François s’est rendu la semaine dernière dans les locaux du dicastère pour la communication (*), et il y a administré à ses collaborateurs, qui s’apprêtaient à lui faire la fête, une douche glacée, ou plutôt une « raclée »; dans un discours violent et rageur, plus proche de l’altercation de rue que de la « correction fraternelle », et qui rappelle les fameux vœux à la curie romaine de 2013. Le portail catholique francophone suisse cath.ch titre « Crise au sein du Dicastère pour la communication« . Ce qui serait un épisode sans intérêt (pour les fidèles) parmi les multiples guerres picrocholines qui font rage au Vatican depuis l’élection de ce pape diviseur, si ce n’est ce que cela révèle de sa personnalité, de ses manières rustres et brutales qu’il ne parvient pas toujours à maîtriser (voir par exemple la « claque » à la fidèle chinoise, le 31 décembre 2019) et qui ne sont décidément pas compatibles avec la dignité de sa charge.

(*) Inauguré par un motu proprio de 2015 sous le nom de « secrétariat pour la communication », et rebaptisé par un rescriptum en 2018 « dicastère pour la communication »

Tout commentaire est superflu. Il suffit de lire le reportage de cath.ch (même le pieux Tornielli, soutien zélé de la première heure, serait dans l’œil du cyclone!). Quelle différence avec le doux et gentil Benoît XVI!

«IL ÉTAIT ATTENDU COMME UN PÈRE», ABONDE [helvétisme?] UN JOURNALISTE DU VATICAN. LA VISITE PRÉVOYAIT MÊME UNE PETITE ADRESSE AUX AUDITEURS DE RADIO VATICAN PUIS UN MOMENT DE QUESTIONS-RÉPONSES AVEC LES ÉQUIPES. (…)
* * *
«Cela devait être une fête». En se rendant pour la première fois dans les bureaux du Dicastère pour la communication depuis sa fondation en 2015, le pape François répondait à une longue attente. Sa venue, à l’occasion de deux anniversaires prestigieux, celui de Radio Vatican (90 ans) et de L’Osservatore Romano (150 ans), devait permettre d’apporter du réconfort à des employés éprouvés par leurs conditions de travail, notamment durant la pandémie.
.
À 9h, le pape François rentre dans les locaux du Palazzo Pio, siège des médias du Vatican. L’accueil qui lui est fait est chaleureux, mais le pontife a la mine des mauvais jours, et les premières paroles qu’il lâche au micro de la radio font l’effet d’un coup de massue: «Il y a beaucoup de raison de s’inquiéter pour L’Osservatore Romano ou Radio Vatican». Et de remuer publiquement le couteau dans la plaie: «Combien de personnes atteignons-nous?» Bref, il leur demande de revoir sérieusement la copie.
.
Quelques instants plus tard, le Souverain pontife continue son réquisitoire dans la salle de conférence Marconi, refusant de se prêter à la session d’échanges prévue. «J’ai vu cet immeuble bien organisé, et j’aime ça […] maintenant, le problème est de faire en sorte que ce système vaste et compliqué fonctionne », lâche-t-il, pointant à nouveau du doigt le «fonctionnarisme» [après « cléricalisme »: quand il s’agit de critiquer, il est très inventif!] qui paralyse la créativité et la prise d’initiative.
.
Dans les bureaux modernes du Palazzo Pio – que le pape vient de comparer à une « montagne qui accouche d’une souris » – tout le monde est sonné. Les premières réactions sont sans appel, on parle «d’électrochoc», de «brutalité», «d’incompréhension», voire même, «d’humiliation».
.
Même les plus optimistes reconnaissent que les mots de l’évêque de Rome ont provoqué un réel «malaise». Au sein des rédactions, certains pleurent. On savait que quelque chose était cassé entre le pape et ses médias: on en a eu la confirmation implacable», analyse un journaliste du Vatican.
.
Dans l’après-midi, des rumeurs de démission du préfet du dicastère, Paolo Ruffini, ainsi que du directeur éditorial, Andrea Tornielli, circulent. Pour les deux hommes, la visite a été un véritable «désaveu» et une «gifle», considèrent certains.
.
«Dans la soirée, Ruffini avait quasiment écrit sa lettre de démission», raconte une source. En fin de journée, l’Italien va recroiser le pontife, sans échanger avec lui, lors d’une projection organisée au Vatican. Certains «redoutent» le départ du premier préfet de dicastère laïc et ses conséquences, quelques «ennemis» en interne le souhaitent, confie une source bien placée.
.

La suite sur le site de cath.ch
Share This