Des femmes diacres? (II)


Antonio Socci: c'est la dernière en date des attaques de François contre la tradition et les sacrements (15/5/2016)

>>> Des femmes diacres? (I)

 

Diaconat féminin:
nouveau coup de pioche de Bergoglio contre les sacrements


www.antoniosocci.com
14/5/2016
Ma traduction

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Dans une récente conférence en Espagne, le cardinal Gerhard Müller, gardien de la doctrine catholique, cherchant à "rapiécer" les trouvailles hétérodoxes explosives de Laetitia Amoris, a dit qu'aucun pape ne peut changer la doctrine sur les sacrements institués par le Christ (ndt: Sandro Magister consacre à la conférence un article sur www.chiesa - avec les liens vers les traductions en italien et en anglais)
Puis Müller a expliqué leur centralité: «Saint Augustin a vu dans l'économie sacramentelle de l'Eglise l'architecture fondamentale de l'Arche de Noé, qui est le corps du Christ, avec le baptême comme grande porte. L'Église peut naviguer parce que sa coque et ses mâts ont la forme de cet amour de Jésus, communiqué dans les sacrements».
Et pourtant, c'est précisément contre les sacrements que s'est déchaînée l'oeuvre de démolition du pape Bergoglio, qui menace de faire couler le navire. Ceux qui ont été le plus durement touchés - par des actes officiels - sont les sacrements du mariage, de l'Eucharistie et de la confession (en même temps que plusieurs commandements). Mais même le baptême - avec moins d'artillerie - a été ciblé.
A présent, le moment est venu de frapper le sacerdoce et Bergoglio le fait de différentes manières. Tout d'abord, il y a le langage symbolique des gestes.

AU TOUR DU SACERDOCE
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Par exemple, le pape argentin n'a jamais voulu célébrer la "Messe de la Cène du Seigneur" au Latran avec le clergé romain. C'était la tradition des papes de laver les pieds de douze prêtres romains, car le Jeudi Saint, on fait mémoire de l'institution des sacrements de l'Eucharistie et de l'ordination sacerdotale, qui sont liés l'un à l'autre. A la place, les Jeudis Saints bergogliens ont été consacrés au lavement des pieds des immigrés de toutes les religions par le pape (toujours au bénéfice des caméras).
Ensuite, il y a la délégitimation du célibat ecclésiastique, dont Bergoglio a pu dire: «N'étant pas un dogme de foi, il y a toujours une porte ouverte».
Mais il y a aussi ceux qui poussent à l'ordination des femmes. Sur ce point, Bergoglio sait que la route est barrée par la Lettre apostolique "Ordinatio Sacerdotalis" de Jean-Paul II, lequel - en continuité avec tout le magistère de l'Eglise - a défini "infailliblement" l'exclusivité masculine de l'ordination.
Pourrait-on la contourner par le diaconat aux femmes? Hier, certains ont dû le penser à la lecture des sites des journaux du monde entier, annonçant «le Pape ouvre aux femmes diacres».
Bergoglio souhaite mettre en place une commission chargée d'étudier la question. Mais il devrait savoir qu'une telle «commission» a déjà eu lieu et a travaillé pendant dix ans, publiant ses conclusions en 2003. Il n'y a donc plus rien à clarifier et à étudier.

COMMENT SONT LES CHOSES
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Le Professeur Roberto De Mattei, historien de l'Église, explique:

«Dès les origines, la hiérarchie apostolique instituée par Jésus-Christ avait trois grades: diacres, prêtres et évêques. Ce ministère ecclésiastique est de droit divin divin et a une nature sacramentelle. Dès le début, la participation à ce ministère était réservée aux seuls hommes baptisés. Les dites "diaconesses" des premiers siècles ne recevait aucune ordination sacramentelle, et n'avaient rien à voir avec cette hiérarchie sacrée, comme l'explique saint Épiphane, dans son "Panarion", et saint Thomas dans la "Somme théologique"».

Donc, depuis toujours «la tradition et la pratique» de l'Eglise sont claires et sans ambiguïté.
De Mattei ajoute:

«Dans les premiers siècles de l'Église, ce furent les hérétiques (gnostiques, marcionites, montanistes) qui ont inséré les femmes dans la hiérarchie ecclésiastique, les admettant aux tâches du prédicateur ou d'un prêtre. A ces hérétiques, les Pères de l'Eglise ont toujours opposé le comportement de Jésus qui a choisi les Apôtres seulement chez les hommes et n'a confié à Marie aucun ministère au sein de l'Église, bien qu'Elle en constitue le cœur. En effet, comme l'affirme le pape Innocent III, "même si la Vierge Marie est située à un niveau plus élevé et est plus que tous les apôtres réunis, ce n'est pas à Elle, mais aux apôtres, que le Seigneur a confié les clés du royaume» .

Mais quel est alors le sens de cette nouvelle «ouverture» de Bergoglio?
C'est simple.

CE QUI SE PASSE
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Jusqu'à Benoît XVI, l'Eglise a été un obstacle (katechon) pour certains pouvoirs mondains. Ceux qui ont poussé Benoît à "démissionner" et ont lancé Bergoglio veulent aligner l'Eglise sur le monde, la diluant dans l'idéologie dominante.
Bergoglio a déclaré que cette «adaptation» est utile pour permettre à la foi chrétienne d'atteindre les hommes modernes. Mais les faits montrent l'exact contraire, ils disent que c'est un suicide. Les dénominations protestantes qui sont allées dans cette direction moderniste sont au bord de la disparition, désormais insignifiantes et inexistantes.
Au contraire - comme l'a noté le sociologue américain Rodney Stark - là où est proposée une vie chrétienne exigeante et rigoureuse, avec une forte connotation idéale, fidèle à l'Evangile, il y a une réponse (y compris vocationnelle) extraordinaire.
La voie à suivre pour l'Église serait donc claire. Mais la voie choisie par Bergoglio est au contraire celle de céder aux idéologies du monde. Il imite les confessions protestantes avec lesquelles - par ailleurs - il projette une sorte de rattachement en 2017, à l'occasion des 500 ans du schisme luthérien dévastateur.
Même le choix bergoglien d'abandonner et de refuser toutes les batailles publiques sur les «principes non négociables» a ce motif: ne pas entraver l'idéologie et les puissances dominantes. C'est pour cela que Bergoglio a (mal) traité avec un mépris glacial le "Family Day" et la récente "Marche pour la vie".
Il leur préfère le centre social Leoncavallo (cf. benoit-et-moi.fr/2014-II-1/actualites/les-interviews-du-pape-a-scalfari) et enfourche les batailles "politiquement correctes" amplifiées par les médias: les immigrants, l'écologie, le réchauffement de la planète, l'oecuménisme (ndt: et la mafia!).

LA LOI BERGOGLIO
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Le cas de la récente loi sur les unions homosexuelles est emblématique. C'est le trio Renzi-Boschi-Alfano, soit trois "catholiques", qui l'a fait voter. Aucun d'entre eux - au moins pour des raisons de cuisine électorale - n'aurait signé une opération similaire en ayant l'Eglise contre. Avec Benoît XVI, pour dire les choses, cela ne serait pas arrivé.
Au contraire, de la part de Bergoglio, ils ont eu des assurances: il a dit que sur ces questions, «je ne m'immisce pas» (tout en s'immisçant dans la présidentielle américaine, bombardant Trump sur le thème de l'immigration).
Et puis le oui bergoglien aux unions homosexuelles a même été mis noir sur blanc dans cette "Amoris laetitia" qui est un véritable manifeste pour la démolition de l'Eglise.
Il faut le lire pour y croire:

«Nous devons reconnaître la grande variété des situations familiales qui peuvent offrir une certaine protection ('règle de vie' dans le texte en italien), mais les unions de fait, ou entre personnes du même sexe, par exemple, ne peuvent pas être placidement ('de façon simpliste' dans le texte en italien) comparées ('rendues équivalentes') au mariage» (AL n. 52)

Attention à la ruse jésuite. Ici, c'est seulement en apparence qu'on refuse la reconnaissance. En réalité, ces mots impliquent: 1. que «unions homosexuelles» font partie de «la grande diversité des situations familiales» à «reconnaître» (jusqu'à hier, l'Eglise affirmait qu'il n'y a qu'une seule famille); 2. que «les unions de même sexe» offrent «une certaine règle de vie» (stabilité) et 3. que «les unions homosexuelles» peuvent être «rendues équivalentes» au mariage, mais pas de façon «simpliste»: avec une certaine dissimulation.
C'est précisément ce que fait la loi qui vient de passer, qui de fait rend les unions homosexuelles équivalentes au mariage sans le dire officiellement.
Mgr Galantino a feint une «protestation», mais - attention - sur la méthode d'approbation, non sur le contenu. C'tait un moyen de sauver les apparences devant les catholiques. La fourberie bergoglienne habituelle.
Quelqu'un qui a très bien compris qu'avec Bergoglio, nous sommes face à une "autre Église" (qui n'est plus catholique), c'est Emma Bonino, qui déclare: «Cette Église n'a rien à voir avec la véhémence intrusive de Ruini«».
Et en effet, le titre de son interview sur La Stampa est: «Et maintenant, en avant avec l'euthanasie, le cannabis, la citoyenneté et l'asile».
Bergoglio et «son» église ne seront certes pas un obstacle. Les papes, depuis deux mille ans, nous ont dit de suivre l'exemple des saints, mais au contraire, récemment, le "pape argentin" a indiqué la Bonino et Napolitano comme les "grand Italiens" à admirer.