Riccardo Cascioli reprend et commente l’information d’Edward Pentin (nous l’avons relayée ici le 16 janvier: Le Pape et Pfizer) selon laquelle le Pape aurait rencontré secrètement à deux reprises Albert Bourla, le PDG de Pfizer. Ce qui, indépendamment de l’utilisation de lignées de fœtus avortés pour la conception du vaccin (pratique déclarée acceptable par le cardinal Parolin, CONTRE le magistère de l’Eglise!!) soulève de graves problèmes de conflits d’intérêt pour le Vatican, où le vaccin de Pfizer est le seul admis, où la vaccination sera une obligation à partir du 31 janvier, et où l’appel insistant du pape à se faire vacciner à tout prix a fait de lui un super-testimonial du géant pharmaceutique américain.

Pfizer connexion au Vatican

Riccardo Cascioli
La NBQ, 26 janvier 2022

Une mini-enquête du National Catholic Register révèle des rencontres privées au Vatican du PDG de Pfizer, tandis que le secrétaire d’État, le cardinal Parolin, exclut le seul vaccin Pfizer d’une éventuelle objection de conscience. Contredisant la fameuse Note de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

Dans quelques jours, le 31 janvier, il ne sera plus possible d’entrer sur le territoire de la Cité du Vatican si l’on n’a pas été vacciné avec les trois doses (la seule exception étant pour les personnes récemment guéries). L’Etat du Vatican se confirme ainsi comme l’un des plus rigides dans l’application de la loi sur le Green Pass et surtout dans l’imposition du vaccin. Et ce malgré le fait que la note de la Congrégation pour la doctrine de la foi de décembre 2020 – approuvée par le pape François – parte du présupposé qu’il existe des problèmes moraux liés à l’adoption de ces vaccins et affirme que, de toute façon, les vaccins ne peuvent être obligatoires. Comment expliquer cette contradiction flagrante ?

À ce sujet, il y a deux nouvelles rapportées ces jours-ci par le journal américain National Catholic Register qui sont malheureusement passées inaperçues, mais qui sont importantes pour comprendre ce qui se passe de l’autre côté du Tibre : d’abord une déclaration déroutante du secrétaire d’État, le cardinal Pietro Parolin, qui nie les problèmes éthiques du seul vaccin Pfizer, puis la nouvelle tout aussi déroutante que l’année dernière le pape François a reçu en audience privée le PDG de Pfizer, Albert Bourla.

Commençons par Parolin : répondant par écrit le 9 janvier à la question du journaliste Edward Pentin qui voulait savoir si l’objection de conscience au vaccin était possible au Vatican en raison de l’utilisation de lignées cellulaires provenant de fœtus avortés, le secrétaire d’État l’a exclue. La raison est surprenante : le vaccin Pfizer, le seul inoculé au Vatican, n’utilise pas les lignées cellulaires contestées dans la phase de composition ou de production, mais « seulement dans les phases préliminaires des tests de laboratoire ». L’objection de conscience « ne semble donc pas être justifiée ».
Parolin souligne que cela ne s’applique pas aux autres vaccins, comme ceux d’Astra Zeneca et de Johnson & Johnson, qui utilisent ces lignées cellulaires pour la production de vaccins. On doit donc en déduire que l’objection de conscience serait justifiée pour ces autres vaccins.

Il s’agirait d’une nouveauté intéressante si elle était confirmée et clarifiée, mais la chose véritablement sensationnelle ici est la distinction introduite par le cardinal Parolin entre la recherche et le développement du vaccin d’une part et la phase de test d’autre part, afin de décider de la légitimité morale ou non d’un vaccin. En réalité, aucun document magistral ne fait ce genre de distinction, et pour cause, puisque les tests de laboratoire font partie du protocole de production des vaccins. Comme l’explique très bien Luisella Scrosati dans son livre  L’IDOLATRIA DEI VACCINI , « le problème éthique ne se réduit pas à la présence de lignées cellulaires ‘à l’intérieur’ du sérum vaccinal, mais dépend du fait que pour fabriquer ce vaccin particulier, il a fallu utiliser ces lignées cellulaires, qui doivent leur existence à des tissus fœtaux obtenus par le meurtre d’innocents« .

De plus, la déclaration du Cardinal Parolin contredit la note de la CDF sur ce point très crucial. Ce document considère en effet l’objection de conscience à ces vaccins comme acquise, en avertissant seulement ceux qui y ont recours qu’ « ils doivent faire tout leur possible pour éviter, par d’autres moyens prophylactiques et un comportement approprié, de devenir des vecteurs de transmission de l’agent infectieux ». Il est vraiment étonnant que le Secrétaire d’État du Vatican aille dans la direction opposée au Magistère lui-même.

Le cardinal Parolin a également expliqué à Edward Pentin qu’il a fondé les déclarations contenues dans la lettre sur des informations qui lui ont été données par « des personnes compétentes en la matière ». On peut donc se demander quels sont les experts qui travaillent au Vatican et s’ils n’ont pas de conflit d’intérêts : il ne peut en effet échapper à personne que la décision du Vatican d’être l’un des tout premiers pays à imposer la vaccination, en faisant savoir au monde entier qu’il n’utiliserait que Pfizer, s’est révélée être un énorme spot publicitaire pour la société pharmaceutique, que cela ait été intentionnel ou non.

Et voici l’autre nouvelle, également donnée quelques jours plus tard par Edward Pentin : au cours de l’année écoulée, le pape François a rencontré deux fois au Vatican le PDG de Pfizer, Albert Bourla. Ces rencontres n’ont pas été rapportées par le service de presse, même si les audiences privées sont généralement annoncées. On ne sait évidemment rien du contenu de ces rencontres, tout comme rien n’a filtré de l’audience privée, également au Vatican, accordée à Melinda Gates en novembre 2019, peu avant le déclenchement de l’urgence pandémique.

Et comme nous le savons, la Fondation Bill et Melinda Gates est un acteur clé dans le développement des plans de vaccination mondiaux. Il convient également de rappeler qu’Albert Bourla lui-même figurait parmi les orateurs de la conférence en ligne organisée en mai dernier par le Conseil pontifical de la culture sur la prévention et les traitements [cf. Contraception, avortement, Big Pharma: les liaisons dangereuses du Vatican]. Le PDG de Moderna, Stephan Bancel, et le Dr Anthony Fauci, premier conseiller en matière de santé du président américain Joe Biden, étaient également présents.

Bref, plusieurs indices suggèrent l’existence d’un lobby vacciniste qui domine au Vatican et pousse le pape et la Secrétairerie d’État à prendre des décisions qui vont à l’encontre de documents magistériels y compris récents. Et plus généralement, qui tend à faire oublier le problème moral posé par l’utilisation de lignées de cellules fœtales issues d’avortements. Une véritable vaccin-connexion qu’il serait plus juste, compte tenu de la domination absolue d’une seule entreprise pharmaceutique, d’appeler Pfizer-connexion et qui se rend complice d’une campagne de discrimination et de haine sociale envers ceux qui n’ont pas l’intention de se faire vacciner.

En tout cas, il serait opportun que le Saint-Siège clarifie ses relations avec Pfizer, y compris par l’intermédiaire de ses « experts ».

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