"François à l'appareil"


Un coup de fil du Pape à un diacre "engagé" en faveur des divorcés remariés (10/2/2016)

>>> Image ci-dessous: "L'anneau perdu", www.diocesifossano.it

 

C'est le plus grand quotidien italien, le Corriere della Sera qui s'en fait l'écho, excluant le canular (auquel le destinataire de l'appel a toutefois pensé!).
Canular ou pas, le problème, une fois de plus, est que l'attitude du pape le rende plausible, et son contenu plus que vraisemblable.
S'il est authentique, cela signifie que le pape, qui ne trouve pas une minute à consacrer à Ettore Gotti-Tedeschi, aux proches d'Asia Bibi, aux Franciscains de l'Immaculée ou aux promoteurs du Family Day (pour ne citer que les cas les plus flagrants qui me viennent à l'esprit) en trouve pour recevoir des acteurs de cinéma (Dicaprio), et passer des coups de fil à des inconnus (n'ayant d'autre titre à sa considération que de promouvoir l'agenda "libéral" qui semble lui tenir à coeur, et qui croise curieusement celui des médias et des "pouvoirs forts" qui sont derrière).
Quoi qu'il en soit, les conclusions très attendues du Synode des évêques risquent d'être tout sauf une bonne surprise. Et si le Pape ne répond pas aux énormes attentes qu'il a imprudemment ou sciemment suscitées auprès des libéraux, de l'intérieur et de l'extérieur, il pourrait se trouver dans une situation difficile à gérer.

L'anneau perdu


«ALLO? ICI LE PAPE FRANÇOIS»
BERGOGLIO APPELLE LES DIVORCÉS

Fabrizio Caccia
8 février 2016
www.corriere.it
Ma traduction


Le diacre Paolo Tassinari du diocèse de Fossano-Cuneo poursuit un projet de «couples dans de nouvelles unions». Il y a quelques semaines, il a envoyé une lettre au pape pour lui demander une audience. Il a répondu. L'appel a duré trois minutes: «Je pensais que c'était une blague. Il nous a invités au Vatican».

* * *

«Il était autour de 12h30, ce samedi 30 Janvier, quand mon portable a sonné. J'entends une voix qui dit: «Allo, c'est le diacre Paolo Massinari»? Alors moi, je le corrige et je dis «non, Tassinari, avec un T». Et la voix poursuit: «Bonjour, je suis le pape». Moi: «C'est une blague?» Et lui: «non, non, je ne suis pas un fantôme .... ».
En fait, c'était François, au téléphone. Et après l'appel, qui a duré trois minutes, le diacre Paolo Tassinari du diocèse de Fossano-Cuneo, encore incrédule, s'est agenouillé devant son fils Samuele, 15 ans: «Samu, c'était le pape», et il s'est mis à pleurer comme un enfant, tandis que son fils essayait de le consoler («papa, c'est beau ...»).
Oui, c'est beau, parce que le diacre Tassinari poursuit depuis 6 ans un projet pour les séparés, les divorcés et les «couples dans une nouvelle union», comme il les appelle, qui seraient en fait les divorcés remariés. Le 25 Janvier, en leur nom, Tassinari avait envoyé une lettre au pape pour demander une audience au Vatican.

Leur projet s'appelle «L'anneau perdu» et l'image qu'ils ont choisie pour le représenter est une alliance qui risque d'être ensevelie dans le sable de la mer. Un cauchemar récurrent pour beaucoup, perdre son alliance à la plage. Et ces couples de Fossano, une soixantaine de personnes en tout, leur alliance, ils l'avaient perdue, mais voilà qu'aujourd'hui, grâce au travail de groupe dans le diocèse, ils retrouvent un peu d'enthousiasme, d'estime de soi et le désir d'essayer à nouveau, oubliant la colère, la frustration, les problèmes liés à la gestion (sic!) des enfants.

Le diacre Tassinari, 42 ans, marié, père de trois enfants, éducateur professionnel dans un centre social, attend maintenant beaucoup de la publication, d'ici Mars, du document conclusif de François après le Synode de l'année dernière: «Nous espérons - dit-il - que grâce à ses paroles, des routes pour les couples dans une nouvelle union pourront s'ouvrir. Il serait important que la bonté et la vérité des nouvelles unions soient reconnues par l'Eglise».

Le coup de fil de Bergoglio, le 30 Janvier, s'est achevé un peu comme il avait commencé: «Le pape a dit qu'il nous recevrait dans la salle Nervi à l'occasion d'une audience générale. Et puis il a ajouté: «Ça ira, pour vous?». Et moi, un peu embarrassé: «Il ne manquerait plus que ça, Sainteté» ...
Après, j'ai immédiatement alerté l'évêque de Cuneo, Piero Delbosco, et tous les deux pendant 3-4 jours, nous avons cherché un imitateur potentiel de Bergoglio parmi les 30 signataires de la lettre, les seuls qui étaient au courant de celle-ci. Mais ce n'était pas une blague. C'était entièrement vrai. Et Mgr Delbosco a déjà prévu de venir lui aussi à Rome ce jour-là»