La bataille en cours marque un changement d’époque, et Donald Trump, en s’opposant au rouleau compresseur de la mondialisation et des « pouvoirs forts » qui l’incarnent, en a lourdement payé le prix: ce qui est en jeu ce n’est pas seulement, et même, pas principalement, les intérêts économiques (ce que beaucoup de gens, fils d’une époque où l’argent est tout – rappelons-nous la fameuse phrase d’un conseiller de Bill Clinton lors de la campagne présidentielle de 1992 « it’s the économy, stupid » -, ont beaucoup de mal à concevoir), mais surtout nos âmes. En réalité, les architectes de la mondialisation galopante mènent une guerre essentiellement ‘spirituelle’. Formidable analyse de Francesco Toscano, journaliste, président du parti Vox Italia (né en 2019 après l’implosion de la coalition 5 étoiles- Ligue du Nord), ici invité d’AM Valli.

Beaucoup pensent que la bataille actuelle, dont aujourd’hui les États-Unis sont objectivement l’épicentre, est liée à des raisons purement économiques, c’est-à-dire en quelque sorte fille de la cupidité et de l’avidité des oligarchies habituelles qui n’en ont jamais assez.

Je ne suis pas du tout convaincu de la validité d’une telle analyse.

La bataille en cours marque une époque, et concerne non seulement et non pas tant l’économie que nos âmes elles-mêmes

Avec Vox Italia TV, Francesco Toscano est désormais une voix incontournable pour tous ceux qui ressentent le besoin de connaître et d’interpréter la réalité actuelle sans utiliser les lunettes du politiquement correct, imposées par les maîtres du récit dominant.
(AMV)

A gauche, Francesco Toscano

Nous vivons à une époque très particulière, caractérisée par la prédominance de la suggestion sur la logique, par la prévalence de la force hypnotique sur toute forme de bon sens basique. Toutes les valeurs sont inversées, les lâches et les timbrés sont continuellement transfigurés dans les médias en exemples de vertu, tandis que ceux qui conservent encore un esprit critique sont unanimement montrés du doigt comme étant des untori et des ennemis potentiels du bien public ; insultés de façon endémique par des personnages sans aucune profondeur culturelle embauchés comme « démolisseurs finaux » par un système d’information qui prétend créer la réalité au lieu de simplement la raconter ou, à la limite, de l’interpréter.

Le système infernal qui supervise ce monstre appelé mondialisation est aussi mielleux et hypocrite dans sa forme qu’il est violent et totalitaire dans son fond. Traduction plastique et précise des intuitions orwelliennes qui confiaient l’accomplissement des actes les plus vils à un ministère appelé avec dérision « de l’Amour ».

Beaucoup pensent que la bataille actuelle, dont aujourd’hui les États-Unis sont objectivement l’épicentre, est liée à des raisons purement économiques, c’est-à-dire en quelque sorte fille de la cupidité et de l’avidité des oligarchies habituelles qui n’en ont jamais assez. Je ne suis pas du tout convaincu de la validité d’une telle analyse. Ne vous méprenez pas, cependant. Je sais parfaitement, selon les mots de Victor Hugo, que « le paradis des riches est fait de l’enfer des pauvres ». Je n’aurais donc jamais imaginé utiliser le terme « philanthropes » sans sourire pour définir des gens comme Soros, Gates ou Buffet. Je ne dis pas que l’attachement à l’argent n’est pas un ressort puissant qui conduit ces hommes à planifier n’importe quel type d’opération, même la plus dénuée de scrupules, au détriment de qui que ce soit. Je dis simplement plus et pire. Ces hommes, en contrôlant efficacement les leviers qui déterminent la « création » (et non la « distribution ») de l’argent, n’ont plus besoin de poursuivre une lutte de classe qu’ils ont déjà largement gagnée. Nous vivons, disent les experts, dans un régime de « fiat money » (l’argent se crée à partir de rien), une image qui rappelle, ce n’est pas un hasard, le « fiat lux » de mémoire biblique. Pourquoi dis-je cela ? Parce que les « architectes » de la mondialisation galopante mènent en fait une guerre essentiellement « spirituelle », frappant les gens au cœur après avoir vidé leur portefeuille. Une guerre qui entend finalement reprogrammer à partir des bases l’être humain, recalibré selon les diktats d’une modernité qui nous veut neutre, isolé, incapable de relations interpersonnelles et dépourvu de sentiments et d’idéaux forts. Leur rêve est de donner naissance à une société transhumaine et robotisée, pacifiée dans la seule mesure où elle est vidée et inconsciente. Une société tristement similaire à celle imaginée par Aldous Huxley dans Le Meilleur des Mondes.

Mais cette guerre spirituelle, nous ne pouvons pas la mener en compagnie de l’Église de Bergoglio, qui est désormais clairement engagée à soutenir la domination des pires. Donald Trump est peut-être le seul dirigeant politique d’un certain poids qui tente d’aborder les questions précitées avec courage et clarté. L’un des rares chefs d’État qui n’a pas intériorisé et véhiculé le récit terroriste sur le Covid qui sert clairement des intérêts néfastes et dissimulés.

Trump en paie le prix. Raillé en permanence par les médias mainstream et à présent même censuré par presque tous les principaux réseaux sociaux. Et pourtant, en Amérique, la partie n’est pas encore terminée, n’en déplaise aux progressistes qui font l’éloge de Biden comme s’il était vraiment un homme d’État et non un politicien médiocre. Dans un certain sens, la bataille entre Trump et Biden rappelle l’affrontement entre Constantin et Maxence en 312 après J.-C. [*], une bataille faisant date, destinée à avoir des répercussions durables non seulement en Occident, mais dans le monde entier.

Il importe peu de noter que Trump n’est peut-être pas la personnification du chrétien parfait : Constantin non plus. L’intervention de Dieu dans l’Histoire suit une logique que l’esprit humain ne peut pas pénétrer (tout comme « on ne peut pas vider la mer avec une petite cuillère », disait Saint Augustin). Il ne reste donc plus qu’à continuer à faire tout notre possible, chaque jour et avec courage, pour éviter que le mal absolu du « politiquement correct » n’impose définitivement sa volonté.

La force « katechonique » de l’Église de Rome ayant été affaiblie avec le pontife actuel, il appartient maintenant aux hommes de bonne volonté de faire plus et mieux jour après jour. Sans même se demander quand et si les résultats escomptés viendront. Notamment parce qu’il est écrit : « Ne craignez pas la tribulation, c’est par le feu que l’or est mis à l’épreuve ».

Francesco Toscano

(*) (Ndt) Le 28 octobre 312, Constantin bat son rival Maxence au Pont Milvius, sur le Tibre, à la sortie de Rome.
Cette bataille entre les deux prétendants à l’empire va s’inscrire dans les mémoires en raison moins de son aspect militaire que de son aspect symbolique : pour la première fois, en effet, le futur empereur Constantin le Grand révèle son empathie pour la religion chrétienne, bien que celle-ci soit encore très minoritaire autour de la Méditerranée.
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(https://www.herodote.net/28_octobre_312-evenement-3121028.php)

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