C’est Louis XVI, évidemment, dont l’historien Gérard de Cortanze raconte ici le seul voyage qu’il fit au cours de son règne, celui à Cherbourg, en 1786. Une belle surprise éditoriale (je ne l’ai pas encore lu, mais je me réjouis de le faire dès que possible), qui dresse le portrait d’un Roi cultivé, intelligent, humaniste, physiquement un géant, alors qu’il est généralement décrit comme petit et grassouillet. Bref, le vrai Louis XVI, celui que nous connaissons et aimons, et auquel les Girault de Coursac (*) ont passé une vie à rendre justice (voir mon « vieux site: beatriceweb.eu/LEROI/)

Clic!

Pour se mettre en bouche..

Un Louis XVI juste, drôle, cultivé, parlant couramment plusieurs la langues, lisant, en anglais, la vie de Charles Ier d’Angleterre par David Hume et les récits de voyages de John Hawkins, voulant le bonheur de son peuple, pestant contre ses conseillers et ses courtisans, désireux de réaliser son rêve d’enfance et de découvrir la mer au-delà du port de Cherbourg : tel est le portrait que trace ici Gérard de Cortanze, narrant avec faconde ce vrai voyage en Normandie.  Ce pays de viking et de sorcières va le révéler à lui même. L’accueil est triomphal. Le retour plus problématique. Tout cela se passe trois ans avant la grande Révolution et les prémices de celle-ci sont bien en  jeu. Louis XVI, à qui peu de choses échappe, qui a le pouvoir de guérir ses sujets, de les protéger, de les libérer, sent bien la limite de ses actions. Ce que raconte ce livre malicieux.

(…)

.

Tout ici étonne, émeut, instruit, sonne juste. Ce voyage turbulent, qui annonce les évolutions imminentes d’une société bouillonnante, où l’esclavage, le sort des juifs et la misère des paysans sont en suspens, dresse une sorte de carte des changement à venir. Et le portrait de Louis XVI est proprement révolutionnaire. Voilà un beau livre qui ne manque pas de souffle, se lit de façon trépidante et ne se lâche guère avant l’issue finale, fatale. Une réussite flagrante.

*

blog de Gilles Pudlowski

Share This