Il paraît que « La Une de Paris Match sur le cardinal Sarah indigne la rédaction ». Ah bon? Ne pas correspondre à la prétendue ligne éditoriale d’un torchon qui n’en finit pas de se métamorphoser en sous-Closer et qui pendant huit ans (2005-2013) s’est employé à démolir méthodiquement la figure Benoît XVI par la plume et la voix de sa « vaticaniste » Pigozzi est un honneur. Et quant à l’ indépendance dont se réclament vertueusement les « journalistes » de l’ex-fleuron du groupe Lagardère (avec Europe 1 et Le JDD, on est en bonne compagnie) aujourd’hui à la dérive… prière de ne pas rire. En réalité, ils se sont tirés une belle balle dans le pied, mettant au grand jour leur sectarisme mesquin et leur VRAI choix éditorial – si tant est qu’ils en aient un qui leur soit personnel, ce dont on peu douter vu leur soumission absolue au politiquement correct.

On lira également l’excellent article de Gabrielle Cluzel, sur Boulevard Voltaire: [(1)]

Sarah en couverture. La rédaction de Paris Match se révolte

Nico Spuntoni
La NBQ
7 juillet 2022

Le préfet émérite de la Congrégation pour le culte divin est interviewé par un journaliste (catholique) de Paris Match et l’article fait la couverture à la demande de la rédaction. Et que fait le comité de rédaction ? Il s’indigne de cette « ingérence » et de ce « choix risqué ». La faute de Cardinal Sarah ? Être trop catholique.

« Qui a peur du croquemitaine [en italien: de l’homme noir] ? » est le nom d’un vieux jeu de plein air dans lequel: quand l’enfant qui joue le croquemitaine arrive, les autres doivent s’enfuir aussi vite qu’ils le peuvent. Le racisme n’a rien à voir là-dedans, mais la polémique qui a éclaté en France après la publication d’un hebdomadaire dont la couverture était consacrée au cardinal Robert Sarah, décrit comme un « homme d’influence et de paix », ressemble un peu à un remake de ce jeu démodé. Un remake où le croque-mitaine est – métaphoriquement parlant et sans aucune référence à la couleur de la peau – le préfet émérite de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements qui, avec son interview dans le magazine populaire Paris Match, a « effrayé » le comité de rédaction. au point de l’amener à rédiger un communiqué dans lequel il s’indignait de ce qu’il qualifiait de « choix risqué », c’est-à-dire d’avoir donné la parole à un prélat « peu connu du grand public » qui se proclame « radical » et défend des « positions très clivantes ».

La note des journalistes, outre qu’elle vise le profil manifestement trop catholique de Sarah, s’en prend surtout à l’éditeur, le groupe Lagardère désormais contrôlé par la société Vivendi de Vincent Bolloré. La rédaction a en effet parlé d' »ingérence » de la part de la direction, puisque le rédacteur en chef avait tenté, en vain, de bloquer la décision de dédier la couverture au cardinal guinéen. Ce qui a suscité la fureur de ceux qui se sont solidarisés avec les journalistes de Paris Match, c’est le fait que l’interview de six pages ait été rédigée par Philippe Labro, un journaliste et écrivain accusé d’être non seulement trop ami avec Bolloré – il est son conseiller média et a travaillé à ses côtés comme vice-président dans l’aventure du réseau de télévision Direct 8 – mais aussi un catholique de sensibilité traditionnelle.

Dans les commentaires indignés à propos de la couverture, il a été souligné que la mission n’a pas été confiée à Caroline Pigozzi, la correspondante qui traite habituellement des questions religieuses pour l’hebdomadaire [!!!!]. Les tonalités du communiqué sont plutôt alarmistes et soulignent le risque que ce « changement éditorial » remette en cause « l’indépendance » [ndt: sans rire!] du journal et que la couverture « porte atteinte à l’image construite depuis plus de 70 ans ».

Toutefois, les critiques de la rédaction s’est attiré la réponse de la direction du groupe Lagardère : Arnaud Lagardère, PDG, et Constance Benqué, présidente de Lagardère News, ont défendu le choix de consacrer la Une au cardinal Sarah, arguant que « les récentes nouvelles sur l’affaiblissement du pape François ravivent le thème de la succession, qui sera omniprésent lors du consistoire de cet été ». Et l’interview n’est rien d’autre que la chronique d’une rencontre au Vatican entre le journaliste français et le cardinal guinéen, dont, par ailleurs, la position inconfortable n’est pas dissimulée, puisque Sarah est décrit comme « un prélat aussi adoré par les conservateurs que contesté par les progressistes ».

L’éditorial, en revanche, s’inquiète du fait que « les positions les plus controversées du cardinal Sarah ont été étouffées ». Or, il ne semble pas que le préfet émérite de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements ait jamais eu d’autres positions que celles que l’on trouve depuis toujours dans la doctrine de l’Église catholique.

(1) Ndt

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