The Wanderer complète son article précédent (cf. Bergoglio le péroniste) par une exploration plus détaillée des derniers propos de François dont il dresse un portrait à la fois totalement féroce (peut-être un peu exagéré quand même…!) et irrésistiblement drôle… enfin, je trouve.

Bergoglio et le diable minable

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Dans le billet précédent, je disais qu’il me semblait difficile que François soit le pape redouté des temps apocalyptiques, car nous avons toujours pensé à lui comme à un prince brillant dont les splendeurs en éblouiraient plus d’un, et ce n’est clairement pas le cas du pape argentin.

Un ami m’a cependant raconté que des exorcistes réputés, tels que le père Amorth ou le père Mancuso, ont à plusieurs reprises rencontré des démons stupides, qui racontent n’importe quoi et font des blagues idiotes. Une sorte de démons oligophrènes, qui ne sont capables que de bêtises.

Et je me suis souvenu que Yauseph Hazzaya, le maître spirituel le plus important du christianisme syriaque, a écrit un petit livre intéressant intitulé Les trois étapes de la vie spirituelle, dans lequel il parle d’un « démon moqueur » ou « blagueur », qui est aussi assez limité et dont le moyen d’ennuyer les chrétiens est de les distraire avec des bêtises. Par exemple, dit Hazzaya, ce démon grogne comme un cheval à la porte de la cellule, ce qui suffit à distraire le moine de sa prière. Il semblerait donc que dans le monde démoniaque, il n’y ait pas seulement le brillant Lucifer ou d’autres comme lui, mais qu’il y ait aussi des démons ternes et de quatrième ordre ; des démons de pacotille ou des démons minables.

Et je me suis demandé si ce n’était pas le cas avec Bergoglio. Peut-être que le pauvre n’est pas limité ou minable, mais qu’il subit simplement les tentations permanentes et irrésistibles du démon minable et ringard dont nous parle Yauseph le Visionnaire, ou Hazzaya. Les interventions pontificales de la semaine dernière, par exemple, ne peuvent venir que de la bouche d’un personnage qui soit n’a pas toute sa tête, soit est un âne, soit est tenté par un démon stupide. Et cette dernière doit être la situation qui affecte le Pontife Romain.

Examinons une brève liste, en commençant par la conférence de presse qu’il a donnée dans l’avion qui le ramenait de Slovaquie. Je soupçonne que les avions dans lesquels voyage le Saint-Père ont un défaut dans leur système de pressurisation et provoquent chez son auguste personne une sorte d’hypoxie qui lui fait dire des bêtises et des idioties. Ou bien est-ce qu’à ces hauteurs, les inspirations du « démon blagueur » sont beaucoup plus intenses ?

1) Se référant à un sujet aussi délicat que les vaccins, qui nécessitent des connaissances spécialisées et rigoureuses, il a déclaré que « certains vaccins sont réputés inefficaces ou à peine plus que de l’eau distillée ». Les anti-vaccin, dont beaucoup sont si friands de positions ultramontaines, ont ici l’intervention magistrale dont ils avaient besoin pour appuyer leur position.

2) Mais le pire a été la référence ironique et moqueuse au cardinal Burke. Il a ajouté : « Il y a aussi des négationnistes dans le Collège des cardinaux et l’un d’entre eux, le pauvre, est hospitalisé avec le virus. Eh bien, ironie de la vie… ». Je pense qu’il faudrait remonter aux papes de la Renaissance pour trouver autant de méchanceté, même s’ils en discutaient probablement avec leurs amis ou leurs amants, et non au monde entier, comme le fait le pape François.

3) Quand l’ex-jésuite Gerard O’Connell, époux de notre connaissance Elizabetta Pique, lui demande si l’Eucharistie peut être donnée à ceux qui promeuvent l’avortement, Bergoglio répond : « Je n’ai jamais refusé l’Eucharistie à qui que ce soit, à personne ». Et il raconte l’anecdote suivante: « [Une fois] je suis allé célébrer dans une maison de retraite, nous étions dans la salle et j’ai dit : ‘Qui veut communier, lève la main’, et tout le monde, les vieux et les vieilles, voulait communier, et quand j’ai donné la communion à une dame, elle m’a pris par la main et m’a dit : ‘Merci, Père, merci… je suis juive’. Et je lui ai dit : ‘Ce que je t’ai donné est aussi juif ; n’en fais pas un problème’ « . L’effronterie de Bergoglio n’est comparable qu’à celle du diable minable. Tout d’abord, tout prêtre sait que la communion n’est pas offerte, mais que les fidèles doivent la demander, mais, au-delà de cela, comment est-il possible qu’il banalise ainsi la Sainte Eucharistie pour dire à un non-baptisé qu’il peut communier ? Quelle est la foi du pape François ?

(Je doute de la véracité de l’anecdote racontée par le Saint-Père. Comme tout jésuite, il s’autorise à mentir, et l’histoire de la vieille femme juive doit être autant un mensonge que l’autre dans laquelle il a prétendu que, dans sa jeunesse, il fumait de la marijuana, ou qu’il était videur dans une discothèque).

4) Et dans la même réponse, il suggère: « Pensons à Port Royal, au problème d’Angélique Arnaud, au jansénisme : seuls les parfaits peuvent recevoir la communion ». Il a recours au lieu commun éculé, si cher aux jésuites, qui consiste à donner du bâton aux premiers jansénistes, sans la moindre rigueur scientifique ou appréciation de la vérité historique. Je recommande au Saint-Père de lire « Les jansénistes français », de Marguerite Tollemache, pour découvrir ce qu’était réellement le phénomène du jansénisme primitif. Un peu de culture ne serait pas une mauvaise chose pour lui.

Comme il le fait dans tous ses voyages, le pape François a consacré un peu de temps à rencontrer ses frères jésuites « derrière des portes fermées », des portes que la semaine suivante le père Spadaro, s.j. ouvre au monde entier dans les pages de La civiltà cattolica. Là, assis dans une posture très minable, il a répondu à quelques questions des jésuites slovaques de Bratislava. Examinons quelques-unes des réponses.

1) Ils lui demandent comment il va : « Je suis toujours en vie. Bien que certains voudraient me voir mort. Je sais qu’il y a même eu des réunions entre prélats, qui pensaient que le pape était [dans un état] plus sérieux qu’on ne le disait, et ils préparaient le conclave. Ils préparaient le conclave. Patience ! Dieu merci, je vais bien. L’opération était une décision que je ne voulais pas prendre : c’est une infirmière qui m’a convaincue. Parfois, les infirmières comprennent mieux la situation que les médecins, car elles sont en contact direct avec les patients ».

Cette déclaration a incité le cardinal Parolin à déclarer hier que « le pape a probablement des informations que je n’ai pas ». Et cela ouvre trois options : a) Le pape divulgue allègrement des informations hyper réservées que même son secrétaire d’État ne connaît pas, ce qui ferait de lui un irresponsable majeur et inapte à la fonction qu’il occupe ; b) Le secrétaire d’État est inutile car il ne connaît pas les informations sensibles qu’il devrait connaître du fait de sa fonction, ou c) Tout cela n’est qu’un nouveau petit mensonge du pape François. Les options ne sont pas mutuellement exclusives et, comme le note Specola dans son billet d’hier, ce sont les stratégies typiques des politiciens de bas niveau qui attaquent les médias ou les juges, et qui voient des conspirations pour justifier leurs manquements, le tout dans une terminologie de taverne, exigeant une sorte d’ « obéissance fraternelle », typique de certaines loges maçonniques : « Ils veulent me tuer, ils pilotent déjà le prochain conclave, ils choisissent mon successeur, unissons-nous et repoussons l’assaut de l’ennemi ». Tout cela ressemble à un appel aux armes de la part d’un pontife qui se sent de plus en plus encerclé et trahi, même par ses plus proches collaborateurs.

D’autre part, même si le fait était avéré, la conduite la plus logique et la plus responsable des prélats de la Curie romaine est que, si le Pape est malade et subit une opération chirurgicale complexe, ils commencent à penser et à préparer le conclave. Et ce n’est pas vouloir sa mort, c’est être responsable. Les funérailles de la reine Elizabeth d’Angleterre sont préparées depuis des décennies, et le couronnement du prince Charles en tant que nouveau roi l’est sûrement aussi, mais il ne vient à l’idée de personne de penser que les fonctionnaires de la maison royale souhaitent la mort de la reine.

Et enfin, Bergoglio est revenu avec l’histoire de l’infirmière. Populisme bon marché typique de son ressentiment, dans lequel il oppose les médecins aux infirmières, qui sont toujours meilleures que ces derniers. J’aimerais savoir si la personne qui a pratiqué l’opération était une infirmière ?

2) Il dit : « Vous avez mentionné un mot très important, qui définit la souffrance de l’Eglise en ce moment : la tentation de revenir en arrière. Nous en souffrons aujourd’hui dans l’Église : l’idéologie du retour en arrière. C’est une idéologie qui colonise les esprits. Il s’agit d’une forme de colonisation idéologique. […] Nous avons peur de la vie ».

Nous, les traditionalistes, avons déjà une nouvelle série d’insultes : nous ne sommes pas seulement rigides et pélagiens avec un visage de cornichons au vinaigre, mais nous sommes idéologiquement colonisés et, de plus, nous sommes des lâches qui ont peur de la liberté.

Et il poursuit : « Chercher la voie dans la rigidité et le cléricalisme, qui sont deux perversions ». Que François, pas moins, critique le cléricalisme, alors qu’il a adopté les attitudes les plus cléricales des papes des derniers siècles, est une démonstration flagrante de cynisme, pour ne pas dire plus. Traditiones custodes n’est-il pas du cléricalisme, en se plaçant comme le définisseur suprême de la liturgie qui fait du bien ou du mal aux laïcs et aux familles catholiques, sans écouter leur avis ? L’intervention du Vatican dans les mouvements de laïcs qui ont eu lieu ces derniers mois n’est-elle pas terriblement cléricaliste ? J’aimerais savoir ce qu’en pensent Enzo Bianchi, ou Don Julián Carrón de « Communion et Libération », ou Antonella Frongillo des « Memores Domini ».

En bref, si Bergoglio n’est pas stupide et minable par nature, c’est sûrement qu’il succombe très facilement aux tentations du diable stupide et minable.

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