Ce texte très intéressant, repris ici par Marco Tosatti, est issu d’un blog catholique intitulé « La Testa del Serpente » (Tête du Serpent). Il renvoie d’une certaine façon dos à dos les « complotistes » qui pensent avec quelque raison que ce à quoi nous assistons n’est autre que le Great Reset que les instances mondialistes appellent du reste ouvertement de leurs vœux, et les blasés « raisonnables » qui affirment (non sans raison, eux aussi) que la faute incombe à l’incurie pour ne pas dire la nullité des gouvernants. Certes, ce second facteur joue son rôle, et il a son importance mais il ne peut en aucun cas tout expliquer. J’oubliais: ça se passe en Italie… enfin, si l’on veut, car la situation en France est rigoureusement la même, et, à l’âge près, les deux « chefs » sont issus de la même matrice, et bénéficient de la même bienveillance suspecte des médias couchés.

Perfidie ou incapacité. Mais l’Histoire nous jugera, Nous et Eux, sans pitié

Près de deux ans après le début de la pandémie de Covid19, il est désormais clair que la gestion de la crise par le gouvernement a échoué. Soit nos gouvernants sont de mauvaise foi, soit ils sont tout simplement incapables de s’attaquer à la dite pandémie de Covid19 avec des mesures proportionnées. Dans le premier cas, nous serions victimes de leur perversion maléfique, dans le second cas, victimes de leur incapacité. Dans les deux cas, les victimes.

Analysons brièvement les deux options, en commençant par la première. Nombreux sont ceux qui pensent que nous sommes confrontés à un projet plutôt qu’à une urgence. Invoquer un Nouveau Nuremberg peut sembler excessif (et très offensant pour les victimes du satanique projet nazi) mais cela donne une idée de ceux qui accusent nos gouvernants, avec la complicité des médias et du monde scientifique, d’utiliser le virus chinois pour faire dériver le monde vers le Nouvel Ordre Mondial.

Bien sûr, parler d’un Nouvel Ordre Mondial peut (une fois de plus) sembler excessif, fruit de l’imagination et d’un conspirationnisme excessif, mais c’est ce que réclament clairement et sans détour les partisans du Great Reset. Je viens de lire le livre « Covid19. The Great Reset » de Klaus Schwab, fondateur et président du Forum économique mondial (WEF), pour comprendre de quoi nous parlons. La question a également été abordée (d’un point de vue critique) par l’économiste Ilaria Bifarini de l’Université Bocconi de Milan dans son livre « IL GRANDE RESET: Dalla pandemia alla nuova normalità » (2020). L’ « agenda 2030 » promu par le Forum de Davos (autre nom du WEF), qui fixe divers objectifs à atteindre au niveau planétaire au cours des neuf prochaines années, démontre une fois de plus l’effort déployé pour un changement global impliquant différentes sphères de la vie publique et privée, des mesures énergétiques aux finances, des politiques de santé à ce qu’ils appellent la « transition écologique », de la mise en œuvre d’une société algorithmique aux politiques d’égalité des sexes. La crise du Covid19, qui empoisonne notre quotidien depuis mars 2020, a indéniablement beaucoup à voir avec ce projet politique de chemin vers une « nouvelle normalité ».

Tout est lié : la santé publique, les mesures économiques, le droit du travail, mais aussi les règles de comportement personnel et, surtout, la suspension du système démocratique pour faire place à des mesures d’urgence justifiées par un état d’exception qui bénéficie de prolongations progressives et arbitraires depuis un an et demi. Toutes choses qui doivent avoir une corrélation avec la réalité que nous vivons. Tout cela ne peut que conforter la thèse (conspirationniste, bien sûr) selon laquelle les dirigeants savent ce qu’ils font et œuvrent à la réalisation d’un processus préétabli. Dans ce sens, beaucoup de choses peuvent être expliquées logiquement, comme la décision de placer à la tête du gouvernement un homme comme Mario Draghi, un homme des institutions européennes, obéissant au devoir et aux indications de Bruxelles. Malgré son passé de père fouettard de la finance, Draghi bénéficie d’un incroyable consensus non seulement parmi les politiciens (qui ont mis de côté leurs querelles irréconciliables pour s’unir autour de lui) mais aussi parmi les gens ordinaires. En vertu de cette servilité dévote, on pardonne à Draghi des phrases délirantes telles que « celui qui ne vaccine pas mourra », des fausses promesses ou des mesures et lois peu concluantes et incompréhensibles.
Il va sans dire que dans ce contexte de consensus stellaire à l’égard d’un Premier ministre que beaucoup voudraient déjà voir Pontife (le président de la Conférence épiscopale italienne lui-même l’a défini comme l’homme de la Providence, donc un envoyé de Dieu), insinuer que Draghi est le créateur ou l’exécuteur d’un projet apparaît comme une grave hérésie digne du bûcher.

Essayons donc d’analyser la deuxième des options que nous avons émises au début de l’article. Celle de l’incompétence au pouvoir. Dans ce cas, tout ce qui concerne la gestion de l’urgence pandémique, toutes les erreurs et les folies de ces dernières années, serait imputable à l’incapacité du gouvernement à contenir et à traiter le Covid19. Sans doute, dans ce cas aussi, nous serions accusés de lèse-majesté à l’encontre du président Mattarella (qui a tout signé) et de notre « super Mario » national [Mario Draghi, donc].

Cependant, les nombreuses incohérences des mesures anti-covid rendent légitime le soupçon d’une inadéquation générale des forces politiques actuelles. De nombreux analystes (politiciens, juristes, économistes, philosophes et sociologues) ont souligné à plusieurs reprises les problèmes critiques de gestion dus davantage à l’incompétence qu’à la mauvaise foi. Il est juste de souligner que l’entrée du mouvement 5 étoiles dans les forces politiques a fortement pesé sur la qualité d’une classe politique qui laissait déjà à désirer.

Mais l’insuffisance de la classe politique ne fait pas de distinction entre les partis et n’est pas non plus répartie sur la base des CV des gouvernants.

Il suffit de penser aux mesures prises par le gouvernement Conte II depuis mars 2020 pour faire face aux contagions : lockdowns généralisés pour temporiser, couvre-feu comme si le virus frappait heure fixe, pupitres roulants à l’école pour courir plus vite que la contagion, gants pour éviter le contact avec la peau, le « non aux fêtes chez les particuliers » comme si le virus détestait les fêtes, le « non aux funérailles », le « non aux autopsies », l’abandon des personnes âgées dans les EPHAD, le secret sur les comptes-rendus du Comité Scientifique Technique… Mais le gouvernement Draghi n’a pas manqué d’imagination, et a confirmé le ministre de la Santé d’extrême gauche, Speranza. Aujourd’hui, alors qu’il a atteint le quota de personnes vaccinées qu’il a fixé pour la soi-disant « immunité collective » (80 %), le gouvernement exige par la force la libre adhésion à la campagne de vaccination. Il le fait par des menaces et des mesures qui, outre qu’elles portent atteinte à certaines libertés fondamentales, présentent des défauts systématiques endémiques que l’on peut facilement retrouver dans la vie quotidienne. La question du « Green Pass » n’est plus scientifique ou médicale, mais politique et juridique, et finalement morale. L’État n’est pas responsable des éventuelles conséquences néfastes d’un vaccin dont il ne possède aucune garantie ou preuve scientifique quant à sa couverture, son efficacité et sa durée, mais il impose néanmoins des mesures restrictives sous peine d’exclusion de la vie sociale et professionnelle. Mais si la règle qui prévoit l’obligation du certificat de civisme dans les bars, restaurants, gymnases, écoles, hôpitaux et maintenant aussi dans les lieux de travail publics et privés) est en fait (et c’est l’Etat qui l’admet) une mesure d’incitation à la vaccination, les modalités d’application présentent des contradictions et des absurdités qui ont été bien mises en évidence par de nombreux observateurs. Il suffit de voir comment elle est mise en œuvre dans les hôtels, dont les restaurants sont accessibles aux personnes qui passent la nuit mais pas à celles qui viennent de l’extérieur, ou dans les trains, où sur les trajets longue distance il y a un risque d’attraper un virus mais pas dans les trains régionaux. Peu importe que certaines lignes régionales soient beaucoup plus étendues que certaines lignes interrégionales. La question des transports atteint des sommets tragicomiques dans les grandes villes comme Rome. Dans la capitale, les wagons du métro se remplissent chaque jour, ce qui rend impossible le maintien des distances de sécurité exigées par les messages vocaux dans toutes les stations. S’asseoir les uns à côté des autres est interdit par les mesures anti-covid, alors que rester debout les uns à côté des autres ne pose aucun problème. Mais la meilleure des mesures de sécurité concerne l’accès aux stations. Chaque station a fermé certaines entrées pour éviter que les personnes entrant et sortant de la station ne se heurtent les unes aux autres. Ainsi, on est protégé dans les couloirs tandis que dans les wagons on embrasse des inconnus plus ou moins masqués et protégés.

Dans les écoles, il est interdit d’entrer sans green pass, et une mère non vaccinée (en bonne santé) devra faire un prélèvement négatif (15€) pour se rendre au secrétariat pendant cinq minutes afin de récupérer le carnet d’absence de son enfant. Mais lors des élections locales, les mêmes salles de classe dans les mêmes écoles ont été ouvertes aux électeurs sans aucune sorte de certificat de bonne santé ou de bon comportement civique. Les élections (politiques) ont été interdites par « prudence » par le président Mattarella alors qu’elles se sont déroulées régulièrement et en toute sécurité dans d’autres États européens sans provoquer de massacre d’innocents, martyrs de la démocratie.

La loi empêchant les travailleurs d’entrer sur les lieux de travail sans être munis d’un Green pass est une mesure unique dans le paysage politique européen. Le Telegraph parle de « règles stupides et envahissantes », évoquant un retour du fascisme en Italie. Les travailleurs sont obligés de se faire vacciner ou de se tester tous les deux jours sous peine de suspension de salaire (en cas d’absence) ou de lourdes amendes (en cas de non possession d’un Green pass). Tout cela pendant que « les syndicats se préoccupent du jus soli, des revendications LGBT et des sexes des anges ». Toute protestation est rejetée comme étant du squadrisme et du fascisme.

Le gaspillage de l’argent public est un chapitre à part qui certifie en quelque sorte l’insuffisance de la classe dirigeante. (…) Les commandes de masques scolaires à FIAT (masques qui se sont avérés inadaptés aux enfants et donc jetés ou donnés à des œuvres de charité par les familles), les sommes énormes consacrées aux pupitres roulants, aux primes de baby-sitting et aux vacances soulèvent de nombreuses questions. Ce ne sont là que quelques exemples qui pourraient laisser penser que nos hommes politiques font ce qu’ils peuvent, non pas poussés par des projets préétablis imposés d’en haut, mais par une tentative sincère de combattre le virus. À ce point, il faudrait prendre acte que malgré leur incapacité et leur manque de clarté, ils font de leur mieux.

Pour l’instant, nous ne savons pas si nous sommes victimes de la perfidie ou de l’incapacité de nos gouvernants. Une chose est sûre, l’histoire suivra son cours et ces dures années de crise pandémique mondiale seront relatées dans les livres d’histoire. La lecture ne sera certainement pas univoque, étant donné que les mêmes élites politiques tiennent fermement entre leurs mains la culture, qui, elle, se targue d’être libre du pouvoir. Mais d’une manière ou d’une autre, tout cela aura une fin et chacun aura son avis. Aujourd’hui, à Rome, nous avons la Via Marx, la Via Lénine et la Via Palmiro Togliatti , héros de ceux qui détiennent fermement le pouvoir politique et culturel. Des hommes puissants qui ont envoûté leurs compatriotes avec des doctrines vaines, des sciences fallacieuses, des mythes égalitaires, des projets politiques totalitaires attentatoires à la dignité humaine et à la liberté. A eux le respect des hommes, mais la gloire ne vient sûrement pas des éloges dans les manuels scolaires ou d’une plaque apposée sur une belle place.

Ce que nous aurons demain sera la conscience d’avoir traversé ces temps difficiles en défendant non seulement notre santé, mais aussi notre liberté et notre dignité, nos enfants et notre travail, en regardant devant nous sans craindre les hommes, mais en gardant la crainte de Dieu dans nos cœurs.

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