Comme c’est souvent le cas, Marcello Veneziani sait cueillir l’air du temps, et en tirer des réflexions pour notre édification et notre divertissement. Ici, il nous offre une parole tonifiante sur la LGBTQ-mania et son cortège de dérivés toxiques, qui envahit notre quotidien et réduit nos libertés (J’ai conservé le titre de l’article original, qui dit beaucoup)

Illustration:
« Vous êtes un crétin, informez-vous! ».
Réplique du célèbre comique Antonio de Curtis alias Toto dans le film “Totò, Eva e il pennello proibito”  (1959)

Le racisme et la Lgbtq-mania sont devenus les dogmes obsessionnels de tous les médias, du récit global, de l’agenda politique mondial, et en premier lieu de la gauche planétaire. Il n’y a pas de religion, d’église, de famille, de peuple, de prolétariat, de gouvernement qui tienne ; il n’y a même pas de sport qui puisse être immunisé. Tout est investi par ce cyclone qui a occulté tous les autres thèmes, toutes les autres urgences. C’est un de ces thèmes qui discriminent absolument l’humanité : d’un côté les dévots du nouveau catéchisme, de l’autre les racistes homophobes dans tous leurs degrés, des catholiques aux nazis. Être tel ne nécessite pas un examen approfondi, il suffit de ne pas s’agenouiller, de revendiquer la liberté de pensée ou de dire que les enfants naissent d’un homme et d’une femme.

La campagne permanente contre le racisme, l’agenouillement global dans les stades, éventuellement colorés en arc-en-ciel, a infecté même le football, dans une invasion sans précédent du terrain. En Italie, la gauche s’est désormais consacrée à une idéologie fondée sur l’antiracisme et la loi Zan que nous pourrions appeler en synthèse Razanisme (Razzanesimo: insertion de « Zan » dans « Razzismo », ndt). On dit que c’est le maccarthysme à l’envers : mais la chasse aux sorcières communistes de l’époque était au moins basée sur la réalité: il y avait Staline, l’URSS, la guerre froide. Ici, au contraire, il y a … Hitler et beaucoup de psychose.

L’enjeu n’est pas entre deux idéologies, entre deux visions du monde, mais entre l’idéologie et la réalité, entre la nature et son abolition, entre la Vie et le Module. Même l’Église bat en retraite et Draghi se retire, invoquant la laïcité, devenant neutre, passant la balle au Parlement.

L’ennemi principal de cette idéologie manichéenne, envahissante et intolérante n’est pas un sujet politique ni même l’Église, mais plus simplement et plus largement la réalité. Parce que si parmi mille crimes commis dans le monde, un seul mérite l’indignation, l’émotion et la mobilisation permanente et que tous les autres doivent être oubliés ; si parmi mille besoins qui existent sur terre, certains touchant à la vie et à la mort, le thème des homo et trans devient la priorité planétaire permanente; cela signifie que ce ne sont pas deux cultures politiques et civiles différentes qui se font face, comme cela serait légitime et souhaitable, mais d’un côté une Idéologie solitaire et obsessionnelle qui n’admet pas d’opposants, parce qu’elle les disqualifie dès le départ, les considère comme barbares, les criminalise et voudrait les poursuivre ; et de l’autre côté la réalité composite, contradictoire, imparfaite, la vie quotidienne, les corps, les instincts, les affections, les liens, les pensées, les traditions, les expériences de chaque jour.

L’autre jour, rencontrant enfin à nouveau des lecteurs et des citoyens, la question récurrente sur le thème de l’actualité est : mais celui qui est prêt à faire sauter toute réalité, famille, relations humaines, traditions, civilisations et institutions millénaires juste pour s’agenouiller devant le Black Power, les homotrans et les archi-féministes, et en même temps effacer jusqu’à sa propre histoire, son origine, ses luttes passées, a-t-il perdu la tête ou qu’a-t-il en tête, comprise plus comme matériaux que comme pensées ? Est-ce un phénomène de régression globale, de démence pandémique ou quoi ? Est-ce qu’ils y croient vraiment, oui ou non? les genufessi (ndt: jeu de mots intraduisible, contraction de genuflessi / qui s’agenouille e de fessi / fous) existent-ils, oui ou non ?

En Italie, en Europe, en Occident, l’usine d’élevage de crétins fonctionne à plein régime. Géré par des crétins de mauvaise foi, des fous qui mettent à profit leur démence. En fait, la définition complète et scientifique est : crétins punitifs, planétaires, de mauvaise foi, au pouvoir. Je ne fais pas référence à quelqu’un en particulier, certains d’entre eux ne sont pas stupides à un niveau personnel ; mais à la somme d’entre eux, au Crétin collectif qui en résulte. Ceux-ci ne se limitent pas à proposer des solutions circonscrites ou même à revendiquer leur opinion et le droit de vivre en liberté, chacun comme il le croit. Non, ils prétendent l’imposer à tous, la faire adopter comme un texte, une règle de droit ; et sanctionner ceux qui ne pensent pas comme eux, n’ont pas la cervelle dans les genoux, ne se plient pas aux catéchismes de la haine et de l’idiotie.

Un crétin, même s’il est de mauvaise foi, qui s’adresse à d’autres crétins, qui forme un mouvement, qui descend dans la rue et qui demande qu’on vote pour lui, peut être détestable, mais après tout, il exerce sa liberté et son droit ; dans une démocratie, on ne peut pas le lui refuser. Mais quand le crétin exige que tout le monde suive ses préceptes, ses prétentions, et exige que ses opinions soient la règle universelle, sinon vous êtes des racistes, des homophobes, des nazis et des démons, alors la chose devient dangereuse. Et cela devient encore plus sinistre si l’on pense que cette secte de déments se maintient en permanence au pouvoir, se constitue en dôme et en caste, détient les médias et gère la politique télévisuelle, cinématographique, judiciaire, et puis la culture, le divertissement et voudrait s’étendre même au sport. Alors cela devient une urgence. Et planétaire, si l’on considère que cette folie ne touche pas seulement l’Italie malade, mais va du Pays de Galles aux États-Unis, en passant par l’Australie. Le tableau est alors complet: nous ne parlons pas d’un idiot quelconque, mais du Crétin Planétaire de Mauvaise Foi qui dispose du pouvoir. L’affaire devient alors insupportable, inacceptable. Leur refus a priori de reconnaître que sur ces sujets on peut au moins avoir une opinion différente, oblige ceux qui ne sont pas avec eux à leur rendre la pareille. Il n’est pas possible de discuter, il n’y a pas de possibilité d’accord et de médiation, c’est eux qui le disent. Alors, on fait quoi? Peut-on déclarer la guerre à la pandémie des idiots ? Sans prétendre à l’élimination de l’adversaire, comme ils le préconisent à travers des lois et des disqualifications, plus simplement nous nous contenterions d’une chose : avoir la possibilité d’exprimer un jugement démocratique, à travers le vote pour rendre sinon inoffensif du moins moins mortel le virus de la bêtise militante propagé par eux avec un zèle policier et missionnaire. Mais le vote tardera et, au final, il ne sera pas suffisant. Parce que le pouvoir n’a pas de limites, comme la stupidité.

MV, La Verità (25 juin 2021)

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