Seuls ceux qui sont complètement vaccinés contre le Covid-19 pourront assister à la rencontre avec le pape François, qui se rendra en Slovaquie en septembre. Un pas de plus dans la collaboration de la hiérarchie catholique avec les « pouvoirs forts ». Comment ne pas sourire d’une Eglise qui commence par demander d’abattre les murs et prêche l’accueil sans discrimination, et qui finit par en construire d’autres autour de la messe? Commentaire de Riccardo Cascioli .

Le Vatican et la CEI érigent un mur contre les « non-vaccinés ».

Riccard Cascioli
La NBQ
23 juillet 2021
Ma traduction

Pour les messes avec le pape en Slovaquie, l’entrée est interdite à ceux qui ne sont pas vaccinés. Et le quotidien des évêques, Avvenire, lance une croisade contre ceux qui s’opposent aux vaccins obligatoires. Ainsi, la hiérarchie ecclésiastique adhère pleinement à la cause vaccinaliste et à l’adoption du Green Pass.

Le parti du Green pass a même trouvé un grand sponsor : l’Église catholique. Il est facile d’imaginer l’impact de la nouvelle selon laquelle la prochaine visite du pape en Hongrie et en Slovaquie en septembre nécessitera un pass sanitaire pour assister à la messe. Il convient également de noter que, ces derniers jours, le journal des évêques italiens, Avvenire, a lancé contre les prétendus « no vax » une croisade, dont l’intensité et la férocité sont sans précédent.
En Hongrie, le pape célébrera la messe finale du Congrès eucharistique international, puis il se rendra en Slovaquie pour trois autres jours. La justification du certificat de vaccination obligatoire – a déclaré l’archevêque de Bratislava Stanislav Zvolensky – réside dans le fait que « c’est le seul moyen réel de ne pas limiter radicalement le nombre de participants ».

Bien que la nouvelle ait un impact médiatique considérable, elle n’est pas surprenante : le Vatican a été le premier État à rendre le vaccin obligatoire pour les résidents et les employés, le pape a fait pression à plusieurs reprises en faveur des vaccins et a même récemment accusé ceux qui ne se font pas vacciner de mettre la vie des autres en danger. Soutenir la nécessité d’un Green pass n’est qu’une étape supplémentaire inévitable.

Il est intéressant de noter le virage « féroce » d’Avvenire, le journal de la Conférence épiscopale italienne : dans la lignée de Rome, il a toujours eu une approche plus que favorable aux vaccins, mais depuis à peu près une semaine, on a pu lire des attaques très dures contre ceux qui ne se font pas vacciner, traités comme une menace pour le genre humain, des apprentis sorciers ou pire. Connaissant le mécanisme qui anime le quotidien cléro-progressiste, il est assez facile de deviner que les « suggestions » sont venues d’en haut, peut-être des deux côtés du Tibre.
Comme il est communément admis qu’une importante poche de résistance à la vaccination obligatoire se cache chez les catholiques, on comprend pourquoi le gouvernement a voulu impliquer les évêques dans ce travail de pression.

La hiérarchie catholique joue donc un rôle majeur dans la promotion de la vaccination obligatoire et de la ségrégation à travers le Green Pass. Ignorant les documents mêmes qu’elle produit : souvenez-vous, la note de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi du 19 septembre dernier, concernant la moralité de l’utilisation des vaccins anti-Covid affirmait clairement, et en se référant à la « raison pratique », que « la vaccination n’est pas – en règle générale – une obligation morale » et « doit donc être volontaire ». Et ignorant également le rapport approuvé par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, qui stipule expressément que le Green pass ne peut être utilisé pour discriminer les citoyens qui n’envisagent pas de se faire vacciner.

De là au Green pass pour accéder à la messe dominicale, il n’y aura qu’un pas. Certains prêtres l’ont déjà fait, d’autres suivront certainement, et on peut s’attendre à ce que la tendance soit également imitée par les évêques. La justification est toujours celle de la charité et du bien commun, en considérant comme acquis que la vaccination de masse réduira les contagions à zéro. Il est inutile de démontrer que ce n’est pas le cas, que les personnes vaccinées peuvent facilement être infectées et que, précisément pour cette raison, les rassemblements de personnes vaccinées deviennent plus dangereux pour la circulation du virus. Et d’ailleurs, si le vaccin est très efficace – comme on le dit – pourquoi les vaccinés ont-ils peur des non-vaccinés ?

Mais au-delà du bien-fondé des différents aspects de la question, cette position de la hiérarchie ecclésiastique est la fille d’un Magistère qui ne voit qu’horizontalement, concentré sur la résolution des problèmes de l’humanité plutôt que sur le salut des âmes. Il devient donc naturel que l’Église s’approprie la pensée du monde au point de se transformer – comme en cette occasion – en servante de l’État ou en bras opérationnel de l’ONU.

C’est un triste spectacle en soi, mais il aura évidemment des conséquences pour les catholiques qui ne se plient pas au « vaccin pour tous » et au « le plus vite possible ». Dans ce climat croissant de socialisme réel, les temps où les liturgies clandestines deviendront nécessaires se rapprochent.

Bien sûr, on peut aussi sourire de la parabole d’une Église qui commence par vouloir abattre tous les murs et prêche l’accueil, et finit par en construire de nouveaux tout autour de la messe, en mettant à la porte ceux qui suivent la forme extraordinaire, les non-vaccinés et, bientôt, ceux qui s’opposent à la théorie du réchauffement climatique anthropique..

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