Hier, en Italie, c’était le premier jour où les gens pouvaient sortir dans la rue sans masque. Surprise, la moitié d’entre eux ont préférer continuer à l’arborer. Même constatation en France, bien sûr. A l’évidence, la machine propagandiste a fonctionné à plein régime, et a été d’une efficacité redoutable. Le docteur Gulisano constate avec tristesse que « ce qui se cache derrière les masques, c’est la peur et le conformisme ». Et ce n’est pas fini, malheureusement.

Forever mask: derrière, il y a la peur et le conformisme

Dr Paolo Gulisano
La NBQ
29 juin 2021
Ma traduction

28 juin 2021 : un jour important. Qui aurait presque dû être un jour de fête: le gouvernement a enfin levé l’obligation de porter un masque à l’extérieur, une mesure adoptée depuis plusieurs jours par tous les pays européens. De nombreux Italiens ont toutefois décidé de ne pas profiter de cette liberté : on estime que 50 % de la population n’a pas l’intention pour l’instant de se séparer de la barrière de papier placée sur le nez et la bouche.

On a parlé d’un mécanisme psychologique post-traumatique. Une sorte de réflexe conditionné, comme celui des célèbres chiens de Pavlov. Une « intériorisation du comportement », une sorte d’habitude induite difficile à perdre. Pour beaucoup, notamment les personnes âgées, c’est la persistance d’un état de peur qui ne disparaîtra peut-être jamais. À force de bombardement médiatique, fait d’images de cercueils et de soins intensifs, et après les mots d’ordre répétés de manière obsessionnelle pendant 15 mois, au premier rang desquels le terrifiant « il n’y a pas de traitement », les gens sont convaincus de vivre sous une menace constante, dans une sorte de nuage viral qui ne se dissipe pas.

C’est vrai : les données sur les personnes infectées, hospitalisées, les décès sont réconfortantes : elles sont similaires à celles de l’année dernière (bien que cette année il y ait en plus des millions de vaccinés mais n’ont pas changé significativement les différentes courbes) mais tout cela n’a en rien calmé les gens. Par ailleurs, les virologues à la télévision ne cessent de répéter que d’autres vagues reviendront bientôt, et pour l’instant l’ombre des variantes obscurcit tout espoir de retour à la normale.

Nous en avons parlé il y a quelque temps : pendant longtemps, pendant des années, la propagande de la peur va se poursuivre. Avec des conséquences psychologiques et même anthropologiques dont nous commençons à être témoins aujourd’hui, avec une liberté, celle du masque, refusée, non utilisée.

Peut-être la résignation a-t-elle également pris le dessus chez beaucoup : les mesures de distanciation sociale demeurent, et bientôt – c’est ce dont beaucoup sont convaincus – les restrictions de la vie publique reviendront. Elles devront peut-être rester en place par intermittence pendant un certain temps. De nouveaux foyers des variants les plus disparates, normaux ou pas, peuvent se reproduire.

Et les vaccins ? N’étaient-ils pas la solution au problème ? Des doutes commencent à se répandre sur leur efficacité réelle. On commence à parler d’une troisième dose, de doses annuelles et continues. Bien entendu, on exclut la possibilité de traitements médicamenteux, ce qui entraîne un état de tension et de peur permanent, un bouleversement de la vie de millions de personnes, contraintes de vivre avec de moins en moins de liberté.

Et allons-y avec le masque : dans la rue, à l’extérieur, dans la voiture. Au-delà des règles précédemment imposées par le gouvernement, sous peine de sanctions.

Il restera en place sur le visage de ceux qui laissent encore entrevoir les yeux des effrayés, de ceux qui regardent avec terreur ceux qui passent devant eux dans la rue. Ils diront que c’est de la prudence, qu’il vaut mieux suivre les règles dans l’excès et jamais dans le défaut. En réalité, il n’y a rien de vertueux dans un tel comportement, dans cette sorte de fondamentalisme biologique, qui, comme tous les fondamentalismes, est déraisonnable. Il est inutile de continuer à porter un masque à l’extérieur avec les données épidémiologiques existantes, avec les températures actuelles qui rendent pratiquement impossible le maintien dans l’air des gouttelettes de mucus ou de salive par lesquelles le virus est transmis.

Ce que divers chercheurs affirment depuis longtemps – à savoir que le masque retient d’autres virus et bactéries – devient encore plus vrai avec la chaleur, avec la sueur, avec l’augmentation de la ventilation due à la fatigue de la marche et des déplacements dans un environnement chaud-humide. La possibilité d’auto-infection par d’autres micro-organismes que le Covid devient de plus en plus réelle.

Enfin, l’une des images les plus inquiétantes d’aujourd’hui, bien plus que celle des personnes âgées effrayées qui portent encore des masques, c’est celle des nombreux enfants et jeunes qui ont gardé leurs masques. Manifestement, la propagande reçue à l’école, ou de la part de nombreux adultes, a parfaitement fonctionné et a transformé les enfants en petits soldats obéissants. Il importe peu que la règle ait été révoquée. Ainsi, une génération qui a reçu depuis l’enfance des messages invitant à transgresser, à rejeter la foi des pères, les traditions, se transforme en une armée d’automates plus royalistes que le roi, plus observateurs qu’un comité technique ne pourrait le demander.

Nous savons maintenant ce qui se cache derrière les masques : la peur et le conformisme.

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