Après la « bénédiction » aux unions homosexuelles et la fausse messe célébrées par des militantes excitées déguisées en prêtres avec des soutanes sorties tout droit d’un magasin de farces et attrapes, devant la statue d’une Sainte Vierge (?) punk affublée d’un jeans taille basse et coiffée d’une crête, c’est au tour de l’intercommunion, pourtant très strictement encadrée dans le magistère de l’Eglise (cf ICI). C’est donc un schisme en bonne et due forme, qui se consomme dans l’indifférence générale, et avec l’approbation tacite d’une Rome impuissante: mais dans un monde post-chrétien, force est de constater que cela ne fait même plus la nouvelle! Reportage et précisions de Luisella Scrosatti

Le 15 mai, à Francfort, Mgr Batzing, évêque de Limburg (diocèse dont fait partie Francfort), reçoit la Communion des mains du doyen de la cathédrale de Francfort, immédiatement après Mme Bettina Limperg, coprésidente luthérienne de l’Ökumenischer Kirchentag

Limburg…

Le théâtre de cette ultime farce n’est autre que Limburg, et le principal protagoniste son évêque Mgr Georg Bätzing président de la Conférence épiscopale allemande.
Limburg, rappelons-nous: en 2013, l’évêque d’alors, Mgr Franz-Peter van Elst-Tebartz, avait été l’objet d’une féroce campagne médiatique sous le qualificatif, destiné à frapper les esprits, d’ « évêque bling-bling » (L’évêque « bling-bling » de Limbourg). On lui reprochait OFFICIELLEMENT un train de vie peu compatible avec la modestie qu’aurait exigé son ministère, et en particulier des dépenses prétendument somptuaires pour la restauration du palais épiscopal. En passant, Mgr Tebartz, qui était depuis 2011 président de la Commission pour le mariage et la famille au sein de la Conférence épiscopale allemande, était un ami personnel de Mgr Gänswein et un admirateur de Benoît XVI, auquel il avait apporté son témoignage dans le livre hommage publié à l’occasion du 85ième anniversaire du Saint-Père (L’évêque de Limbourg (suite)). Bref, il gênait. Il fallait faire place nette, laissant le champ libre aux progressistes. Mission accomplie… pour le moment!

Le schisme allemand s’élargit: communion pour les protestants

Luisella Scosatti
La NBQ
23 mai 2021
Ma traduction

En Allemagne, c’est maintenant la guerre ouverte pour briser les bastions de la foi et de la doctrine. Après les bénédictions aux homosexuels et les femmes « prêtres » qui prêchent, c’est maintenant le tour de la soi-disant intercommunion. Les responsables des comités eucharistiques assistent à la cène protestante et les luthériens à la messe catholique. Tous deux s’approchent de leurs communions respectives sous le regard de l’évêque de Limbourg. En toile de fond, les accusations portées contre Saint Jean-Paul II et l’attitude du Saint-Siège qui a condamné les bénédictions accordées aux gays. Entre-temps, avec cet énorme abus liturgique, la loi divine a été violée.

Jamais deux sans trois. En Allemagne, c’est désormais la guerre ouverte pour briser les bastions qui ont encore résisté dans l’Église, malgré les violents assauts de ces dernières années. Le 10 mai dernier, la ligne de front de la désobéissance ecclésiale comprenait la bénédiction des couples de tout type et de toute espèce, y compris les couples virtuels (c’est-à-dire les célibataires), en signe de protestation et de défi au responsum négatif de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

Nous avons ensuite relaté comment, du 15 au 18 mai, douze aspirantes prêtresses ont prêché pendant les célébrations eucharistiques, en violation expresse du canon 767 § 1 du Code de droit canonique, qui stipule que l’homélie « faisant partie de la liturgie elle-même » doit être « réservée au prêtre ou au diacre ».

Cette fois, c’est le tour de la communicatio in sacris. Ils l’avaient déjà promis (ou en avaient menacé) en mars : le moment venu, ils ont tenu parole. Le 15 mai, dans le calendrier des rencontres œcuméniques Ökumenischer Kirchentag, il y avait en effet quatre célébrations en même temps, auxquelles les gens pouvaient participer librement, quelle que soit leur confession. Il s’agissait d’une participation « intégrale », puisque quiconque le souhaitait pouvait également recevoir la communion. Les célébrations comprenaient la messe catholique, le cène protestante, une célébration des églises libres évangéliques et les vêpres orthodoxes.

Les orthodoxes ne sont pas stupides pour eux, la communicatio in sacris reste une question sérieuse et ils ne commencent certainement pas à utiliser les sacrements pour promouvoir l’œcuménisme. En théorie, même si c’est avec des différences importantes depuis l’approbation du nouveau droit canonique, ce devrait être le cas également pour les catholiques, puisque le canon 844 §1 n’a pas encore été aboli: « Les ministres catholiques administrent licitement les sacrements aux seuls fidèles catholiques, qui de même les reçoivent licitement des seuls ministres catholiques ». Paléolithique.

Le même code prévoit également que, lorsqu’il y a un besoin réel et qu’il est impossible d’avoir accès à un ministre catholique, les catholiques peuvent recevoir les sacrements de pénitence, de l’Eucharistie et de l’onction des malades également de la part de ministres non catholiques, « dans l’Église desquels les sacrements susmentionnés sont valides  » (§ 2). À leur tour, les ministres catholiques peuvent administrer ces sacrements aux fidèles des Églises orientales qui ne sont pas en communion avec l’Église catholique, s’ils en font la demande et sont dûment disposés. Pour d’autres, comme les protestants, cela n’est possible qu’en cas de grave nécessité et, surtout, « à condition qu’ils manifestent la foi catholique dans ces sacrements et qu’ils soient bien disposés » (§ 4). L’encyclique Ecclesia de Eucharistia, au n. 45, précisait que le but de cette exception est « de pourvoir à un besoin spirituel grave pour le salut éternel des croyants individuels, et non de réaliser une intercommunion, impossible tant que les liens visibles de la communion ecclésiale ne sont pas pleinement noués ».

Donc, soit ils étaient tous en fin de vie, soit on a forcé la main. Et même, la loi divine a été violée.

L’élite de l’Église allemande schismatique s’est moquée de ces broutilles liturgico-doctrinales. Premier sur la liste, Monsieur Thomas Sternberg, coprésident catholique de l’Ökumenischer Kirchentag (OK), président du Comité central des catholiques allemands (ZdK) et l’un des quatre membres de la présidence du « Chemin synodal » (Synodale Weg). Lui, Sternberg, devait donner le bon exemple. Voilà pourquoi il a décidé de participer à la cène protestante et de s’approcher de la « communion ».

Mme Bettina Limperg, coprésidente luthérienne de l’ÖK, a assisté à la messe catholique et a reçu la Sainte Eucharistie des mains du doyen de la cathédrale de Francfort, le père Johannes zu Eltz. Immédiatement après Mme Limperg, Mgr Georg Bätzing, évêque de Limburg (diocèse auquel appartient Francfort) et président de la Conférence épiscopale allemande a communié. Lequel Bätzing, évidemment, ne sanctionnera d’aucune peine canonique ni son propre doyen ni le président de la ZdK, comme le prévoit le can. 1365. Complice. Ou peut-être commanditaire?

Les journées œcuméniques ont également été l’occasion de lancer les prochains défis à Rome. Comme si la grave provocation de l’intercommunion ne suffisait pas, Bätzing a cru bon de jeter de l’huile sur le feu. Dans une interview vidéo, il s’est dit surpris par le non du Vatican à la bénédiction des couples homosexuels, soulignant que la position prise par la Congrégation ne serait pas utile. Qui sait pourquoi. Le président de la DBK (conférence épiscopale allemande, ndt) a ensuite hypocritement « pris ses distances » par rapport aux bénédictions du 10 mai, non pas, toutefois, pour leur contenu, mais pour leur forme polémique. En effet, il a souhaité que « ces couples, qui vivent dans la fidélité et la confiance mutuelle et qui fondent leur vie sur le fondement de leur foi chrétienne, en donnant un témoignage de foi, reçoivent la bénédiction de Dieu ». La foi chrétienne est maintenant devenue une boîte vide, à remplir à volonté.

Selon Bätzing, la position du Saint-Siège est totalement anachronique, car elle n’aurait fait que réitérer une doctrine depuis longtemps dépassée par la pratique pastorale. Une pratique qui sera poussée plus loin par le Synodal Weg: « Si nous arrivons à des décisions, et nous y arriverons, alors cela développera une dynamique qui mènera aussi à des résultats ». Les fameux processus à initier.

Les réponses de Sternberg sont encore plus provocatrices Interrogé sur le sacerdoce féminin, le  » pluriprésident  » de l’église allemande a jeté de la boue sur Jean-Paul II, coupable d’avoir « étouffé la discussion » sur le sacerdoce des femmes avec la lettre apostolique Ordinatio sacerdotalis, datée du 22 mai 1994. « Cette requête, dans l’Église, n’a pas eu de suite et aujourd’hui, elle explose dans toute sa puissance. »

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