Ceux qui me lisent savent que le journaliste/écrivain italien suit depuis des mois le fil d’Ariane d’une démission simulée de Benoît XVI (cf. Le Pape s’occupe de chiens et de chats. Son remède à la dénatalité: l’adoption!), lequel serait toujours le vrai pape, et surtout le SEUL pape (c’est vrai que Benoît XVI a dit a plusieurs reprise publiquement « Il n’y a qu’un seul Pape », mais, curieusement, il ne l’a jamais nommé alors qu’il lui aurait été très facile d’ajouter « Le vrai Pape, c’est François »: pourquoi ne le dit-il pas?), et que sa situation canonique est très précisément celle de « Siège empêché »: circonstance qui le contraindrait, selon Cionci, à communiquer à travers un langage codé. Bon. On peut ne pas être convaincu, ou ne l’être qu’en partie, d’autant plus qu’Andrea Cionci interprète chaque évènement impliquant François ou Benoît à la lumière de sa propre conviction. On le sait, « qui veut noyer son chien l’accuse de la rage ». Toutefois, ce billet du 4 décembre 2021 sort du lot, car il touche un nerf à vif avec des éléments très concrets et irréfutables: il avait écrit à Benoît XVI en octobre dernier et il venait de recevoir la réponse, signée de Mgr Gänswein. L’authenticité de la lette est hors de doute, car Cionci est connu et n’a pas été démenti, et c’est assez troublant, même si on peut en tirer des conclusions qui diffèrent de celle de l’auteur.
Voici donc l’article:

Benoît XVI nous répond par lettre de son Siège empêché : nos affirmations sont confirmées.

https://www.liberoquotidiano.it/articolo_blog/blog/andrea-cionci/29655685/papa-benedetto-risponde-lettera-papa-regnante-sede-impedita.html

Enfin, la réponse du Saint Père, Benoît XVI, à notre lettre du 19 octobre dernier est arrivée.

Le Siège empêché est, en effet, la seule situation canonique dans laquelle un pape peut effectivement renoncer au ministerium (l’exercice pratique du pouvoir) en différant l’entrée en vigueur de la mesure, sans ensuite la ratifier, mais surtout sans renoncer au munus (le titre divin de pape) et en restant ainsi à plein titre pontife. C’est ce qu’il a fait.

Voilà pourquoi « le pape est un », comme le répète Benoît XVI depuis huit ans sans jamais préciser lequel : c’est lui-même.

Cependant, étant le seul vrai pontife dissimulé à dessein derrière l’institution inexistante et impossible de la papauté émérite, il ne peut pas révéler ouvertement sa situation parce qu’il est, justement, EMPÊCHÉ: soit il est contrôlé, soit il s’auto-limite pour rester dans les marges juridiques du statut de Siège empêché (impossibilité de communiquer librement) avec lequel il a « antipapalisé » et schismatisé ses ennemis modernistes.

C’est pour cette raison que le Pape Benoît nous a subtilement fait comprendre sa situation canonique, depuis huit ans, avec un système de communication (reconnu et certifié par des avocats, des linguistes, des juristes, des latinistes théologiens, des psychiatres, des psychologues) que nous avons appelé le « Code Ratzinger ». (Il est inutile que certaines personnes s’énervent et s’écrient : « Pourquoi ne parle-t-il pas clairement ? » Il ne peut pas le faire, mais surtout il ne doit pas le faire. C’est ce mécanisme juridique qu’il faut comprendre).

C’est pourquoi, compte tenu des limites nécessaires (et salvatrices) que connaît le Saint-Père, nous lui avons écrit dans son propre code Ratzinger, et il nous a répondu merveilleusement à propos.

Voici le texte de la lettre avec laquelle je me suis présenté à lui:

« Saint-Père, je suis journaliste, et depuis deux ans, j’ai écrit assidûment sur vous dans Libero et sur ByoBlu (un canal de télévision privé). Vous pouvez imaginer à quel point je serais honoré de pouvoir vous interviewer, mais je sais que vous n’auriez pas le temps ni, surtout, le moyen de me recevoir… ».

Comme vous l’avez peut-être deviné, l’allusion au fait que le Pape n’a peut-être pas le « moyen » de nous recevoir fait bien sûr référence à son empêchement.

Le Pape nous répond donc par l’intermédiaire de son secrétaire personnel, l’archevêque Gänswein, en offrant la réponse que nous attendions : la seule qu’il puisse donner depuis son siège empêché, dont le sens est : « Oui, je suis le seul Pape régnant, je voudrais vous accorder une audience, mais je ne peux pas ».

Et voyons comment il le dit. Tout d’abord avec le grand blason sur le papier à lettres de Mgr Gänswein, qui est le Préfet de la Maison pontificale : le titulaire de cette fonction encadre traditionnellement (c’est-à-dire unit) son propre blason avec celui du PAPE RÉGNANT. Nous savons que, depuis 2017, l’archevêque Gaenswein a OFFICIELLEMENT changé son blason, l’encadrant avec celui de Bergoglio :

Et par contre, la lettre que nous avons reçue porte les anciennes armoiries de Mgr Gänswein, encadrées par celles du pape régnant Benoît XVI. Voyez la photo d’en-tête.

Je m’empresse de répondre à votre estimée lettre du 19 octobre dernier relative à la demande d’ « une audience privée pour une interview » avec Benoît XVI. Je peux vous assurer qu’on n’a pas manqué de prendre en considération attentive la requête avancée.
A ce sujet, je suis dans l’obligation de vous informer au nom du Saint-Père Emérite, que même avec les meilleures intentions, il n’est vraiment pas possible de répondre favorablement à votre souhait.
Veuillez agréer mes salutations distinguées.
Signé: + Georg Gänswein

Ainsi, Mgr Gänswein, bien qu’il doive répondre à des centaines de lettres par mois depuis quatre ans, n’a pas encore demandé à l’imprimeur du Vatican une rame de papier à lettres actualisée avec les nouvelles armoiries? Ou bien a-t-il été distrait et confondu entre l’ancien et le nouveau papier ?

Pourtant, le pape Benoît XVI et l’archevêque Gänswein savent exactement qui est ce journaliste, ce qu’il défend et dans quels journaux, puisqu’ils écrivent : « …votre demande n’est pas restée lettre morte ».

Maintenant, si le pape Benoît était vraiment le pape abdicateur, et François le vrai pontife, face aux « atroces absurdités calomniatrices » de l’auteur de ces lignes, un vrai ex-pape, ou un pape émérite devrait : soit ne pas répondre, soit être démenti, soit nous avertir ouvertement de ne pas poursuivre nos articles, voire écrire : « Arrêtez : il n’y a qu’un seul pape et c’est François », ou, mieux encore, il pourrait me recevoir et réfuter personnellement toutes mes affirmations en me faisant comprendre paternellement qu’il a vraiment abdiqué et que « le pape, c’est François », rassurant ainsi un milliard et plus de catholiques. Evident, non?

Mais il ne l’a pas fait.

Le pape Ratzinger a donné, en personne, la seule réponse qu’il pouvait nous donner depuis le siège empêché:

« …MÊME AVEC LES MEILLEURES INTENTIONS, IL N’EST PAS POSSIBLE de répondre favorablement à votre souhait. »

Vous réalisez? C’est-à-dire : « Je voudrais bien, mais je ne peux VRAIMENT pas ». Le pape Benoît XVI a « les meilleures intentions » à l’égard de la demande d’un journaliste qui martèle sans cesse dans la presse depuis deux ans qu’il est le seul pape et que François est un antipape.

Le refus de l’audience était déjà prévu dans notre lettre, comme vous l’avez lu : le Pape Ratzinger NE PEUT PAS recevoir un journaliste non apprécié par l’usurpateur Bergoglio, et il NE DOIT PAS recevoir quelqu’un qui lui poserait des questions sur le Siège empêché, condition que, pour le moment, Benoît XVI ne peut pas encore divulguer.

En fait, les seuls journalistes que Benoît XVI a été autorisé à recevoir, ou qu’il a lui-même voulu recevoir, sont les pro-Bergoglio, auxquels il a pu imposer ses parfaites « erreurs », c’est-à-dire des réponses qui peuvent être interprétées de deux manières différentes et opposées. Ce sont, par exemple, les Massimo Franco et Andrea Tornielli (aujourd’hui chef du bureau de presse de Bergoglio) à qui il a pu déclarer tranquillement qu’il portait la soutane blanche parce qu' »il n’avait pas d’autres vêtements » et que « le pape est unique » (sans dire lequel), que « son choix (de quitter le ministère, de rester pape) a été fait librement », et d’autres réponses savoureuses que des collègues ont reçues et diffusées d’une manière évidemment encline au récit politiquement correct.

Objectif atteint, donc. Merci, Saint-Père.

Maintenant, préparez-vous : peut-être Son Excellence Bergoglio imposera-t-il quelques corrections à l’archevêque Gänswein, mais il est trop tard, la réponse extraordinaire du vrai pape est déjà arrivée et – vous pouvez le jurer – sera divulguée en plusieurs langues.

Dans tous les cas, elle sera ignorée par les grands médias ou, tout au plus, un quelconque contestataire, nous couvrant – comme d’habitude – d’insultes, nous traitera très originellement de « complotistes » en nous accusant de vouloir voir des dietrologies fantaisistes derrière un refus banal – voire honteux.

Pas de panique: tout cela fait partie de ce grand jeu eschatologique qui sépare, comme le blé de l’ivraie, ceux qui aiment la Logique et la Vérité de ceux qui se vautrent dans le mensonge. Le jeu ne va pas tarder à se terminer, alors tenez-vous prêt.

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