Une lettre d’un lecteur du blog d’AMV (à propos de l’Ukraine): « Je souhaite ici raisonner sur l’appel qui vient des différents gouvernements des pays de l’OTAN à s’unir pour défendre les ‘valeurs de l’Occident’. La question est la suivante : si je dois me joindre aux autres, quelles sont les valeurs de l’Occident aujourd’hui ? »

Ça, c’est la théorie…

Défendre les valeurs de l’Occident ? Mais quelles sont-elles aujourd’hui ?

La guerre en Ukraine nous plonge tous dans la consternation, comme c’est le cas chaque fois que la raison d’État l’emporte sur la raison humaine. Faire une analyse politique, historique et stratégique de l’événement ne m’intéresse pas, je peux le faire dans d’autres endroits où j’utilise mes compétences spécifiques. Je souhaite ici raisonner sur l’appel qui vient des différents gouvernements des pays de l’OTAN à s’unir pour défendre les « valeurs de l’Occident ». La question est la suivante : si je dois me joindre aux autres, quelles sont les valeurs de l’Occident aujourd’hui ?

Il fut un temps où il s’agissait de valeurs chrétiennes, mais aujourd’hui elles ont été totalement mises de côté et sont combattues sans rémission. Alors, que sont-elles ? Je vais essayer d’en faire une liste, pas par ordre de priorité, avec une brève glose ensuite.

Donc, en vrac : la célébration de la mémoire de la Shoah, la gay pride pour affirmer socialement la théorie du genre, le scientisme, le positivisme juridique, le syncrétisme religieux, l’écologisme, l’immigrationnisme pour nourrir le multiculturalisme, le libertinage (c’est-à-dire la pornographie, la prostitution, l’avortement, l’euthanasie, les joints et les drogues), l’étatisme élevé à la dimension continentale, la cancel culture liée au progressisme idéologique.

En tant que chrétien, j’étais favorable à la célébration de la journée du souvenir tant que je croyais que cela signifiait condamner les dynamiques de ghettoïsation qui, dans les années 30, ont préparé le terrain au racisme génocidaire des années 40, mais après avoir fait l’expérience directe des dynamiques de ghettoïsation et de discrimination toujours en cours contre ceux qui ne se soumettent pas au chantage sanitaire du pouvoir, même sans vouloir faire une analogie directe, je dirais que si la journée du souvenir se réduit à la mise en cause sans nuances d’un seul des génocides que l’histoire a enregistrés (le terme génocide a d’ailleurs été inventé pour l’extermination des Arméniens, et il faudrait peut-être un terme spécifique pour l’extermination bimillénaire des chrétiens du monde entier, toujours en cours), dans ce cas je ne me reconnais plus. Si je dois reconnaître un fait qui est une honte perpétuelle pour l’humanité, j’ai déjà le Triduum pascal, avec la passion, la crucifixion, la mort et, par grâce, la résurrection du Christ, pour satisfaire cette exigence.

Même les soi-disant « droits civils » qui culminent, voyez un peu, toujours dans la « gay pride » célébrée en juin, proche de la célébration du 24 juin [fête de Saint- Jean-Baptiste, peut-être plus célébrée en Italie que chez nous] ce qui n’est pas le fruit du hasard (que ceux qui ont des oreilles pour entendre, entendent), est devenue de plus en plus une occasion de se moquer des symboles chrétiens et de faire la propagande de la transition humaine vers le « gender fluid », position anthropologique biaisée à laquelle je ne vois participer d’aucune manière.

Entre-temps, les deux années de pandémie ont ridiculisé la science, ce qui est terrible quand on y pense, faisant triompher au contraire le scientisme, une approche fanatique de la science qui élève les contradictions les plus absurdes au rang de dogme religieux, niant les preuves d’événements indésirables concrets et revêtant d’absolu des opinions qui sont contredites quelques semaines après leur affirmation. La méthode scientifique, en revanche, c’est autre chose et, surtout, elle ne permet aucun dogmatisme idéologique ou politique.

L’introduction du green pass est le triomphe du positivisme juridique, sur la base duquel on passe de la démocratie, dans laquelle les droits sont innés chez l’être humain et sont simplement reconnus par les États, à la technocratie autoritaire dans laquelle les droits sont obtenus (c’est-à-dire accordés) par ceux qui détiennent le pouvoir dans l’État sur la base de paramètres économiques, sanitaires ou idéologiques, c’est-à-dire sur la base de l’obéissance, annihilant ainsi la dignité de la personne, qui est libre dans la mesure où elle est enfant de Dieu dans le Christ et à son image et ressemblance. Je ne me reconnais pas dans les « valeurs morales » qui génèrent un code QR, jamais.

Devons-nous parler de syncrétisme religieux ? J’étais le fils d’une Europe qui a civilisé le monde en reconnaissant le Christ Roi, seul chemin, vérité et vie. Je ne sais pas quoi penser d’un système politique dans lequel les religions sont toutes les mêmes ou, comme le Sieur Bergoglio y a souscrit à Abu Dhabi, différentes expressions de la volonté de Dieu, et sont donc toutes fausses dans la mesure où aucune n’est la pleine vérité.

Je ne me reconnais pas non plus dans l’écologisme idéologique où l’homme est une maladie pour l’environnement, où il faut manger des insectes au lieu de la viande pour ne pas surchauffer le climat, où il faut remplacer le gaz méthane par le viol du paysage causé par les éoliennes ultra-impactantes.

Je ne me reconnais pas non plus dans l’immigrationnisme sauvage qui sert à appauvrir encore plus les pauvres de l’Occident sans enrichir les pauvres d’Afrique et d’Asie, créant des tensions et se déformant mutuellement, au profit d’une élite financière apatride qui veut imposer le multiculturalisme parce qu’elle n’accepte pas de devoir reconnaître la valeur d’une culture historique spécifique.

Je me reconnais encore moins dans le libertinage, fils du marquis de Sade bien plus que conséquence du nihilisme et de ses dérivés, qui produit des maladies sociales comme la pornographie avec tous ses fruits pervers, comme la pédophilie ou la promiscuité qui propage les maladies, comme le meurtre des faibles hypocritement appelé euthanasie, comme l’avortement réduit à une pratique contraceptive, comme la déformation du mariage dont les caractéristiques exclusives sont étendues à toutes les formes d’union sexuelle et affective, et de nombreuses pratiques similaires élevées à un système de foi sociale et pseudo-civile.

Je ne mentionne même pas, sauf en passant, la « cancel culture » qui sert à faire place nette de toute résistance résiduelle à l’affirmation de toutes ces « valeurs de l’Occident « , par la manipulation du langage et la destruction du patrimoine matériel et idéal.

Il n’est pas non plus nécessaire de s’étendre sur la trahison de l’idéal européiste inhérent à l’Union européenne résultant du traité de Lisbonne, qui vise à établir des États-Unis d’Europe au lieu d’une Europe des peuples. Un projet technocratique et dirigiste qui nie les racines éthiques, historiques et culturelles de la civilisation européenne.

Eh bien, je ne suis pas prêt à défendre ces valeurs, car je les combats tous les jours, ouvertement, en public, à chaque occasion qui m’est donnée. C’est le « bon combat » dont parlait saint Paul lorsqu’il a quitté ce monde, le combat à mener jusqu’au bout de la route, en préservant la foi en Dieu qui est Père, Fils et Saint-Esprit, pour les siècles des siècles.

Je suis dans le monde, mais en tant que chrétien, je ne suis pas du monde, et si c’est ce que l’Occident est devenu, renonçant au christianisme et surtout au Christ, je reste fidèle au Verbe fait chair dans la Vierge Marie. Quoi qu’il en soit, car c’est seulement de Lui que viennent les paroles de vérité. Et tant pis pour l’OTAN, ceux qui la commandent et ceux qui servent l’Ennemi.

Davide Lovat

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