La lettre pro-vie de Donald Trump


Elle date de janvier 2016, et la Bussola a la bonne idée de nous la reproposer aujourd'hui (20/10/2016).



Hier a eu lieu aux Etats-Unis (à Las Vegas!... tout un symbole) le dernier débat opposant les deux candidats à la présidence des Etats-Unis. Le traitement de l'information (ou ce qui est donné pour tel au bon peuple maintenu en état de stupeur mentale par le rabâchage médiatique) est tellement caricatural et a atteint un tel niveau de bassesse que je n'ai pas envie de polluer mon site en en parlant ici, d'autant plus que je suis loin d'être spécialiste sur la question (d'autres ne le sont pas davantage que moi, ce qui ne les empêche pas de courir les plateaux de télévision et les studios des radios!) . Dieu merci, il est possible de trouver sur internet d'autres informations que celle diffusée par la presse du système. Mais il faut chercher un peu... et ce n'est pas souvent en français.
Le spécialiste des Etats-Unis sur la Bussola est Marco Respinti: même si j'ai quelques "soupçons", je ne le connais pas suffisamment pour porter un jugement sur ses affinités politiques, mais je crois pouvoir dire qu'il n'est pas vraiment (ou vraiment pas) pro-Trump.
Ce qui ne l'a pas empêché de reproduire, par honnêteté, une très belle tribune du candidat républicain sur le droit à la vie, publiée en janvier dernier dans un journal de Washington, mais totalement snobée par les gros médias. Elle permet de prendre conscience de la formidable lutte qui se joue autour de cette élection, dont l'un des grands enjeux (il y en d'autres, nom moins dramatiques, qui mettent en péril la paix dans le monde) est le droit à la vie, et les efforts gigantesques déployés par les "pouvoirs forts" pour écraser la dissidence.

Et pendant ce temps-là, voilà le titre de La Croix, hier, juste avant le débat (qui a vu, bien entendu, la victoire écrasante de dame Clinton!!): LES CATHOLIQUES AMÉRICAINS ONT DÉJÀ CHOISI CLINTON

Ce ne sont sans doute pas ceux qui aiment Poutine (cf. La liste de Tornielli (I)). Plutôt ceux qui plébiscitent François. Mais qu'ont-ils encore de catholiques? Avec de tels soutiens, pas sûr qu'il conduise l'Eglise dans la bonne direction.

Encore un mot: il faut repousser avec force l'argument (surtout quand il vient de "catholiques") selon lequel les sympathies pro-vie de Donald Trump ne seraient motivées que par l'opportunisme électoral.
C'est possible.
Et quand bien même? Seul Dieu sonde les reins et les coeurs, et ici, c'est la fin seule qui compte.
Ce qui est certain, c'est que pour d'autres raisons d'opportunisme politique, la Clinton soutient des positions diamètralement opposées à celle de l'Eglise. Ce qui ne semble pas inquiéter plus que cela les drôles de catholiques sondés par La Croix!!

La lettre pro-vie de Donald Trump ignorée par les médias


www.lanuovabq.it
20/10/2016
Ma traduction

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Le défi électoral qui prendra fin le 8 Novembre avec l'élection du 45e président des Etats-Unis est aussi une bataille entre deux visions opposées et irréconciliables du monde. D'un côté, Hillary Clinton, la candidate du Parti démocrate, est un défenseur lucide de l'avortement; ce n'est pas par hasard que le planning familial, le plus grand laboratoire abortif au monde, soutient sa candidature avec passion. De l'autre, Donald J. Trump, candidat du Parti républicain, fait beaucoup jaser, et il n'est certes pas connu pour être un idéaliste; néanmoins, il est capable d'engagements politiques précis en faveur du droit à la vie. Comme cet article bref mais incisif, publié dans le quotidien Washington Examiner le 23 Janvier dernier sous le titre "Ma vision pour une culture de la vie", littéralement ignoré par la presse.

Marco Respinti

Voici le texte intégral traduit (d'après la version en anglais, mais avec les notes explicatives de Marco Respinti):


Permettez-moi d' être clair - je suis pro-vie. Je soutiens cette position avec des exceptions autorisées pour le viol, l'inceste ou lorsque la vie de la mère est en danger. Je n'ai pas toujours tenu cette position, mais j'ai eu une expérience personnelle importante qui m'a conduit à reconsidérer le don précieux de la vie. Mon anecdote est bien documentée (1), je ne vais pas la raconter ici. Mais ce que je vais faire avec l'espace restant, c'est exprimer mes sentiments sur la vie et la culture de la vie, alors que nous venons de commémorer le 43e anniversaire de Roe v. Wade (2).

Je construis des choses. Il y a un processus qui est impliqué dans la construction de choses. Nous puisons dans beaucoup de disciplines, l'ingénierie étant l'une des plus importantes. Les règles pour mettre les structures ensemble sont aussi strictes que le sont les règles de la physique. Ces règles ont résisté à l'épreuve du temps et sont devenues le chemin pour mettre sur pied des structures qui perdurent, et sont belles. L'Amérique, dans ce qu'elle a de meilleur, suit un ensemble de règles qui ont fonctionné depuis notre fondation. L'une de ces règles est que nous, en tant qu'Américains, nous vénérons la vie et que nous l'avons fait depuis que nos Fondateurs en ont fait le premier, et le plus important, de nos droits "inaliénables" (3).

Au fil du temps, notre culture de vie dans ce pays a commencé à glisser vers une culture de mort. La preuve la plus décisive sur laquelle repose cette affirmation est que depuis que l'arrêt de la Cour suprême Roe v. Wade a été prononcé, il y a 43 ans, plus de 50 millions d'Américains n'ont pas eu la chance de profiter des opportunités que notre pays offre. Ils n'ont pas eu la chance de devenir des médecins, des musiciens, des agriculteurs, des professeurs, des maris, des pères, des fils et des filles. Ils n'ont pas eu l'occasion d'enrichir la culture de cette nation, ou d'apporter leurs propres talents, leur vie, leurs affections et leurs passions au tissu de ce pays. Ils manquent et ils nous manquent.

En 1973, la Cour suprême a établi son jugement en imaginant des droits et des libertés dans la Constitution qu'on ne trouve nulle part. En admettant que nous prenions pour vraie la parole du tribunal, c'est-à-dire que l'avortement est une question de vie privée, nous devrions logiquement conclure que c'est l'argent privé qui devrait financer ce choix et non pas un demi-milliard de dollars dépensés chaque année par le Congrès fédéral pour ceux qui procurent des avortements. Le financement public de ceux qui procurent des avortements est au pire une insulte à la conscience du peuple et au mieux un affront à la bonne gouvernance.

Si l'utilisation de l'argent des contribuables pour faciliter le glissement vers une culture de mort ne suffisait pas, le jugement de 1973 est devenu une étape décisive pour démontrer le mépris total que cette Cour avait pour le fédéralisme et le Dixième Amendement (4). L'affaire Roe v. Wade a en effet donné à la Cour suprême une excuse pour démanteler les décisions prises par les législatures des divers États de l'Union et par le vote du peuple. Un modèle que depuis lors, la Cour a répété à de multiples reprises. Roe v. Wade est donc devenu juste un exemple de plus de la déconnexion entre le peuple et son gouvernement.

Nous sommes au milieu d'un cycle politique présidentiel et dans seulement quelques jours, on votera. Les citoyens de ce Pays auront la possibilité de voter pour le candidat qui est en ligne avec leurs visions individuelles du monde. Mon espoir est qu'ils choisiront le constructeur, l'homme qui a la capacité d'imaginer la grandeur de cette nation. Le prochain président doit suivre ces principes qui fonctionnent le mieux et qui renforcent la vénération que les Américains ont pour la vie. Une culture de la vie est trop importante pour la laisser filer pour des raisons de commodité ou de politiquement correct. C'est en préservant notre culture de la vie que nous ferons à nouveau l'Amérique Grande.

Donald J. Trump

Notes de Marco Respinti


(1) Le 6 Août 2015, au cours du premier débat public entre les candidats du Parti républicain dans la primaire, en réponse à une question concernant ses précédentes positions philo-abortiste et sur le changement ensuite survenu, Trump a raconté: «Ce qui est arrivé c'est qu'il y a des années des amis à moi attendaient un enfant et que l'enfant aurait dû être avorté. Mais il ne l'a pas été. Et aujourd'hui, l'enfant est une superstar absolue. Et ça, je l' ai vu. Et j'ai vu d'autres choses aussi. Et je suis très, très fier de dire que je suis pour le droit à la vie».

(2) Le 22 Janvier 1973, la Cour suprême fédérale a conclu l'affaire Roe v. Wade avec une décision qui a annulé les règles précédentes pour la défense de la vie humaine à naître, approuvées et en vigueur dans les différents Etats de l'Union, légalisant ainsi l'avortement dans tout le pays. Le monde pro-vie considère la décision comme un abus parce que la Cour suprême, comme indiqué dans la Constitution fédérale, n'a pas le pouvoir de légiférer, mais seulement de surveiller la constitutionnalité des lois, et de s'exprimer dans les domaines strictement constitutionnels des cas qu'elle est appelée à juger. En outre, l'affaire Roe v. Wade est basée sur un grand mensonge: une femme à l'adolescence perturbée, lesbienne, couverte par l' anonymat, "Jane Roe", à sa troisième grossesse non désirée, a prétendu être enceinte à cause d'un viol. Soutenue par plusieurs avocates hautement politisées, "Jane" saisit la Cour de district du Texas et trois ans plus tard, arriva à la Cour Suprême. Entre temps, son troisième enfant était né, il avait été confié à l'adoption comme les deux autres, et "Jane" changea la version des événements en invoquant la nécessité de l'avortement en raison de l'état de pauvreté et de dépression dans lequel elle vivait. Des années après "Jane" révéla qu'elle s'appelait Norma Nelson Leah McCorvey: elle le fit quand elle se convertit au protestantisme puis au catholicisme, avec le Père Frank A. Pavone, qui est aujourd'hui l'un des conseillers catholiques de Trump .

(3) Ce sont les mots du préambule de la Déclaration d'indépendance de 1776: "Nous affirmons que ces vérités sont par elles-mêmes évidentes: que tous les hommes sont créés égaux, qu'ils sont dotés par leur Créateur de certains droits inaliénables, parmi ceux-ci il y a la vie, la liberté et la poursuite du bonheur».

(4) Le dixième amendement à la Constitution fédérale des États-Unis, le dernier de ceux approuvés en 1791 et connu sous le nom de Bill of Rights, prévoit que les pouvoirs non délégués par la Constitution au gouvernement fédéral ou qui ne sont pas interdits par elle aux États, sont réservés aux États ou au peuple.