A l’instar de Super Joe (Biden), le Pape légifère à tout va – à coup de motu proprio. Depuis son élection, il en a publié 42, dont trois au cours du dernier mois (par comparaison, durant ses 8 ans de Pontificat, Benoît XVI en a promulgué 12!): après ceux sur la transparence dans la gestion des finances du Vatican, et les dépenses du personnel, le dernier, en date du 30 avril, concerne « les organismes judiciaires de l’Etat de la Cité du Vatican ». Que signifie cette frénésie législative? Le commentaire (pas vraiment tendre) de Mgr Vigano.

Réforme démocratique? Non, autocratique

Hier, 30 avril, François a publié un nouveau motu proprio. La mesure, qui introduit des changements en matière de compétence des organes judiciaires de l’État de la Cité du Vatican, abroge la norme de l’ordre judiciaire du Vatican en vertu de laquelle seule la Cassation, avec le consentement préalable du pontife lui-même, pouvait juger les évêques et les cardinaux en matière pénale. Ainsi, désormais, au nom de « l’égalité entre tous les membres de l’Église et de leur égale dignité et position, sans privilèges », les cardinaux et les évêques accusés de délits pénaux par les magistrats du Vatican, s’ils sont envoyés en procès, seront jugés par le Tribunal de l’État de la Cité du Vatican comme tous les autres et non par une Cour de cassation présidée par un cardinal.
Sur la mesure, voici le commentaire que m’a envoyé Mgr Carlo Maria Viganò.

Selon la énième mesure, promulguée par celui qui gouverne collégialement et synodalement à coup de motu proprio, les cardinaux de la Sainte Église romaine pourront être soumis à un procès et être jugés par des laïcs.
Il est inutile de chercher une justification aux décisions improvisées de Bergoglio, qui a déjà infiltré dans les dicastères romains et le synode des évêques pas mal de laïcs, ou du moins de religieux non cléricaux, au nom de la synodalité, de la démocratisation et de l’égalité de genre.
Il est tout aussi inutile de faire appel au Code de droit canonique, auquel le Pontife romain peut déroger à volonté.
Il est inutile de déplorer la subversion hiérarchique qui permet à un membre de l’Église apprenante (Chiesa discente) de juger un membre de l’Église enseignante (Chiesa docente).

Ceux qui croient que les normes et les réformes bergogliennes sont motivées par des intentions justes et ont pour but le bien du corps ecclésial sont à côté de la plaque. Si l’on a seulement l’honnêteté intellectuelle de reconnaître que le but de ces innovations est la démolition de l’Église catholique et la centralisation tyrannique du pouvoir, on comprend leur parfaite cohérence et efficacité. Soumettre les prélats à un tribunal composé de laïcs, nommés par le premier locataire de Sainte Marthe, c’est retirer la juridiction aux pasteurs et la concentrer dans une seule entité, laissant l’apparence de démocratie, de collégialité et d’implication des laïcs dans le gouvernement de l’Église. Un paradoxe astucieux : Bergoglio impose des réformes apparemment démocratiques qui répugnent à la constitution monarchique de l’Église du Christ, dans le seul but réel de diviser et de se réapproprier tout le pouvoir qu’il prétend vouloir combattre. Un mouvement de centralisation pour pouvoir punir ou absoudre qui il veut à volonté, s’assurer de la servilité des courtisans et promouvoir une curie de flatteurs, corrompus et soumis au chantage.

Omne regnum divisum contra se desolabitur: et omnis civitas vel domus divisa contra se, non stabit (Mt 12, 25) [«Tout royaume divisé contre lui-même est dévasté et toute ville ou maison divisée contre elle-même ne résistera pas»].

+ CMV

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