Elle est bien résumée dans ce titre d’un hebdo français (voir ci-dessous): on nous rejoue le scenario habituel, pas une once de pitié pour les victimes, mais l’opportunité saisie au vol, sans vergogne, de nous seriner le couplet sur le réchauffement climatique. Cela vaut la peine de lire le commentaire de Riccardo Cascioli, qui en plus d’être le directeur de la NBQ, est l’auteur d’un ouvrage bien documenté sur le sujet « IL CLIMA CHE NON T’ASPETTI« 

Avalanche de la Marmolada : les glaciers, sentinelles du réchauffement climatique

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En plus d’avoir coûté la vie à au moins six personnes, l’effondrement d’une partie du glacier de la Marmolada montre les conséquences désastreuses du réchauffement climatique, particulièrement visible en montagne.

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L’Express

Marmolada: sur les victimes, la danse des écologistes

Riccardo Cascioli
La NBQ
6 juillet 2022

Une tragédie comme celle de la Marmolada – outre la pitié et la prière pour les victimes – devrait surtout inspirer une réflexion sur le sens et la fragilité de la vie humaine. Au lieu de cela, comme d’habitude, la propagande sur le changement climatique, démentie par l’histoire et représentant un réel danger pour l’humanité, se déchaîne.

Une tragédie comme celle de la Marmolada – outre la pitié et la prière pour les victimes – devrait surtout inspirer une réflexion sur le sens et la fragilité de la vie humaine. Encore plus sur la dimension réelle de l’homme devant la Création et donc devant le Créateur. Don Luigi Giussani, fondateur de Communion et Libération, proposa d’emblée à ses jeunes des vacances communautaires à la montagne car, disait-il, « la santé de l’environnement humain, la beauté imposante de la nature, favorisent chaque fois le renouvellement de la question sur l’être, sur l’ordre, sur la bonté du réel – le réel est la première provocation par laquelle s’éveille en nous le sens religieux ».

Mais des incidents comme ceux du 3 juillet nous font aussi toucher du doigt combien la nature peut être marâtre, contrairement à la conception idéalisée qui nous est inculquée depuis des décennies. Et combien l’homme est petit devant la grandeur de l’univers et rien devant l’éternité.

A la place, conformément au scénario, une fois de plus, une catastrophe naturelle est instrumentalisée pour faire de la propagande écologique, pour accuser le réchauffement climatique manifestement causé par le méchant homme, qui pollue, brûle les ressources naturelles, exploite sauvagement l’environnement. Dans les journaux et à la télévision, c’est un refrain unanime, si évident, qu’il ne vaut même plus la peine de le regarder.

Pourtant, le décrochement (/vêlage)d’un morceau de glacier, s’il n’est pas un événement qui se produit tout le temps, est un phénomène récurrent. Et si nos montagnes sont également anormalement chaudes à cette époque de l’année, de nombreux autres événements de ce type se sont produits en plein hiver. C’est ce qui s’est passé, par exemple, le 21 décembre 1952 sur le glacier des Grandes Jorasses, au Mont Blanc, à la frontière entre la France et l’Italie : « Une énorme avalanche, écrit la Rivista del CAI (Centro Alpino Italiano), semblable par ses proportions à celles qui se détachent des immenses glaciers de l’Himalaya, s’est détachée de l’extrême crête des Grandes Jorasses et a atteint le fond de la vallée : la largeur de ses sources était au total d’environ deux kilomètres et le dénivelé surmonté dans la descente de presque trois mille mètres ». Heureusement, le village de Planpincieux a été sauvé. La même vallée a été le théâtre d’un autre événement de ce type le 1er août 1993. Dans ce cas, huit alpinistes ont été emportés, tous sont morts.

Mais il faut aussi rappeler la catastrophe de Mattmark, en Suisse, le 30 août 1965 : une partie du glacier de l’Allalin s’est détachée et deux millions de mètres cubes de glace ont enseveli 88 ouvriers travaillant à la construction du barrage de Mattmark, à 2120 mètres d’altitude. Parmi les victimes, pas moins de 56 étaient des Italiens, la plus grave tragédie de l’émigration italienne après Marcinelle. Il convient toutefois de noter que 1952 et 1965 sont des années qui s’inscrivent dans une période de refroidissement global du climat (qui a duré en gros de 1940 à 1975) et qui a suscité, au début des années 1970, des mises en garde contre le danger d’une nouvelle glaciation à venir, manifestement due aux activités humaines.

Le décrochage de morceaux de glacier est donc un phénomène naturel auquel plusieurs facteurs contribuent. Il est certain que le tam tam de la propagande anti-humaine qui s’est une fois de plus déchaîné n’a rien à voir avec la science et le souci de l’environnement. Le réchauffement et le refroidissement de la planète font partie d’un cycle naturel, tout comme la croissance et le retrait des glaciers.

Et en effet, cette propagande écologique fait qu’on se fourvoie sur la compréhension de la nature. En présentant le vêlage d’un glacier comme un événement exceptionnel lié à l’urgence climatique actuelle et sans précédent, il donne l’idée que la nature est en soi statique : en équilibre pérenne, si ce n’est que nous, les humains, sommes intervenus ces dernières décennies pour rompre cet équilibre et tout faire basculer, d’où cette série de catastrophes.

C’est un gros mensonge : en réalité, la normalité de la nature est qu’elle est dynamique, en mouvement constant, pour le climat une succession de périodes de réchauffement à des périodes de refroidissement, et nous devons le savoir pour nous adapter d’une part et nous défendre d’autre part. Parce que certaines catastrophes naturelles – pas seulement le vêlage des glaciers – ne peuvent être évitées, mais les victimes et les dommages peuvent être évités ou minimisés.

S’il y a une grave responsabilité humaine, c’est celle de ceux qui, pour des intérêts idéologiques, économiques ou politiques, génèrent chez les gens une terreur injustifiée ou, au contraire, une fausse sécurité. C’est précisément ce dernier point qui a pu jouer un rôle dans le lourd bilan de la tragédie de la Marmolada.

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