Bernie Sanders au Vatican


Certes, les catégories de droite et de gauche ne s'appliquent pas à l'Eglise (nous dit-on), donc pas au pape. Mais Bernie Sanders est invité au Vatican, avec d'autres 'stars' de la galaxie gauchiste (14/4/2016).

 

Je lisais hier sur internet (ICI) qu'un membre d'un machin intereligieux du nom de "Coexister" (un groupe dont la charte précise qu'il "accueille indifféremment dans ses rangs : chrétiens, juifs et musulmans, agnostiques et athées", et dont le graphisme du nom remplace le "X" par une étoile de David), reçu récemment par le pape François s'était entendu dire par ce dernier: «Tu es athée ? C’est parfait, tu es mon nouvel ami, ne change surtout pas.» (soit, aux mots près, ce qu'il avait déjà dit à Scalfari).
CE Pape semble avoir une prédilection pour les athées, surtout de gauche...
Nouvelle confirmation, par Sandro Magister:

Sanders, Morales, Correa, Sachs.
Le quartet qui plaît tant au pape


Settimo Cielo
14 avril 2016
Ma traduction

* * *

«Je ne m'immisce pas», coupa court François dans sa dernière conférence de presse en avion, quand on l'invita à se prononcer sur la course à la présidence des États-Unis.
Dans la même réponse, cependant, il prenait nettement position contre le candidat républicain Donald Trump.
Tandis qu'aujourd'hui, il accueille au Vatican avec tous les honneurs le candidat démocrate d'extrême-gauche Bernie Sanders.
Il n'est pas certain que le pape le reçoive audience, même si cela plairait beaucoup à Sanders, qui a tout de suite après à son agenda les primaires cruciales de l'Etat de New York, où un quart des électeurs sont catholiques.

Le fait est que Sanders, juif agnostique mais admirateur de François, a été invité au Vatican pour rien moins que tenir une conférence dans l'après- midi du vendredi 15 Avril, sur «la situation politique du monde depuis 1991», c'est-à-dire l'année de la publication de l'encyclique de Jean-aul II "Centesimus annus".
L'académie pontificale des sciences sociales, en effet, a organisé un grand congrès, le 15 et le 16, pour célébrer le 25e anniversaire de cette encyclique. Et celui qui a invité Sanders n'est autre que le chancelier de l'Académie, l' archevêque argentin Marcelo Sánchez Sorondo, membre de l'entourage du pape et son factotum occasionnel dans le domaine social et politique.
Mais Sanders ne sera pas le seul à colorer politiquement la conférence. En plus de lui prendront la parole les deux champions de la gauche populiste latino- américaine, Evo Morales, président de la Bolivie, et Rafael Correa, président de l'Equateur, tous deux très en syntonie avec la vision politique que le pape Jorge Mario Bergoglio a formulée dans les deux discours-fleuve qu'il a prononcés à Rome et Santa Cruz de la Sierra, devant un assemblage varié de «mouvements populaires» anti-capitalistes et anti-mondialisation du monde entier.
Parmi les orateurs à la conférence, il y aura aussi un autre chouchou de Sánchez Sorondo, l'économiste néo-malthusien Jeffrey Sachs , désormais chez lui au Vatican et étiqueté comme "source d'inspiration" de l'encyclique écologique de François 'Laudati si'.
Le rapport entre Sanders, Morales, Correa et Sachs avec "Centesimus Annus" de Jean-Paul II, si éloignée de leurs théorèmes anti-capitalistes et écologistes, c'est une énième trouvaille de Sánchez Sorondo, dans ce cas évidemment plus attentif aux sentiments du pape Bergoglio qu'à la vision géopolitique carrée de son saint prédécesseur.

Il faut reconnaître que, parmi les conférenciers figurent deux chercheurs de sensibilité opposée: le sociologue Pierpaolo Donati, un numéraire de l'Opus Dei, et le philosophe Rocco Buttiglione, penseur de référence du pape Karol Wojtyla et interprète autorisé, à l'époque, de sa pensée.
Tous deux, cependant, certainement moins attirants pour les médias que le quartet pyrotecnique bergoglien.