mais ce qui est frappant, c’est le silence absolu des évêques et des prêtres dits « villeros » [des rues], à l’exception du père José De Paola, qui s’était déjà prononcé en 2018 et aussi ces derniers mois en faveur de la vie des êtres humains naissants, mais dans la solitude sacerdotale la plus absolue, par rapport à ses confrères et aux évêques du pays.

Le 25 mars de cette année, dans les premiers jours du confinement ordonné par le gouvernement face à la pandémie de Covid-19, l’évêque « paesano » de l’archidiocèse de Buenos Aires, Monseigneur Gustavo Carrara, et les prêtres « paesano » José María « Pepe » Di Paola, Juan Isasmendi, Nicolás Angelotti, Eduardo Drablle, Carlos « Charly » Olivera et Lorenzo « Toto » de Vedia ont rencontré le président Alberto Fernández. Lors de cette rencontre, les prêtres ont offert la collaboration de l’Église pour relever les défis de l’aide sociale dont ont besoin les segments les plus vulnérables de la population desservie par le clergé susmentionné. A la fin de la rencontre, ils ont prié un Notre Père avec le Président.

Mais inexplicablement, à partir du moment où le président argentin a envoyé la proposition de loi sur l’avortement au Congrès le 17 novembre, aucun des prêtres susmentionnés – à l’exception du père De Paola – ni l’évêque Carrara n’en ont parlé. La question se pose alors : quel est l’engagement politique, et peut-être financier, des prélats auprès des autorités gouvernementales, en particulier auprès de la vice-présidente Cristina Kirchner? Pourquoi ce silence absolu ? Leur relation politique avec la vice-président pro-avortement est-elle plus forte que leur sacerdoce ? Quel est le coût de leur silence ? En tout cas, il faudrait qu’ils expliquent au peuple argentin et au troupeau qu’ils servent pourquoi ils se sont tus face à l’avancée de cette loi anticonstitutionnelle et génocidaire, anti-nationale et anti-chrétienne.

Avec la légalisation sanctionnée, le peuple argentin sera obligé de faire face en profondeur à l’offensive criminelle promue par l’impérialisme international abortif au profit de la ploutocratie financière internationale qui cherchera à établir le génocide prénatal comme base et fondement de la société argentine.

José Arturo Quarracino

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