Et ce n’est pas un idiot de complotiste qui l’explique mais nul autre que l’un des hommes les plus puissants (donc les plus riches) de la planète, Larry Fink, le PDG de BlackRock, « la plus grosse société de gestion d’actifs et d’investissements au monde » (selon wikipedia). AM Valli résume ici sa dernière lettre annuelle aux investisseurs (version intégrale en français: www.blackrock.com/fr/particuliers/2022-larry-fink-lettre-ceo)

Larry Fink (au centre) avec Macron, à l’Elysée, en juillet 2019

MAIS POURQUOI BLACKROCK EST-IL AUSSI PUISSANT EN MACRONIE ?

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L’influence de BlackRock sur la politique économique est (…) systémique. La voix de son patron et fondateur Larry Fink, considéré comme une « légende vivante » de Wall Street est très écoutée [en France]; et sa lettre annuelle adressée aux PDG des grandes entreprises est minutieusement décryptée. En tant que fiduciaire hyper influent des principaux actionnaires mondiaux, il dicte aux grands patrons la bonne marche à suivre d’un point de vue stratégique. Rien que ça !

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www.marianne.net/economie/mais-pourquoi-blackrock-est-il-aussi-puissant-en-macronie

Le pouvoir du capitalisme. Comment les pandémies et la guerre remodèlent le monde

Laurence Douglas Fink, plus connu sous le nom de Larry (Los Angeles, 2 novembre 1952) est le cofondateur et président du géant financier BlackRock. Classé par Forbes parmi les hommes les plus puissants du monde, la lettre que Fink adresse chaque année aux investisseurs brosse une sorte de tableau de la situation générale du point de vue de la grande finance. Dans la lettre de cette année – significativement intitulée The Power of Capitalism – il fait une série d’observations et de prévisions qui méritent l’attention.

Selon Fink, trois changements majeurs sont actuellement en cours : la fin de la mondialisation telle qu’elle a été comprise jusqu’à présent, une accélération de l’adoption des monnaies numériques et une forte poussée vers la transition énergétique.

Les capitaux ? Seulement pour ceux qui acceptent de rester « dans le système ».

« La guerre, argumente Fink, a mis fin à la mondialisation que nous avons connue au cours des trois dernières décennies et qui avait déjà été perturbée par deux années de pandémie ». Le marché, nous le voyons, peut décider à qui et où diriger les capitaux. Il peut l’orienter « vers ceux qui travaillent de manière constructive au sein du système » et il peut le refuser « rapidement à ceux qui agissent en dehors du système ». Concrètement, nous voyons comment la Russie, s’étant placée en dehors du système, a été évincée des marchés mondiaux : une guerre économique qui peut frapper fort. Mais l’impact d’une telle guerre, souligne Fink, ne se limitera pas à la Russie et à l’Europe de l’Est : il sera bien plus large et durera des décennies.

Monnaies numériques

Une autre conséquence du conflit sera l’essor des monnaies numériques. La Banque centrale européenne et la Réserve fédérale seront poussées à adopter des versions numériques de l’euro et du dollar. « Un système mondial de paiement numérique soigneusement conçu peut améliorer le règlement des transactions internationales en réduisant le risque de blanchiment d’argent et de corruption. Les monnaies numériques peuvent également contribuer à réduire les coûts des paiements transfrontaliers, par exemple lorsque les travailleurs expatriés reversent leurs gains à leur famille. »

Transition énergétique

Si, à court terme, la guerre en Ukraine ralentira le processus d’élimination des émissions de carbone, à plus long terme, la transition énergétique s’accélérera : « Les politiques publiques doivent adopter une approche plus globale et à long terme des besoins énergétiques mondiaux. Entre autres défis, alors que la demande de sources d’énergie renouvelables et l’utilisation de technologies propres augmentent, nous devons considérer ce que cela signifie pour les matières premières dont dépendent ces sources d’énergie et ces technologies vertes ».

L’explosion de la disponibilité des capitaux

Après avoir rappelé que, dans le système capitaliste, à mesure que le monde qui les entoure change, il appartient aux entreprises et aux sociétés de se « réinventer » en permanence pour ne pas risquer d’être supplantées par de nouveaux concurrents, M. Fink note que « la pandémie a, pour ainsi dire, accéléré une évolution de l’environnement opérationnel qui était déjà en cours pour presque toutes les entreprises. Elle change la façon dont les gens travaillent et dont les consommateurs achètent. Elle donne naissance à de nouvelles entreprises et en détruit d’autres. Et surtout, la façon dont la technologie remodèle la vie et les affaires s’accélère à un rythme incroyable. Pour transformer les idées en réalité, pour les entreprises innovantes, celles qui tentent de s’adapter à cet environnement, l’accès aux capitaux est plus facile que jamais. En outre, la relation entre une entreprise, ses employés et la communauté est en train d’être redéfinie. »

« Depuis quarante ans, nous assistons à un boom de la disponibilité des capitaux. Aujourd’hui, les actifs financiers mondiaux s’élèvent à 400 000 milliards de dollars. Cette croissance exponentielle comporte à la fois des risques et des opportunités pour les investisseurs et les entreprises, et signifie que les banques ne sont plus les seules gardiennes des sources d’accès au financement. »

« Les entreprises jeunes et innovantes n’ont jamais bénéficié d’un accès plus facile aux capitaux. Il n’y a jamais eu autant d’argent disponible pour faire des nouvelles idées une réalité. Grâce à tout cela, un paysage dynamique et innovant se développe. Cela signifie que presque tous les secteurs comptent un grand nombre de jeunes entreprises perturbatrices qui tentent d’évincer les leaders du marché.

Le public et le privé peuvent, ensemble, réaliser des choses incroyables.

Enfin, des mots révélateurs : « Le capitalisme a le pouvoir de façonner la société et d’agir comme un puissant catalyseur du changement. Mais les entreprises ne peuvent y parvenir seules. Nous avons besoin que les gouvernements fournissent des voies claires. C’est le partenariat entre le gouvernement et le secteur privé qui a permis de développer les vaccins Covid-19 en un temps record. En exploitant le pouvoir du secteur public et du secteur privé, nous pouvons obtenir des choses vraiment incroyables…

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